Le Dialogue au Regard de l’IslamEn 1964, le Pape a instauré un Secrétariat pour les non-chrétiens (Secretariatus Pro non Christianis-Vaticano), au sein duquel il a créé une section spéciale qui porte le nom d’"Islam". Vers la fin des années soixante (67-69), le Secrétariat a publié quatre ouvrages dédiés chacun à la manière de communiquer avec les non-chrétiens, à savoir les bouddhistes, les hindouistes, les musulmans et les religions d’Afrique. En 1984, Il a publié également une étude sur "l’attitude de l’Eglise à l’égard des autres confessions religieuses". Il semble que ce Secrétariat a eu en Afrique du Nord et en Afrique d’une manière générale, une action d’envergure qui fut naguère probablement très avantageuse au mouvement d’évangélisation. A ce propos, il y a lieu d’observer l’extrême vigilance afin de ne pas laisser le champ libre aux non-musulmans qui risqueraient de l’exploiter dans des perspectives préjudiciables à l’intérêt des musulmans jusqu’au sein de leur propre foyer. 2. Les actions menées par le Complexe Royal pour les Recherches sur la Civilisation Islamique (Fondation Âl al-Bayt) au Royaume Hachémite de Jordanie, avec le concours de plusieurs instances, dont la Commission autonome des Relations Islamo-Chrétiennes à Windsor, en Grande Bretagne, le Centre Orthodoxe à Chambéry en Suisse et le Conseil Pontifical du Dialogue entre les Religions au Vatican. Sous le patronage de Son Altesse le Prince Hassan, ex-prince héritier du Royaume Hachémite de Jordanie, sont organisées des rencontres à Amman et au Vatican, auxquelles j’ai été invité en tant que participant. Parmi ces manifestations : - le colloque sur "L’enseignement religieux dans la société contemporaine", tenu au Vatican, du 6 au 8 décembre 1989 (8-10 Joumâda I 1410 H). - Le colloque sur "La religion et l’utilisation des ressources de la terre", organisé au Vatican, du 17 au 20 avril 1996 (29 Dhû al-Qiâda - 2 Dhû al-Hijja 1416 H). 3. Certaines universités, en Orient et en Occident, organisent des colloques portant sur des aspects religieux en relation avec des questions d’actualité. C’est le cas, entre autres, de l’Institut du Droit de la Paix et du Développement qui relève de l’Université de Nice (Sophia–Antipolis), lequel a organisé, en décembre 1990, avec le concours de l’UNESCO, un colloque sur "Religions et guerre" et auquel j’ai contribué avec une étude sur "l’Islam : religion de paix et de jihâd". Par ailleurs, il est à signaler que l’Université Al-Kalaa de Madrid (Espagne) a organisé, en novembre 1994, la rencontre des trois religions à laquelle j’ai également participé. Elle s’est tenue sous le thème de " Rencontre des Gens du Livre : engagement pour la paix". Son objectif était d’instaurer la clairvoyance mutuelle, d’échanger les points de vue et de discuter les expériences qui renforcent les initiatives de la paix dans le monde d’une façon générale et au Moyen-Orient, tout particulièrement. 4. Les efforts déployés par l’UNESCO : On peut en citer la réunion tenue en décembre 1994 à Barcelone et qui a donné lieu à la "Déclaration de Barcelone", ainsi que d’autres réunions sur "le dialogue des cultures", dans le cadre du projet intitulé "Les routes de la foi" et auxquelles j’ai également participé. Ces réunions se sont tenues à Rabat, respectivement, du 19 au 23 juin 1995 et du 18 au 22 juin 1997. Dans le cadre de ce même projet, il a été organisé à Rabat, le 16 février 1998 (18 Choual 1418 H), sous le Haut patronage de Sa Majesté le Roi Hassan II, que Dieu ait son âme, une journée de réflexion sur "Le dialogue entre les trois religions monothéistes", laquelle s’est clôturée par une recommandation à la création au Maroc d’un "Forum de réflexion et d’action" constitué des représentants des trois confessions monothéistes et qui œuvrera à déterminer des activités ciblant différentes catégories de populations et contribuant à stimuler la compréhension mutuelle et la recherche d’une culture de la paix.
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