Pphilosophie de l’Islam (Livre 2) 2



Tous ces événements se sont déroulés avant l'insurrection des Iraniens contre les Omayyades et leur ralliement à la Famille du Prophète. Donc les allégations selon lesquelles le Chiisme serait une invention iranienne ne sont que pure fantaisie. Elles sont soit une aberration tendancieuse de l'histoire soit une exagération partiale du rôle iranien dans les grands changements produits dans l'histoire de l'Islam.

Les investigations historiques montrent que les Iraniens se sont opposés aux Omayyades à cause de leur injustice, de leur tyrannie, et de leur discrimination indue contre les Musulmans non arabes.

Le début du gouvernement Safavide en Iran et ses guerres avec les Ottomans à l'aube du 10ème siècle n'ont, eux non plus, rien à voir avec le commencement et le développement du Chiisme. Les événements et les mouvements des premières années de l'Islam, relatifs au Chiisme, les études théologiques et philosophiques chiites, précédèrent de plusieurs siècles l'époque Safavide. Comment donc peut-on prétendre que les Safavides aient eu quelque chose à voir dans le développement du Chiisme ?

L'ARBITRAGE

De temps en temps, des différends surgissent entre des gens vivant ensemble, à propos de questions diverses. L'expérience historique et personnelle montre qu'une société dont les membres ou les organisations sociales n'auraient connu aucun différend entre eux, n'a jamais existé. Des différends ont toujours existé dans toutes les sociétés, depuis les sociétés primitives et semi-primitives jusqu'aux sociétés les plus avancées et les plus développées.

Habituellement, les différends et les conflits d'intérêts surgissent entre deux individus, deux organisations, deux classes ou deux nations, de l'une des deux façons suivantes :

Dans beaucoup de cas, le différend est dû à une mauvaise pensée, une mauvaise conduite ou un comportement injuste de l'une ou des deux parties. Il y a, plus ou moins, dans toute société, des individus ou des groupes qui ne sont pas spirituellement et moralement suffisamment mûrs pour être équitables et scrupuleusement respectueux des droits des autres dans tous les cas. De telles gens, lorsque leurs intérêts personnels l'exigent, n'ont pas beaucoup de considération pour les droits des autres. Leurs sentiments humains ne sont pas suffisamment forts pour l'emporter sur leur égoïsme et leur avidité. Elles ne possèdent pas de nobles caractères moraux, ni ne cherchent le Contentement d'Allah. Elles ne craignent les conséquences de leur mauvaise conduite ni dans ce monde, ni dans l'Autre Monde.

Il ne fait pas de doute que l'absence ou la faiblesse de la foi est la cause la plus commune et la plus effective des différends. Toutefois, cette cause n'est pas le fait exclusif des individus. La même chose est vraie chez les classes et les nations.

Nous constatons souvent, dans la vie sociale, que deux personnes sincères et pieuses diffèrent à propos d'un certain point. Ici, le différend n'est pas dû à une conduite injuste, mais à la différence d'appréciation de ce qui est juste.

Dans de tels cas, chacune des deux parties croit qu'elle a raison, et chacune d'elles pense que l'autre est soit aveuglée par son égoïsme, soit dans l'erreur. En tout cas, un homme pieux se défend et défend ce qu'il croit être son droit, avec zèle et enthousiasme mais il n'est jamais disposé à faire quelque chose qu'il considère comme injuste et erroné.



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