l'islam



nous sommes au sixième siècle après jésus-christ. entre la mer rouge et le golfe persique, délimité au sud par l’océan indien, s’étend un plateau désertique où les conditions de vie sont très rudes. car l’arabie, essentiellement, est un désert parsemé d’oasis. d’un oasis à l’autre vivent les bédouins, pratiquant surtout l’élevage. les quelques villes se bâtissent autour de ces oasis et les plus célèbres de l’arabie de l’époque sont: yathrib, ta’if, khaybar et makka (la mecque). cette arabie du 6e siècle porte le nom de hedjaz.

2 avant muhammad

 

les arabes de l’époque sont divisés en tribus, elles-mêmes divisées en clans. "l’individu n’a d’existence que comme membre du clan auquel il appartient par la descendance d’un ancêtre." (grégoire, p.13) cette structure de clan et de tribus est essentiellement utilitaire car "à cause des dangers et de l’âpreté de la vie du désert, personne ne peut vivre longtemps sans la protection de son groupe d’appartenance." (grégoire, p.13)

l’ensemble de la vie est marquée essentiellement par le besoin de subsister. les gens vivent surtout d’élevage et d’agriculture. ils ne savent ni lire ni écrire. il n’y a pas non plus d’unité politique et c’est la force relative des tribus qui fait qu’une domine plutôt qu’une autre. le pouvoir change ainsi de mains au hasard de combats où les plus forts l’emportent jusqu’à ce qu’une autre tribu plus forte vienne les détrôner. et comme ces tribus sont surtout caractérisées par une grande mobilité, personne des autres grandes puissances de l’époque, perses ou byzantins, n’a jamais réussi à prendre emprise sur l’arabie qui demeure un territoire globalement libre.

un certain nombre de villes échappent à cette règle de la subsistance. c’est, entre autres, le cas de la mecque qui est au coeur du commerce international et qui est dominée essentiellement par une puissante tribu: les qoraïchites. grégoire dit justement de makka:

elle devint un centre commercial important puisque située au point de rencontre de deux routes caravanières majeures. l’une relie les ports du sud à l’égypte, la palestine et la syrie; l’autre joint les mêmes points à la mésopotamie par le désert d’arabie. les makkois deviennent riches et puissants. ils ne produisent rien mais ils assurent le transport, le financement, l’aide diplomatique et les autres activités liées au commerce. ils profitent de l’échange lucratif des biens suivants: épices, parfums, métaux précieux, ivoire, soie. cette société en transition était dirigée par une poignée de riches personnages. (grégoire, pp. 14-15)

il y a quatre personnages importants qui sont fondamentaux à cette époque. le chef de la tribu, le cheik, est élu par l’ensemble de la tribu et dirige tout. si un conflit survient, c’est un arbitre qui tranchera le débat et se prononcera en faveur de l’un ou l’autre. hormis ces deux personnages, deux autres ont un rôle de premier plan. le premier est le devin, le deuxième est le poète:

le devin, perçu comme un familier des jinns (les esprits), pouvait conseiller,aviser, prédire l’avenir. il était consulté pour toute décision importante. le poète demeure un être puissant; il peut tout aussi bien ridiculiser quelqu’un ou le louanger. considéré comme étant inspiré par quelque esprit, il chante l’amour, la haine, les combats et l’orgueil tribal. (grégoire, p. 14)

sur le plan religieux, les arabes vivent ce que l’on pourrait appeler un polythéisme agrémenté d’influences chrétiennes et juives. grégoire voit dans ces croyances du sixième siècle une "faiblesse des convictions religieuses" et une "absence de perspectives de la vie après la mort" (grégoire, p. 15)



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