LE SHIISME, PROLONGEMENT NATUREL DE LA LIGNE DU SAINT PROPHETElà , un différend et une dispute éclatèrent entre les hommes présents. les uns disaient: «laissez le prophète vous écrire une lettre qui vous empêchera de vous égarer après sa mort, d'autres étaient d'accord avec ce qu'avait dit omar. lorsque le différend et dispute s'élargirent, le prophète, excédé, leur a dit: - allez-vous-en». cet incident était suffisamment révélateur, pour le prophète, de la profondeur du fossé qui séparait les deux courants, de la profondeur de leur contradiction et de leur rivalité. on peut y ajouter - pour montrer la profondeur de ce courant et son enracinement - le désaccord ou le différend qui divisa les compagnons à propos de la nomination de «usâmah ibn zayd» au commandement de l'armée, nomination ordonnée pourtant clairement par le prophète, dont relevant du texte. ce différend était d'autant plus grave que le messager s'est vu obliger de sortir, malgré sa maladie, pour faire un discours public à ce propos: «o gens! j'ai appris que certains d'entre vous ont contesté la décision de la nomination de usâmah au commandement, tout comme vous l'aviez fait avant, pour le commandement de son père. pourtant, dieu sait combien le père était digne de ce commandement, tout comme l'est son fils, après lui». ces deux courants qui sont entrés en conflit, du vivant du messager, vont se refléter sur la position des musulmans vis-à -vis d la thèse de la désignation de l'imam alî à la direction de l'appel de l'appel après le prophète. ainsi, les représentants du courant du «culte du texte prophétique» estimaient que celui-ci leur imposait l'obligation d'accepter ladite thèse telle quelle, de ne pas la suspendre ni l'amender; tandis que les tenants de l'autre courant pensaient qu'ils pouvaient garder leur liberté vis-à -vis de cette thèse si leur «ijtihâd» (leur déduction personnelle) conduisait à un point de vue plus adapté aux circonstances selon leur vision. ainsi, les chiites ont vu le jour directement après le décès du prophète; et en cela, on peut les définir comme étant «les musulmans qui se soumis pratiquement à la thèse désignant l'imam alî» à la direction et au leadership de l'appel, et dont l'exécution immédiate après la disparition du messager était rendue obligatoire par celui-ci. ce courant chiite s'est opposé dès le début à l'orientation de la saqîfah tendant à geler la thèse du leadership de alî et à confier le pouvoir à quelqu'un d'autre. a propos de la protestation contre la décision de la saqîfah, al-tabarcî cite le témoignage suivant de abân ibn taghlib qui dit: «lorsque j'ai demandé à ja'far ibn muhammad al-sâdiq s'il y avait quelqu'un parmi les compagnons du prophète à s'être élevé contre l'acte d'abû bakr, il m'a répondu: - oui, il y en avait douze: khâlid ibn sa'd ibn abî waqqâç, salmân al-farecî, abû tharr al-ghifârî, al-muqdâd ibn al-aswad, ammâr ibn yâcir, buraydah al-aslami, parmi les muhâjirine, et abû haytham ibn al-tayhan, othmân ibn hanafi, khuzayma ibn thâbit thoul chahâdatayn, abî ibn ka'b, abû ayyûb al-ançârî, parmi les ançârites.
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