Récit du martyr de l'Imam HusseinSur ces mots, elle tomba sans connaissance dans les bras d'Ali Akbar. Les clameurs de guerre poussées par l'ennemi devenaient de plus en plus fortes. Ali Akbar savait que s'il ne se lançait pas rapidement dans la bataille, les hommes de Yazid, frustrés de leur soif de sang se jetteraient à l'assaut du campement où nul ne pourrait secourir les femmes et les enfants. Il remit délicatement entre les bras de Zaynab le corps toujours inerte de sa mère. - Ma tante, je te confie ma mère. Je sais que depuis ton enfance, ta mère Fatima t'a préparée :pour les événements de ce jour terrible, et pour ce qui se passera ensuite. Mais ma mère ne supportera pas une telle calamité si tu ne lui insuffles pas ton courage. Je te supplie de la soutenir lorsqu'elle verra mon corps sans vie. Ali Akbar retourna auprès de son père. Sans un mot, l'Imam Hussein se leva. Il enroula le turban du Saint prophète autour de la tête d'Ali Akbar assujettit le fourreau de son arme, et déposa un baiser sur son front. D'une voix blanche, il dit : - Va Akbar ! Dieu est avec toi. Ali Akbar sortit de la tente, suivi par l'Imam Hussein Il voulut enfourcher son cheval, mais quelqu'un le tirait en arrière. Il se retourna. C'était Soukeina, sa jeune sœur, qui implorait : - Ne pars pas, Akbar ! Ne va pas là -bas, d'où personne n'est revenu depuis ce matin ! Ali Akbar prit dans ses bras la petite fille, il l'embrassa et la reposa sur le sol. IL ne pouvait parler. Il marcha. Ali Akbar s'arrêta face aux rangs ennemis. Il leur parla avec l'éloquence qu'il avait héritée du Saint prophète. IL leur expliqua les raisons et le sens du combat de l'Imam Hussein, et leur fit ressortir qu'en versant le sang du petit-fils de l'Envoyé, ils encourraient la Colère de Dieu et de Son prophète, qui aimait tant Hussein Les plus âgés se frottaient les yeux et se demandaient avec stupéfaction si le Prophète en personne n'était pas descendu du Ciel pour les empêcher de verser le sang de Hussein C'étaient la même taille, le même visage, la même attitude, et les mêmes manières, et la même voix, et jusqu'à la même façon de parler !
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