Imam HoseinEntre temps lorsque 'Obeidullah Ibn Ziyâd apprit la nouvelle de la défection des hommes de Muslim avant et pendant la prière du Crépuscule (Maghrib), il ordonna au muezzin de demander aux gens de se rassembler impérativement dans la mosquée pour la prière de la Nuit, et de les prévenir que quiconque ne répondrait pas à l'appel n'aurait pas la vie sauve. Les foules affluèrent donc vers la mosquée sous l'effet de la peur. Après avoir guidé la prière devant elles, 'Obeidullah Ibn Ziyâd prononça un discours chargé de menaces pour les assistants et d'injures contre Muslim. Il s'adressa ensuite au directeur de la police de la ville et lui ordonna sèchement de perquisitionner dans toutes les maisons jusqu'à ce qu'il arrête Muslim Ibn 'Aqil. Le hasard a voulu que le fils de Taw'ah, apprenne que Muslim se cachait chez sa mère. La peur d'une part et la récompense alléchante de l'autre, le conduisirent à dénoncer Muslim. Le lendemain matin 70 hommes parmi les agents de 'Obeidullah encerclèrent la maison de Taw'ah et commencèrent à s'y infiltrer. Muslim Ibn 'Aqil leur opposa une résistance farouche. Ils se mirent à jeter sur la maison, des Puis les bourreaux ne tardèrent pas à conduire Hâni Ibn 'Orwah qui avait hébergé Muslim Ibn 'Aqil chez lui, au marché des moutons de Kûfa pour lui couper la tête. Ils expédièrent les têtes de ces deux premiers martyrs de la Révolution d'al-Hassayn à Damas, pour y être remises entre les mains de Yazid Ibn Mu'âwîyah. Quant aux corps, les vigiles de 'Obeidullah les attachèrent avec des cordes et les traînèrent dans les ruelles de Kûfa pour terroriser les gens et servir d'exemple. Vers Karbalâ'
Avant le retournement de la situation à Kûfa, et alors que l'enthousiasme et l'ardeur populaires des Kufites pour la cause d'al-Hussayn et sa venue dans cette ville, étaient à leur zénith, Muslim Ibn 'Aqil avait écrit à son cousin pour confirmer la volonté réelle de la population de défendre sa Révolution et de la soutenir. Al-Hussayn n'attendait que cette lettre pour quitter la Mecque et entrer dans la phase active da sa Révolution. Aussi, dès qu'il reçut le message En fait, mis à part leur crainte sentimentale compréhensible pour sa vie, ses proches amis appréhendaient deux dangers objectifs concernant l'avenir de sa cause qui était également la leur: 1- Ils avaient peur que la Umma perde la direction missionnaire - par la perte d'al-Hussayn - et que cela crée un vide doctrinal qui permettrait au pouvoir de Yazid de mener à sa guise le destin des Musulmans et l'avenir du Message. Cette appréhension transparaît dans les propos que 'Abdullah Ibn Muti' adressa à al-Hussayn, en guise de mise en garde, lorsque ce dernier était venu lui faire ses adieux avant son départ: «S'ils te tuaient, ils ne craindraient plus personne après toi. Et, par Dieu, l'immunité de l'Islam serait violée».(105)
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