Pphilosophie de l’Islam (Livre 2) 2L'Imam a dit : «Si les ignorants de notre Ummah, trouvent eux aussi leurs juristes (faqîh) sont partiaux, ouvertement plongés dans la course vers l'acquisition des biens et des honneurs, soucieux d'éliminer leurs adversaires et de soutenir leurs propres partisans incompétents et minables, et qu'ils persistent malgré tout cela à suivre de tels juristes, ils ne seront pas meilleurs que les Juifs illettrés qui suivirent leurs rabbins corrompus. Mais le cas des juristes qui ne sont pas égarés, qui ne se vendent pas, qui sont soucieux de protéger leur religion, qui suppriment leurs passions déréglées et qui obéissent aux commandements d'Allah est différent. Ils doivent être suivis par le commun des mortels. Bien entendu, le nombre de tels juristes est très limité. Tous les juristes ne peuvent pas être ainsi». Ce rapport parle avant tout des "faqîh". Ce terme implique une spécialisation dans la compréhension des questions religieuses et dans l'approfondissement de recherches savantes. C'est pourquoi une autorité religieuse compétente doit être en premier lieu "faqîh" et "mujtahid". Ensuite, les qualités de conscience, de piété, de religiosité, d'obéissance à Allah et d'élimination des passions déréglées, mentionnées dans ce rapport, constituent l'infrastructure de toutes les vertus morales de l'homme et signifient l'éloignement des péchés et de la déviation. Donc, nous pouvons déduire de ce rapport les qualifications d'une autorité religieuse compétente. Discutons à présent de certains autres points qui méritent d'être pris en considération à ce propos : 1. Il est clair maintenant que ceux qui ne sont pas eux-mêmes spécialisés en droit canon doivent consulter un mujtahid et suivre son opinion. Mais dans les cas où les mujtahids différent sur un sujet, et qu'ils n'expriment pas un point de vue unanime, que doivent faire les "muqallids" (ceux qui suivent les opinions d'un mujtahid) ? Lorsque nous rencontrons un problème important dans la vie, par exemple lorsque les spécialistes divergent quant au traitement d'une maladie grave, nous acceptons normalement l'opinion du meilleur spécialiste. De même, l'opinion du mujtahid "le mieux noté pour son instruction religieuse" doit être acceptée elle aussi au cas où il y a divergence d'opinion entre les mujtahids. 2. Il y a une question plus importante qui mérite considération. Etant donné qu'avec l'expansion de la connaissance humaine, l'augmentation de ses ramifications, et les spécialisations de plus en plus nombreuses, le domaine de la compétence dans le droit canon et la déduction des statuts religieux s'est élargi, il est maintenant difficile pour n'importe quel individu à lui seul de faire face à cette tâche. Ne serait-il donc pas mieux de confier cette tâche à un conseil et de l'accomplir sur la base de la coopération et de la division du travail ? 3. Il y a deux aspects fondamentaux de la compétence en droit canon. Si la capacité pratique d'un savant les couvre tous les deux, ses déductions seront certainement plus proches de la vérité et mériteront d'être appliquées. Ces deux aspects sont : a - Une connaissance minutieuse des sources de la loi, des textes religieux et des principes de la jurisprudence. b - Une bonne familiarisation avec la situation présente du monde, les tendances modernes et les conditions sociales.
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