Imam HoseinIl commanda alors une armée forte de 4.000 hommes et se dirigea vers Naynawâ où se situait son Quartier Général, tout près d'al-Hussayn. Lorsqu'il avança vers le camp d'al-Hussayn et l'encercla, ce dernier engagea des pourparlers avec lui. A la suite de plusieurs entrevues, 'Omar Ibn Sa'ad écrivit à 'Obeidullah Ibn Ziyâd pour lui faire parvenir une proposition à laquelle al-Hussayn avait souscrit et au terme de laquelle celui-ci accepterait de partir pour éviter une effusion de sang, si l'on levait le siège autour de son campement. Quand 'Obeidullah Ibn Ziyâd reçut la lettre du commandant de son armée, l'idée qu'elle renfermait ne lui déplut pas et il était sur le point d'ordonner son exécution lorsque al-Chemr Dul Jawchan qui vouait une haine noire envers al-Hussayn vint l'en décourager en lui faisant valoir que si le petit-fils du Messager parvenait à échapper au siège, il serait en position de force; et que par conséquent il valait mieux l'acculer dès à présent à se soumettre et à prêter serment d'allégeance. 'Obeldullah Ibn Ziyâd finit par accepter le conseil d'al-Chemr, à qui il confia une lettre en lui ordonnant de l'apporter à 'Omar Ibn Sa'ad: «Je ne t'ai pas envoyé vers al-Hussayn pour que tu le laisses en paix ou que tu lui souhaites la bonne santé et le bon séjour, ni pour que tu lui trouves des excuses, ou que tu intercèdes pour lui auprès de moi. Si al-Hussayn et ses hommes acceptent mon jugement et se soumettent, envoie-les-moi sains et saufs; et s'ils refusent, marche sur eux jusqu'à ce que tu les tues et que tu profanes leurs cadavres pour l'exemple, car ils l'auront mérité. Lorsque al-Hussayn sera tué, laisse les chevaux piétiner sa poitrine et son dos... Je ne pense pas que cela puisse faire mal après la mort... Si tu le tuais et le profanais de la sorte, tu auras obéi à nos ordres, et nous t'en récompenserons en tant qu'un homme docile et obéissant; mais si tu refusais, démets-toi de tes fonctions et du commandement de nos soldats, et fais-toi remplacer par al-Jawchan, à qui nous avons donné des instructions (dans ce sens)...».(124) 'Omar Ibn Sa'ad reçut le messager du gouverneur de Kûfa et ouvrit le message qu'il lui apporta. En le lisant, il se vit une fois de plus confronté à un dilemme terrible entre l'exécution d'un crime impardonnable que l'humanité ne saurait oublier, et sa folie pour le pouvoir qu'il avait tant attendu. Une fois de plus, il ne put résister à la tentation du pouvoir, si encouragé et si sollicité sous le règne des Omayyades. Ainsi, le 7 Muharram, il ordonna à ses armées de faire mouvement vers le fleuve de l'Euphrate afin d'empêcher la famille du Prophète d'avoir accès à l'eau, et de l'acculer ainsi à mourir de soif ou à se rendre. Le jeudi 8 Muharram, les armées omayyades commencèrent à resserrer l'étau autour du campement d'al-Hussayn et à se rapprocher de ses tentes en se montrant de plus en plus agressives et menaçantes, les sabres et les lances prêts à l'usage. Aux mêmes moments, al-Hussayn était assis contemplatif devant sa tente, regardant l'étendue du désert d'al-Taf, ses yeux se promenant lentement sur les horizons lointains, et sa pensée plongée dans la perspective de la bataille imminente qui opposerait dans une scène historique et universelle le Bon droit au Faux. Plongé dans ses contemplations, al-Hussayn ne s'était pas rendu compte de l'approche des soldats omayyades. C'est sa soeur, Zaynab qui vint l'en informer: «N'entends-tu pas ces voix qui s'approchent?» A peine Zaynab l'eut-elle quitté, ce fut au tour d'al-'Abbas Ibn 'Ali, son frère, de venir l'alerter:
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