Le Dialogue au Regard de l’Islam5. La mission assumée, dans ce domaine, par de l’Organisation islamique de l’Education, les Sciences et la Culture (ISESCO) et qui est concrétisée par différents aspects du plan d’action qu’elle a adopté et par le programme d’application qui s’en est suivi.(1) Le point de départ de ce plan consiste en la conception qu’a l’Organisation des spécificités de la culture islamique. Pour l’essentiel, cette culture est caractérisée, par son universalité et jouit d’une crédibilité et d’une force qui tiennent de son origine divine. Ces deux atouts se réfèrent également à la nature humaine et aux principes de justice, d’équité et de dignité humaine. Ces principes sous-tendent ses postulats, ses objectifs et ses valeurs, dans un esprit rationnel dont la validité ne peut être mise en cause. C’est ainsi que l’Organisation estime que le dialogue établi entre l’Islam et le Christianisme est susceptible de contribuer à la consécration de la confiance mutuelle, à l’établissement de passerelles de coexistence intellectuelle et à l’instauration de relations naturelles entre les gens des deux confessions. Toutefois, un tel objectif devra être inséparable des intérêts majeurs de la nation islamique, en ce sens que l’accent devra être mis sur les valeurs humaines et sur la coordination entre les différentes instances islamiques concernées par le dialogue. A ce propos, force est de souligner la participation du Directeur Général de l’ISESCO, le Dr Abdulaziz Othman Altwaijri, à des rencontres dévolues à cette cause, notamment le congrès organisé par le Conseil Suprême des Affaires Islamiques en Egypte, entre le 13 et le 16 juillet 1997, sur le thème "L’Islam et l’Occident : passé, présent et avenir". Il y a donné une conférence intitulée : "Les perspectives du dialogue entre les musulmans et l’Occident"(2). Ces tentatives(3) visent certes à la consolidation du dialogue entre l’Islam et le Christianisme; en plus certaines d’entre elles aspirent à le compléter en l’étendant aux trois religions révélées. Néanmoins, force est de souligner que les juifs usent de tous les moyens pour régler leurs problèmes avec les chrétiens, fût-il au détriment de ces derniers; comme il a été le cas pour la question d’innocence. Leur dessein est manifestement d’aboutir au même résultat avec les musulmans en ce qui concerne la question d’Al-Qods (Jérusalem) pour devenir les maîtres, étendre leur pouvoir et leur hégémonie à partir de la capitale sainte. Toutefois, il faut rappeler que les musulmans n’excluent nullement les juifs du processus du dialogue. A preuve, les rencontres tripartites organisées à cet effet. Ce faisant, ils sont néanmoins sceptiques quant à la possibilité d’un tel dialogue et encore moins quant à sa pertinence, et ce, tant que ne soit pas manifestement reconnu pour les Arabes et les musulmans leur droit inaliénable à Jérusalem et à la Palestine. De la nécessité du dialogue et de ses modalités De nos jours, le dialogue est aussi bien une nécessité qu’un moyen, voire une finalité. Il implique l’oubli des disparités religieuses et le dépassement des pratiques erronées et des attitudes hostiles, bien que les musulmans en aient énormément pâti et continuent à en souffrir. Or, cela ne les a pas dissuadés de poursuivre leur ferme avancée vers la convergence et l’élimination des divergences. Aussi sont-ils entièrement disposés à enterrer les animosités et les inimitiés du passé et ouvrir de nouvelles perspectives pour un avenir que l’humanité est appelée à affronter avec sérénité et rationalisme entre les innovations technologiques de l’époque et les valeurs religieuses susceptibles d’en réfréner les excès ou, du moins, d’en tempérer les effets. Par cette démarche positive visant le rapprochement, les musulmans n’ont pas cessé de prêcher l’incitation à développer le potentiel commun à toutes les religions révélées. Celles-ci sont en effet traversées de finalités vitales inspirées de la loi divine qui vise la préservation de l’homme et la sauvegarde de sa dignité et qui l’assiste pour qu’il s’acquitte convenablement de la mission qui lui incombe, à savoir le vicariat que Dieu lui a conféré sur la terre. Agissant ainsi, les musulmans ne procèdent ni par affectation ni par afféterie; au contraire, ils agissent en toute harmonie avec l’esprit de l’Islam et en nette conformité avec les préceptes de la prédication universelle qui assimile les apports des confessions antérieures. Ainsi, pour que le dialogue soit fructueux et donne des résultats à la mesure des exigences de l’ère contemporaine et des menaces qui guettent à la vie de l’homme, il conviendrait de l’initier par une démarche décisive capable de réaliser deux objectifs primordiaux, à savoir : Premièrement : la propagation de la conception religieuse appliquée à l’homme, à l’univers et à la vie. Cette conception tient du fait que l’homme est ennobli par Dieu qui l’a créé dans la forme la plus parfaite. Il lui a insufflé son âme, l’a pourvu de bonnes choses, lui a assujetti l’univers et tout son contenu, l’a favorisé à beaucoup de Ses créatures, en le dotant des bienfaits de l’intellect et de la science et puis Il lui a confié la charge de Sa succession sur la terre. Une telle responsabilité implique des droits et des obligations que l’homme se doit de préserver et de protéger de l’abus, pour que la vie se perpétue selon la Volonté divine. Cette volonté suprême vise à éprouver la bonne action de l’homme dans son propre intérêt et celui d’autrui et de l’univers dont la protection et la sauvegarde lui incombent.
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