Imam HoseinMais l'encre du Traité de réconciliation était à peine sèche, que Mu'âwîyah déclara qu'il ne respecterait guère ses engagements. «... J'ai promis des choses à al-Hassan, dit-il à ses amis, et je lui en ai accordé d'autres. Mais je les foule toutes de mes pieds, et je ne respecterai rien des promesses que je lui ai faites...»(27) Alors que al-Hassan et al-Hussayn s'aient retirés officiellement de la scène politique, Mu'âwîyah et ses acolytes accentuèrent leur hostilité (dont les A la mort d'al-Hassan, alors que Mu'âwîyah se hâtait de désigner(30) son fils Yazid pour sa succession, au mépris des clauses du Traité et des traditions des Califes Bien-Dirigés, les Musulmans, les légitimistes en tête, se tournèrent vers l'Imam al-Hussayn pour lui prêter serment d'allégeance et destituer le gouvernement de Mu'âwîyah. En effet la décision de Mu'âwîyah de désigner son fils et de demander aux Musulmans de lui prêter serment d'allégeance, contrairement aux normes et aux règles islamiques en vigueur(31), suscita la colère de l'opinion publique et provoqua une levée de boucliers, surtout parmi les personnalités islamiques de notoriété publique, tels que l' Imam al-Hussayn, fils de l'Imam 'Ali, 'Abdul Rahmân, fils du Calife Abou Bakr, 'Abdul Rahmân al-Zubair, 'Abdullah Ibn 'Omar... ainsi que bien d'autres figures de premier plan. Ci-après, nous reproduisons en les résumant quelques scènes et témoignages historiques sur le refus des notables de la Umma de se soumettre au désir de Mu'âwîyah de désigner à sa succession son fils Yazid: «En l'an 50 (de l'Hégire), Qûhistân fut pris de force et Mu'âwîyah appela les Syriens à prêter serment d'allégeance à son fils Yazid comme héritier présomptif; ce qui fut fait. Et c'était la première fois qu'un calife désignait son fils pour sa succession... Ensuite il écrivait au gouverneur de Médine, Marwân, pour qu'il obtienne des Médinois la prestation de serment d'allégeance à Yazid. Marwân s'exécuta et tint à ses administrés le discours suivant: «Amîr al-Mu'minîn(32) a décidé de désigner pour vous son fils Yazid, comme continuateur de la sunna de Abou Bakr et de 'Omar. - "C'est plutôt la sunna (tradition) de Cyrus et de César", rétorqua 'Abdul Rahmân Ibn Abou Bakr. "Abou Bakr et 'Omar n'ont pas légué le Califat à leurs fils ni à aucun membre de leur famille"». En l'an 51, Mu'âwîyah fit le pèlerinage et là aussi, il s'attacha à demander aux gens de prêter serment d'allégeance à son fils. Il convoqua tout d'abord Ibn 'Omar qui refusait la désignation de Yazid, et lui dit sur un ton de reproche et de menace:
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