l'islamen europe, les chrétiens, scandalisés que jérusalem soit aux mains des musulmans, poussés par une ferveur populaire peu commune et encouragés par le pape et les rois, organisent les croisades. en 1099, jérusalem est entre leurs mains. (saladin la leur reprendra vers 1187) c’en est fini de l’empire musulman, rongé de l’intérieur par les luttes incessantes des sectes et des dynasties, morcelé par les ambitions personnelles, démantelé par les conquêtes des envahisseurs. l’ère du califat de bagdad est moribonde: les mongols de gengis-khan, bandes sauvages qui traversent l’orient en détruisant tout sur leur passage, lui donneront le «coup de grâce». bien plus tard, les turcs ottomans se rendent maîtres de constantinople (en 1453), de l’égypte, d’une partie de l’afrique du nord et vont même jusqu’à envahir une partie de l’europe de l’est : ils domineront bientôt toute l’asie mineure, malgré les efforts de tamerlan pour faire l’unification de l’asie pour le compte de l’islam, tandis que les mongols imposeront en inde une civilisation musulmane bien spécifique que seuls les anglais parviendront à entamer trois siècles plus tard. l’inde s’était trouvée islamisée dès le xie siècle avec la conquête du pendjab par la dynastie ghaznawide, les membres des castes défavorisées et les guerriers voyant dans l’islam un instrument de promotion sociale, élément déterminant de leur conversion. un phénomène semblable se produire au xiiie siècle en indonésie, où la propagation de la religion musulmane fut unanime et foudroyante; une grande partie de l’afrique noire sera également conquise à la religion du prophète. au xvie siècle, le monde musulman est donc partagé et l’unification n’est plus qu’une utopie. trois grands états se partagent les territoires: les mongols en inde, les souverains selfevides (chiites) en iran, les ôttomans qui règnent sur tout le proche-orient après leur conquête de l’égypte sur les mamlouks. c’est à partir du xvie siècle que l’on remarque le déclin culturel de la civilisation islamique et la revanche de l’occident, malgré une influence encore considérable. cette perte d’énergie du monde musulman coïncide, il faut bien le dire, avec le formidable effort d’expansion de l’europe. incapable de progresser et de se structurer à cette période clé de son histoire, l’islam va de plus en plus se laisser envahir par les idées comme par les hommes venus de l’extérieur imposer une administration que les luttes intestines empêchaient de se maintenir et une culture qui allait bien souvent étouffer la spécificité musulmane. si bien qu’au xviiie siècle, on ne peut plus guère parler de civilisation islamique, tant le destin de l’islam allait échapper à ceux qui en étaient les acteurs. (malfray pp. 54-55) 7 le dix-neuvième et le vingtième siècles. il est impossible d’envisager l’islam de nos jours sans d’abord remonter au colonialisme du dix-neuvième siècle. a cette époque, les anglais, les français, les hollandais, les russes envahissent littéralement des pays qui, jusque-là , avait eu une autonomie politique certaine et une autonomie religieuse relative.
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