l'islambeaucoup de ces hadith se retrouvent dans un livre nommé sunna . la sunna regroupe et raconte en effet tous les actes, les paroles, tous les faits et gestes du prophète érigés, le plus souvent, en articles de loi (les hadith)...(malfray, p. 62) c'est à cette source que beaucoup de musulmans puisent les normes de conduite. il existe pourtant deux autres sources de loi tout aussi importantes: l'unanimité des docteurs de la loi (ijma) et la jurisprudence (ijtihad). 4.4 l'interprétation. plusieurs sources peuvent se contredire. il faut donc se demander de quelle manière un musulman se retrouve dans tout ça et comment se fait l'interprétation de la volonté réelle de dieu. c'est ce que arnaldez nomme le problème de la concordance des textes. une méthode pour retrouver la cohérence de la loi... distingue plusieurs cas. dans le premier, un texte a une signification plus restreinte que l'autre. la solution est alors très simple: on excepte ce qui a la portée la plus étendue de ce qui a la portée la plus vaste. quand une interdiction se heurte à une permission ou vice cersa, si l'interdiction est plus étendue, on en excepte la permission, et inversement. c'est la solution par l'exception. le second cas est celui où l'un des deux textes rend obligatoire ou interdit une partie de ce que l'autre rend obligatoire ou interdit. il n'y a pas alors d'opposition. ainsi, l'ordre de payer la zakât pour les animaux qui sont au pâturage, ne préjuge en rien de la règle qui concerne les autres qui sont nourris à l'étable. aussi quand un précepte identique rend la zakât obligatoire pour l'ensemble du bétail, ces deux préceptes s'ordonnent immédiatement comme le particulier au général. le troisième cas est le plus compliqué: un texte apporte un ordre déterminé; un autre apporte une défense déterminée; et une partie de chacun peut être exceptée de l'autre. par exemple, selon un hadîth, il n'est pas permis à une femme croyante de voyager si elle n'est pas accompagnée de son mari ou d'un parent à un degré prohibé (qu'elle ne peut épouser). mais le coran enseigne que le pèlerinage est obligatoire pour tous ceux qui ont les moyens de le faire. ce verset parle de la généralité des hommes et de l'obligation pour eux de faire un voyage en un lieu particulier. le hadîth parle d'une partie du genre humain, les femmes, et leur interdit les voyages en général. il y a deux solutions possibles: ou bien excepter les femmes sans maris et sans proches de la généralité des hommes et les dispenser de l'obligation du pèlerinage, ou bien excepter des voyages en général le voyage du pèlerinage à la mecque, et les femmes sans mari et sans proches parents seront autorisées à l'entreprendre. on ne peut choisir si on ne trouve pas un autre texte qui, dans sa généralité, emporte le choix. on le trouve, en l'occurence, dans cette parole du prophète: «n'interdisez pas les mosquées aux servantes de dieu». dans le quatrième cas, un texte permet ce que l'autre interdit sans exception. il n'y a pas d'accord possible. on fait alors usage de l'abrogation. il faut savoir avec certitude que l'un des textes est abrogeant et l'autre abrogé. si on peut les dater, le plus récent est l'abrogeant. sinon, on considère que celui qui exige davantage ou qui interdit davantage est l'abrogeant. l'abrogation est l'objet de désaccords... (arnaldez, pp.40-41) 5 la foi au jour du jugement.
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