LES COUTUMES DU MARIAGE AU REGARD DE L’ISLAM« Agha Saheb » n’était pas monnaie courante. Les Prêtres se déplaçaient très rarement et lorsqu’ils y venaient, ces derniers étaient accueillis avec tous les honneurs dus à leur rang. Notre « diacre » a bien voulu convaincre notre honorable hôte, mais « je ne suis pas une femme pour me cacher derrière le voile », répondit –il, d’un air étonné. Ce Ministre de Culte se dirigea au devant pour conduire le Salat. Une confusion explosa dans la Mosquée : « comment effectuer la Prière derrière celui dont l’ablution est rompu ? » chuchotèrent-ils. Le Prêtre en demanda la raison. Notre chapelain apporta son bouquin en moins de deux et lui indiqua avec un air de flambart la phrase à controverse. Le Maolana éclata de rire. Il ne put retenir ni son rire ni son « air. » Il s’esclaffa aussi fortement qu’il lâcha une perle. Son ablution se rompit. Lorsque sa gaieté s’apaisa, il expliqua le sens de cette expression que l’auteur s’est servi par pure décence pour désigner « la sortie du gaz intestinal. » Tout le monde pouffa de rire ! LE MARIAGE CIVIL
Une centaine de personnes suivent les futurs époux à l’Hôtel de Ville pour écouter le « OUI » traditionnel qu’ils prononceront timidement mais avec quelle vive passion devant le Maire. Le prince charmant, barbe entièrement rasée, vêtu d’un costume sombre et la rani de son coeur, drapée dans un somptueux sari qui laisse traverser les regards furtifs s’installent devant l’Officier de l’Etat - Civil. Habillés dans une tenue d’apparat digne de ce jour, les convives prennent place derrière eux. Les dames avec ou sans le Tchador. La salle semble exiguë. L’air sent le parfum de toutes les bonnes marques. La cérémonie débute par la lecture de quelques articles du Code Civil le rapportant à l’événement du moment et se termine sur la présentation des souhaits accompagnés des embrassades. Il faut profiter de l’occasion. Certains sont venus pour cela. Le Halal et le Haram se succèdent. Souvent, le second l’emporte sur le premier. La cérémonie ne touche pas à sa fin. Elle ne fait que commencer. Toute cette foule que viendra encore grossir une marée d’hommes et de femmes – la femme étant le clou de la fête – se dirige à la réception offerte par le mari. Tout le monde se bouscule. Les panneaux de séparation des classes mâles et femelles du Madressa ou les rideaux de la Mosquée n’ont pas leur place ici. Les enfants entonnent les Kassidâs. Les plats sont servis. On se régale. On se discute. Au revoir pour la prochaine cérémonie ! On dit que le Satan a le pouvoir de circuler dans le sang. Mais, je pense que dans des occasions pareilles, il quitte les artères pour venir s’asseoir avec l’assistance en joie ! « Et nous l’avons guidé aux deux voies (du bien et du mal). Ne s’engagera-t-il pas dans la Montée ? Et que sais-tu de ce qu’est la Montée ? Affranchir un joug de l’esclavage. Ou nourrir, en un jour de famine ; un orphelin de la parenté ; ou un pauvre plein de poussière. » ( Sourate AL BHALAD, La Cité ; versets 10-16 ) LE MARIAGE DE FATIMA (AS)
Les cérémonies exemplaires du mariage de H° Fatima (as), la Reine des femmes des mondes et la fille unique du Prince des Prophètes et Envoyés d’Allah, Mohammad (ç), avec le Prince des Croyants, Ali (as), furent organisées avec une simplicité telle qu’elles constituent l’idéal pour tous les musulmans de tous les pays et de tous les temps, sans aucune distinction. Les fiançailles furent marquées au mois de Ramadan de l’an 2 de l’Hégire, mais la célébration de cette alliance matrimoniale et la cérémonie d’adieu n’eurent lieu que deux mois plus tard, au mois de Zilhajj. Le banquet de mariage ou le Walima clôtura la fête. Ali (as) dut vendre sa cotte de mailles pour se procurer la valeur de la dot qu’il devait offrir à son épouse, la Sainte Fatima Zahra (as). L’Emir des Croyants possédait un sabre, un chameau et une cuirasse. Le Messager de Dieu conseilla à son cousin, et fidèle disciple de, vendre cette dernière car le sabre lui étant utile contre les ennemis de l’Islam et le chameau pour arroser la palmeraie ainsi que pour se déplacer. Il serait intéressant de relever au passage que l’Imam Ali (as) ne s’était jamais servi de sa cuirasse dans les batailles, se satisfaisant uniquement de sa blouse. La grande importance et la véritable gloire de cette union la plus mémorable dans les annales de l’Islam résident dans son attitude humble lorsqu’on sait que ces vénérables personnes forment, avec leurs saints enfants l’Imam Hassan et l’Imam Houssein (as), les Ahl-ul-Bayt ou Les Gens de La Maison (du Prophète), pour l’amour des quels Allah a créé ce cosmos. L’Envoyé de Dieu pouvait fêter ce mariage unique et hors pair - il ne verra plus un autre - d’une manière telle qu’il serait exclusif dans l’univers pour tous les temps passés et à venir, cependant il préféra la modestie aux pompes, la satisfaction au gaspillage. Mohammad (ç) n’ offrit à sa fille bien-aimée que quelques objets nécessaires et ustensiles de ménage. Un individu pensa qu’Allah l’a envoyé dans ce monde, mais sans le pourvoir de fortune. Le Saint Prophète souleva le coin de son Moussalla ou le tapis de Prière et lui fit apercevoir ce qui s’y trouvait. L’homme y distingua des bijoux en or et des perles. De nombreuses personnes, bien avant l’Imam Ali (as), s’étaient présentées chez Le Saint
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