Imam Hosein



«... Si tu vas à la Mecque, prends garde de la quitter pour Kûfa, car c'est une ville funeste dans laquelle ton père a été tué, et ton frère y a reçu un coup de poignard qui a failli lui coûter la vie. Reste à la Mecque, car tu y es le maître des Arabes. Personne, parmi ses habitants ne saurait t'égaler; les gens s'appelleront les uns les autres pour venir vers toi de tous côtés. Ne quitte pas la Mecque. Que mon oncle paternel et mon oncle maternel te soient sacrifiés! Par Dieu! Si tu mourais, nous serions asservis après toi».(79)

Mais al-Hussayn et son cortège continuèrent leur route. Le trajet était long, très long. Les sables et les cailloux du désert étaient rendus comme une fournaise par la chaleur brûlante du Soleil. Cette longue marche périlleuse vers l'inconnue (la Mecque n'était qu'une étape), qui entraînait avec elle des femmes et des enfants, se voulait être surtout la marche du défi. Elle rappelait un peu la marche de son père l'Imam 'Ali lequel (contrairement à la plupart des Muhâgirine - les Emigrants - qui empruntaient, à la faveur de l'obscurité de la nuit, des chemins déserts pleins de détours, pour éviter d'être vus par les polythéistes) étaient sorti de Médine en plein jour pour se diriger vers la Mecque, défiant ainsi l'orgueil et l'arrogance des Quraîch. Les courage de l'Imam 'Ali habitait toujours les tréfonds de son fils l'Imam al-Hussayn qui refusait les implorations de sa famille et de ses amis le priant d'éviter la route publique et d'emprunter un trajet discret, pour échapper à la poursuite des Omayyades. Al-Hussayn insistait pour que sa marche soit une marche d'information, un mouvement d'opposition, une protestation publique. Il voulait que les Musulmans assistent eux-mêmes à son départ afin qu'ils prennent conscience de la gravité de la situation, et qu'ils se demandent pourquoi al-Hussayn quitte la ville de son grand-père, le Prophète, alors qu'il est le maître, le fils et l'enfant le plus chéri de cette ville. Il voulait que sa marche soit le sujet de conversation de tout le monde, le déclenchement d'un mouvement de protestation, la levée du rideau de la peur.

Effectivement, après son départ, les gens de Médine, y compris les fils des Muhâjirine et des Ansars,(80) des Compagnons et des Suivants, commencèrent à se réunir, à discuter, à le plaindre: «Le fils(81) du Messager de Dieu est parti! Il a quitté sa ville. Il entreprend à Yazid et de se soumettre à son pouvoir! Qu'attend la Umma!?»

Pendant ce temps, la nuit et le silence planait sur les maison d'al-Hussayn et de sa famille. Un climat de désolation et de tristesse doublée d'une atmosphère de peur et d'inquiétude régnait sur la ville. Les gens avaient peur pour al-Hussayn. Ils craignaient la défection de ses partisans et la trahison de ses ennemis. Al-Hussayn mourrait! Ce serait une étoile sans pareille qui disparaître du Ciel de la ville!
 

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Dans L'Enceinte Sacrée et Sûre

(La Mecque)

Al-Hussayn arriva au "Lieu de la descente de la Révélation", la Mecque, Ville de la Paix, pendant la nuit du troisième vendredi du mois de Cha'bân. Il y entra en récitant ce verset coranique:

«Il dit, tout en se dirigeant vers Madian: "Il se peut que mon Seigneur me guide sur la Voit Droite». (Coran, XXVIII, 22)

Il descendit dans la demeure de 'Abbas Ibn 'Abdul Muttalib et s'y établit pour mener son action politique avec l'immunité légale de la Maison Sacrée de Dieu.



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