Introduction



Au matin d'un jour d'hiver ensoleillé du mois de rağab de l'an 1416 de l'hégire-décembre 1995, j'ai pris un vol en direction de la capitale britannique, Londres.

Lors du décollage de l'avion de l'est vers l'ouest, de la patrie du beau temps vers la capitale du brouillard, la chaleur des rayons du soleil qui traversait le hublot et à laquelle j'allais faire mes adieux comme je l'avais déjà fait à mon pays, avait, pour moi, un sens particulier.

L'avion s'est stabilisé au milieu du ciel pour un vol calme et doux comme s'il était amarré à un solide axe central. Aussi, j'ai décidé de profiter du temps que j'avais devant moi pour lire quelques versets du Saint Coran dans une édition de poche que j'avais toujours sur moi. C'était une de mes habitudes d'enfance car dès mon jeune âge, j'ai vu mon grand-père, dans notre grande maison à Al-Nagaf Al-'Ashraf, lire le Coran à tout moment de la journée et lors de ses voyages. Ma conscience a été, également, éveillée par mon père qui avait, constamment, un Coran dans sa poche.

J'ai ouvert le Livre Saint et j'ai commencé à psalmodier à voix basse et humble des versets coraniques pour laver mon âme, mes poumons et mon sang, purifier ma bouche des souillures des choses matérielles et de leurs tentations et prier Dieu (qu'il soit exalté) pour protéger cette énorme masse métallique suspendue entre ciel et terre des vicissitudes et des adversités du sort.

Le temps s'écoula rapidement et je me suis rendu compte qu'il était déjà midi et qu'il était l'heure de la prière de la mi-journée (al-zuhr). Aussi, je me suis levé pour me diriger vers les toilettes où j'ai renouvelé mes ablutions rituelles (al-wudụ’) après quoi je me suis coiffé avec un peigne de poche avant de me parfumer d'un petit flacon que je portais sur moi depuis que j'ai lu que le parfum est recommandé, que le Prophète Muhammad (que la bénédiction de Dieu soit sur lui et sa famille) l'appréciait et que la prière d'une personne parfumée vaut soixante-dix prières.

Après avoir fait toutes ces choses, j'ai ouvert la porte des toilettes et regagné ma place en récitant quelques versets du Coran. Mais de nombreuses interrogations envahirent ma tête.

Où vais-je faire la prière? Comment pourrais-je connaître la direction de la qibla (la Mecque)? Dois-je faire la prière en position debout ou en position assise?

Pour répondre à ces différentes questions, je me suis référé à mes connaissances légales en la matière et je me suis souvenu de l'avis des jurisconsultes qui indique que je dois faire la prière en position debout tant que je le peux, et qu'il ne m'est permis de la faire en position assise qu'en cas d'une incapacité physique.

En effet, la règle religieuse devient de plus en plus simplifiée parallèlement au recul de la capacité physique de chacun car, dans tous les cas, la prière ne peut être délaissée pour un musulman.

En arrivant à cette conclusion, j'ai balayé l'avion du regard pour y chercher un endroit où je pourrais faire la prière en position debout. C'est ainsi que j'ai remarqué une place adéquate dans un coin de l'avion et je me suis dit : bien, la place est prête! Il me reste encore à trouver la direction de la qibla d'autant plus que l'avion était stable ou presque et qu'il garde toujours la même direction. J'ai décidé, alors, de me renseigner auprès de l'hôtesse de l'air afin de connaître la direction de la sainte ville de la Mecque où se trouve le Temple Sacré (al-ka'ba).



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