Imam Hosein



«Egorgez-le!».

Là, Zaynab, la tante paternelle d'al-Sajjâd bondit, s'accrocha à son neveu et cria: «Ô Ibn Ziyâd! Tu as déjà répandu assez de notre sang... Par Dieu je ne me séparerai pas de lui (al-Sajjad). Si tu le tues, tue-moi avec lui».(159)

Ibn Ziyâd recula. Il quitta le salon pour la mosquée où il prononça un prône dans lequel il annonça l'assassinat d'al-Hussayn et la victoire de Yazid: «Merci à Dieu qui a mis en évidence le vrai et Ses tenants, donné la victoire au commandant des croyants, Yazid, ainsi qu'à son parti, tué le menteur(160)

et fils de menteur(161) et ses partisans».(162)

'Abdullah Ibn Afif al-Azdi(163), qui était dans l'assistance, s'indigna de ces propos blasphématoires et brisa le rideau de terreur et de peur qu'avait installé 'Obeidullah entre l'amour envers les Ahl-ul-Bayt, et leurs partisans, en s'écriant à l'adresse du Gouverneur: «Tu te permets de t'installer dans la tribune des justes après avoir osé assassiner les descendants des prophètes!!»(164)

Ces mots retentirent comme un tonnerre aux oreilles de 'Obeidullah qui était au zénith de l'orgueil de son poste de gouverneur, et dans l'ivresse de la victoire perfide qu'il venait de remporter. Pour sauver la face, il ne trouva rien d'autre que d'ordonner l'exécution de son contradicteur. Mais cet ordre ne put être exécuté, car il se heurta à la résistance de sept cents combattants de la tribu al-Azdi. Toutefois la tyrannie, la terreur et l'orgueil de 'Obeidullah ne lui permirent pas d'oublier l'insulte. Aussi recourut-il à la traîtrise pour faire exécuter sa volonté sanguinaire. A la tombée de la nuit, ses nervis investirent la maison d'al-Azdi, tuèrent celui-ci et le crucifièrent.

Sa colère vindicative ne s'arrêta pas là. Le lendemain, il exposa la tête d'al-Hussayn dans les rues de Kûfa pour étouffer dans l'oeuf toute nouvelle velléité d'opposition et de résistance à ses agissements. Après quoi, la tête d'al-Hussayn et d'autres têtes de martyrs furent expédiées en Syrie. Dans la caravane chargée de cette expédition macabre, se trouvaient les captifs, les veuves et les enfants de la famille du Prophète; ils marchaient derrière la tête d'al-Hussayn.

La caravane finit par arriver en Syrie, où les agents du Pouvoir omayyade avaient déjà fait leurs propagandes: «Le Calife a remporté une victoire sur un groupe de dissidents dont les captifs sont sur le point de traverser la capitale». Tout le monde sortit pour assister à la procession. Celle-ci parvint au Château de Yazid. On présenta à ce dernier la tête d'al-Hussayn. Yazid dit à al-Sajjâd, sur un ton vengeur et avec un air victorieux:

«Ô fils de Hussayn! Ton père a tué mes liens de parenté, ignoré mon droit, contesté mon pouvoir. Dieu lui a donc fait ce que tu as vu».

Al-Sajjâd répliqua sur le champ par un verset coranique:



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