LE CHIISMEquant à abû bakr, il confiait (de son lit de mort) à abdul rahmân ibn awf: «jaurais aimé demander au messager de dieu à qui revenait cette affaire (la succession). de cette façon, personne ne laurait contestée».(32) lorsque des ançâr, réunis à la saqîfah, décidèrent de désigner l'un des leurs pour commander les musulmans après le décès du prophète, l'un d'eux s'inquiéta: - et si les muhâjirine de quraych(33) s'y opposaient en faisant valoir leur droit (à la succession, au califat), en leur qualité de muhâjirine, de fidèles compagnons du prophète et de membres de sa famille? - nous leur dirions alors: «l'un (calife) des nôtre et l'un des vôtres. c'est notre dernier mot», lui répondit-on. effectivement, abû bakr sadressa à eux (ançâr) et fit le discours suivant : «nous les musulmans emigrés (muhâjirine), étions les premiers à nous convertir à l'islam. les gens nous ont suivis. nous sommes la tribut du messager de dieu et nous descendons des plus honorables des arabes». et lorsque les ançârs suggérèrent que le califat revînt alternativement aux ançâr et aux muhâjirine, abû bakr répondit : «lorsque le messager de dieu fut révélé, les arabes ne voulurent pas renoncer à la religion de leurs ancêtres. c'est pourquoi, ils s'opposèrent à lui et lui créèrent des difficultés. dieu désigne les premiers emigrés de sa tribu (du prophète) pour le croire. ils sont donc les premiers à adorer allah sur la terre. ils sont les fidèles compagnons du prophète et les membres de sa famille. ils ont plus que quiconque, le droit à sa succession. ne peut leur disputer ce droit qu'un injuste». et lorsque, al-habbâb ibn al-munthir sadressa aux ançârs pour les inciter à rester sur leur position en leur disant : «tenez bien ce que vous avez entre vos mains. les gens vivent sous votre ombre et sur votre terre. si ceux-ci (les emigrés) refusent(34), alors un prince à nous et un prince à eux». omar ibn al-khattâb lui répondit: «jamais deux épées ne se réunissent dans un fourneau... celui qui nous dispute le pouvoir et la succession de muhammad, dont nous sommes pourtant les compagnons fidèles et la tribut, n'est peut-être qu'un faux, tendant au péché ou compromis dans une grande faute».(35) le procédé de désignation d'un successeur, adopté par le premier et le second califes, labsence de protestation contre ce procédé, l'esprit général qui prévalait le jour de la saqîfah chez les deux ailes rivales de la génération de lavant-garde (les muhâjirine et les ançâr), la tendance manifeste des muhâjirine à limiter le pouvoir à eux-mêmes en en excluant les ançâr, leur insistance sur les conditions héréditaires, selon lesquelles la tribu du prophète avait la priorité dans la succession sur les autres arabes, la disposition de beaucoup dançâr à accepter l'idée de deux émirs (califes), l'un parmi les ançâr, lautre parmi les muhâjirine, le fait quabû bakr a manifesté, le jour où il était porté au califat, son regret de navoir pas demandé au prophète à qui reviendrait la succession... tout cela montre d'une façon indiscutable que cette génération davant-garde de la ummah islamique - y compris le secteur qui a eu le pouvoir après le décès du prophète - ne pensait pas dans un esprit de choura et qu'elle navait pas une idée précise du système de choura. comment peut-on, dès lors, concevoir que le prophète ait oeuvré en vue de préparer les musulmans - au système de choura, et qu'il ait formé la génération de muhâjirine et dançâr pour qu'elle se charge de la direction de lappel selon ce système, alors que nous ne remarquons aucune application consciente, ni aucune idée précise de ce système chez cette même génération! d'un autre côté, on ne saurait concevoir que le messager ait institué ce système et en ait défini la notion et la législation, sans sappliquer à y préparer les musulmans. il ressort de ce qui précède que le prophète na pas proposé à la ummah le système de chourâ, comme solution à sa succession. car il n'est pas possible normalement qu'un projet de cette importance ait pu être débattu d'une façon proportionnelle à son importance, et qu'il ne laisse aucune trace nulle part.
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