l'islam



en fait, plusieurs croyances animent les arabes. on croit par exemple que tout ce qui existe cache un esprit, que ce soient les pierres du chemin ou les arbustes du désert. on croit à certaines divinités comme ozza, l’étoile du matin, allât, la déesse du ciel, al-manat, la déesse du bonheur ou hobal, le dieu de la foudre. mais on croit surtout en un dieu supérieur à tous les autres qui n’est pas vraiment nommé puisqu’on l’appelle allah et que ce nom signifie tout simplement "dieu". c’est principalement ce dieu qui jouera un rôle important dans l’avènement de l’islam. mais il reste que globalement, aucun de ces dieux, quelque soit son importance, n’est capable de structurer chez les arabes un sens de la vie et surtout un sens de la mort.

marie-agnès malfray décrit ainsi la religion de l’époque:

culte des idoles, offrandes et sacrifices d’animaux, prières ferventes adressées à heures fixes à allah, le dieu créateur de l’univers; à allât, ozza et marât, ses filles; à hobal, le dieu de la foudre, ou à quantité d’autres statues dont les pouvoirs bénéfiques ou maléfiques sont bien connus des bédouins; la religion, sans être l’essentiel de la vie pour l’arabe de l’époque, est cependant constamment présente: les nomades croient aux esprits du désert, personnifiés, ou réifiés dans les arbres ou dans les pierres: certains de ces «djinns» lancent des sorts et des maléfices, dont la magie permet souvent de venir à bout grâce au port d’amulettes ou autres gris-gris. (malfray, p.25)

il s’ensuit que cette absence de perspective de survie après la mort et la vie rude du désert auront un impact direct sur la mentalité et le comportement des tribus. grégoire décrit ainsi ce comportement:

en raison de vues très sommaires sur la mort et l’au-delà, et du caractère éphémère d’une vie rude, les arabes tentent de tirer le maximum du présent. "mangeons, buvons, soyons heureux aujourd’hui, car demain nous mourrons", telle semble être la philosophie de vie.

l’honneur, la loyauté, la générosité, la bravoure, la virilité occupaient le sommet de l’échelle des valeurs. la moindre insulte déclenchait l’obligation de la vengeance du sang, la loyauté manifestait l’esprit du clan et la générosité théâtrale qui incluait l’hospitalité témoignait de la grandeur d’âme. (grégoire, p.16)

les arabes de l’époque sont aussi fervents des pèlerinages et la mecque jouera ici un rôle de premier plan. en effet, dans cette ville on retrouve un édifice cubique portant le nom de kaaba, construit selon la légende, par abraham et son fils ismaël et où sont situées toute une série de pierres sacrées. parmi ces pierres qui représentent les divinités des tribus, une est plus importante que les autres, c’est une pierre noire. d’ailleurs, la mecque est déjà connue dans le monde entier de l’époque sous le nom de sanctuaire de la pierre noire.

chaque année, les tribus font une trêve pendant laquelle on se retrouve à la mecque afin de pratiquer toutes sortes de rites autour de la kaaba. d’ailleurs, tous participent plus ou moins à cette fête, que ce soient les arabes ou les gens des caravanes de passage. plus tard, le fondateur de l’islam intégrera et récupérera cette pratique du pèlerinage.

3 petite histoire de muhammad.

 



back 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 next