Récit du martyr de l'Imam Hussein-Non, cette mort serait trop douce pour toi ! Je vais te torturer pour que tu meures à peu. Je vais te faire souffrir ce que personne n'a encore jamais souffert. C'est toi-même qui viendras me supplier de t’achever ! A ces mots, Yazid éclata de rire. C'était le rire hystérique d'un démon ivre, qui avait perdu tout contrôle de lui-même. L'Imam Ali Zayn Abidine répondit, d'une voix faible mais claire et ferme : - Yazid ! Les tortures que tu nous as déjà infligées ne peuvent pas être surpassées en honneur par tout ce que ton esprit malade pourrait imaginer. Pour moi, la pire des tortures, c'est être en ta présence, avec les femmes de la Famille du Prophète sans voile pour préserver leur visage de ton regard vicieux. Ne crois surtout pas que ni moi ni mes proches soyons effrayés ou intimidés par tes menaces. Nous, Gens de la Famille du Prophète, sommes éduqués depuis l'enfance pour être à même de supporter toutes les épreuves, toutes les souffrances. Ceux que Dieu aime, IL les soutient dans toutes les épreuves et, dans l'Au-delà , ils jouiront de Ses Faveurs ! Des murmures d'admiration s'élevèrent dans l'assistance. Tous étaient forcés de reconnaître qu'Ali Zayn Abidine était bien le digne descendant de l'Envoyé de Dieu. Yazid se rendit compte des sentiments qui animaient les gens présents. Il craignit que certains ne songent à le renverser pour installer sur le trône le fils de l'Imam Hussein Le caractère rusé qu'il avait hérité de son père vint à son secours. Il éclata de rire. - Ali, tu me blâmes ! Mais n'est-ce pas Dieu Lui même Qui a fait mourir ton père ? N'est-ce pas Dieu Qui l'a puni pour s'être rebellé contre le Commandeur des Croyants ? - Non tyran ! Ne déforme pas les Versets coraniques. Ne change pas leur signification ! Dans Son Infinie Sagesse, Dieu donne à chacun le temps et les occasions pour agir en bien ou en mal, avec justice ou en oppresseur. Le Châtiment Divin atteint toujours les tyrans, tôt ou tard ! Le Saint Coran ne raconte-t-il pas les tribulations des Prophètes, qui ont souffert mille maux de la part des peuples auxquels ils avaient été envoyés ? Yazid ne savait que répondre. Son esprit était trop imbibé d'alcool pour trouver une réplique. Un courtisan, toujours à l'affût d'obtenir une faveur, eut une idée pour faire baisser la tension qui montait dangereusement : Il s'avança vers le trône et, se prosternant aux pieds de Yazid, demanda : - O Commandeur des Croyants ! O mon Maître ! J'implore ta Majesté de m'accorder une récompense pour les services que je lui ai rendus. Offre-moi en esclave Soukeina, la fille de Hussein Zaynab serra Soukeina dans ses bras. Elle répliqua : - Pour qui te prends-tu, minable larbin de Yazid ? As-tu perdu tout sens de la mesure ? Crois-tu être d'une si haute naissance que l'on te donne en esclave la petite-fille du Prophète ?
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