Imam Hosein



Ibn al-'Athir nous relate un autre incident du même genre: «Un jour, Yosr Ibn Arta'ah était chez Mu'âwîyah. Lorsque celui dit du mal de 'Ali, en présence d'Ibn 'Omar al-Khattab et sa mère Om Kalthoum, fille de 'Ali, Yosr leva le bâton sur lui et le blessa».(63)

Il raconte encore: «Lorsque al-Moghira fut nommé gouverneur de Kûfa, il confia la région d'al-Ray à Kathir Ibn Chehâb qui s'attachait à injurier 'Ali de la tribune. Kathir à Ray jusqu'à ce que Ibn Ziyâd fût désigné pour être à la tête du gouvernorat d'al-Kûfa».(64)

Selon al-Mas'oudi: «Ziyâd rassemblait les gens à la porte de son château et les incitait à maudire 'Ali. Celui qui refusais s'exécuter, il le soumettait, sans autre forme de procès, à l'épée».(65)

Cette campagne de dénigrement contre l'Imam 'Ali ne prit fin qu'avec l'avènement de 'Omar Ibn 'Abdul 'Aziz, lequel en ordonna l'arrêt, et entreprit l'épuration de l'appareil gouvernemental de ses prédécesseurs.(66)

Outre ces facteurs qui ont attisé les flammes de la révolution et galvanisé l'ardeur de l'opposition qui réclamait l'application des statuts de la justice et de l'égalité que l'Islam avait promulgués, ainsi que le respect de la volonté de la Umma et des valeurs et des principes relatifs au gouvernement, à la politique et à la façon de traiter la Umma, il y avait des facteurs économiques et financiers qui justifiaient le Soulèvement des défenseurs de l'Islam vrai. En effet, le régime Omayyade avait suspendu les lois de la distribution économique (promulguées par l'Islam) établissant l'égalité dans les dons distribués, l'interdiction de l'accaparement, l'obligation de la solidarité l'entraide sociales au bénéfice des classes démunies, et la lutte contre la pauvreté. En effet le Coran dit:

«Annonce un châtiment douloureux à ceux qui thésaurisent l'or et l'argent sans rien dépenser dans le chemin de Dieu». (Coran, IX, 34) et «Ce que Dieu a octroyé à Son Prophète comme butin pris sur les habitants des cités appartient à Dieu et à Son Prophète, aux pauvres, au voyageur, afin que ce ne soit pas attribué à ceux d'entre vous qui sont riches. Prenez ce que le Prophète vous donne, et abstenez-vous de ce qu'il vous interdit. Craignez Dieu! Dieu est terrible dans Son Châtiment!» (Coran, LIX, 7).

Les classes défavorisées, constatant jour après jour la détérioration de leur situation économique, ont pris conscience que ces préceptes du Coran n'avaient aucune application réelle, et que face à l'accentuation de leur privation et de leur indigence, la richesse s'accumulait entre les mains d'une catégorie particulière.

L'histoire nous montre clairement la disparité dans le niveau de vie des deux catégories qui composaient la Umma. Une majorité démunie et vivant dans la privation, et une minorité qui ne savait que faire de l'argent dont elle s'accaparait. Ainsi, les historiens ont souligné que la fortune d'Amr Ibn al-'Âç, le gouverneur de l'Egypte sous Mu'âwîyah se composait de 325 mille dinars en nature, de 100 mille dirhams en monnaie, 200 mille dinars en récolte, et d'une propriété célèbre en Egypte, dont la valeur était de 10 mille dinars; que lorsque 'Abdul Rahrnân Ibn 'Awf divisa son héritage en 16 parts, chacune de ses femmes a obtenu 80 mille dirhams».(67)

Selon Ibn al-'Athir, Marwân Ibn al-Hakam obtint 500 mille dinars des revenus africains.(68)

On a estimé la fortune de Ya'li Ibn 'Omayya à 500 mille dinars, auxquels il faut ajouter près de 300 mille dinars composés de prêts et de biens immobiliers(69) , et on affirme que lors de sa mort, il a laissé une fortune de 250 mille dirhams.(70)



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