l'islamdurant ces quinze années, muhammad effectue de nombreux voyages à cause de ses fonctions de caravanier. il est alors soumis à beaucoup d’influences, notamment juives et chrétiennes. est-ce lors de ces voyages qu’il prit le goût à un peu plus que le pouvoir matériel et les plaisirs terrestres? on ne saurait dire. pourtant muhammad semble animé par une insatisfaction profonde. marie-agnès malfray le décrit ainsi: mahomet a trente-cinq ans, et son surnom de al-amîn, «l’homme de confiance», atteste qu’il est l’un des sages de son clan: mais un peu trop idéaliste, irréaliste même. sous cette sagesse, sous cette apparente sérénité, mahomet cache un tempérament inquiet, nerveux, plein de désirs refoulés. il lui eût fallu se montrer plus retord, plus intrigant pour être à l’unisson des dirigeants mecquois, davantage avides de plaisirs et de richesse que de pensées élevées! (malfray, p.28) toujours est-il qu’entre son travail et sa vie de famille, muhammad prend l’habitude de se retirer dans les montagnes entourant la mecque afin de méditer, réfléchir et prier. grégoire commente ainsi cette habitude: qu’est-ce qui pouvait bien préoccuper muhammad? la faiblesse des convictions religieuses de la vie arabe, la conduite scandaleuse des riches commerçants de la makka ou la condition d’esclaves à laquelle en étaient réduits certains? l’une ou l’autre de ces constatations pouvait stimuler la réflexion de n’importe quelle intelligence sensible. a la makka, paraît-il, l’argent permettait de s’offrir tous les plaisirs et tous les abus. (grégoire, pp.20-21) au cours de ses retraites nombreuses, muhammad trouvera un sens à son existence. un sens qui, en fait, donnera le ton à toute une civilisation et des millions d’humains. 3.2 les révélations. au cours d’une nuit de méditation dans une grotte du mont hirâ, muhammad reçoit une révélation. malfray la raconte ainsi: l’ange lui montre un parchemin couvert de signes et lui dit: "lis! - mais je ne sais pas lire, répond mahomet. - lis! répète la voix. - mais je ne sais pas lire, insiste le prophète. - lis!" la voix se fait de plus en plus pressante... "que dois-je lire?" cède alors mahomet, complètement bouleversé. la voix commence à lui dicter la révélation divine, paroles qui resteront sous le nom de "coran" (la récitation). enfin, avant de disparaître dans le ciel, une tradition rapporte que l’ange lui crie: "tu es l’envoyé de dieu, le messager d’allah." cette petite phrase allait changer le destin du pieux commerçant mecquois et, avec lui, celui de millions d’hommes dans le monde.
|