Pphilosophie de l’Islam (Livre 1)Notre monde est celui de l'union, où les choses viennent ensemble, soit pour se combiner, soit pour se dissoudre. Il n'est pas celui d'entités donnant naissance à des contradictions. En tout cas, l'idée n'est pas que nous devrions croire en Allah tout simplement parce que la loi dialectique n'est ni universelle ni à cent pour cent scientifique, ni que s'il n'y a pas d'objection scientifique qui puisse être émise à l'encontre des principes dialectiques, ceux-ci devraient prendre la place de Dieu. Ce n'est point comme cela qu'on doit raisonner, car : Primo, nous savons que Hegel, le fondateur et l'inspirateur de la philosophie dialectique au siècle dernier, était un homme qui croyait lui-même en Dieu et qu'il est arrivé, par ses propres théories, à la conclusion que le monde n'a ni volonté absolue ni conscience. Secundo, même si les principes dialectiques étaient présumés corrects et à l'abri de toute objection scientifique, cela signifierait seulement que nous aurions tout juste découvert une autre loi du développement et de l'évolution de la nature et de la société. La découverte des lois naturelles ne signifie pas que nous n'ayons plus besoin de législateur et de dessinateur de la nature. La force qui aurait produit à travers le pouvoir de contradiction, des milliards de galaxies et d'autres phénomènes merveilleux à partir de la matière, serait en elle-même, un signe de l'existence d'une guidance instruite et d'une conscience sage, qui aurait mis dans la matière le pouvoir de créer un tel arrangement méthodique, et qui aurait été à l'origine d'un monde si bien calculé. * * *
LE MONDE EST
UNE REALITE DEPENDANTE
L'Islam considère ce monde avec toute sa grandeur, son étendue, ses merveilles, et toutes les corrélations entre ses divers phénomènes, comme une réalité homogène dépendante d'une autre réalité qui est indépendante, souveraine et suprême. Nous appelons cette réalité indépendante, Allah. Comme toutes autres réalités imperceptibles, IL est reconnu par Ses signes perceptibles. C'est à travers ces signes que nous obtenons sur Lui une connaissance appréciable et utile. Les Signes d'Allah
Le Coran, qui est la source fondamentale de la connaissance de la vision islamique du monde, mentionne à maintes reprises les signes d'Allah et demande aux hommes d'y penser, et de connaître à travers eux la source de l'existence qu'est Allah. Pour certaines gens, la considération de ces signes est une question simple et naturelle. Cette considération est à même de les convaincre totalement de l'existence d'Allah. Ils peuvent ainsi LE voir non pas avec leurs yeux, mais avec leur perspicacité intérieure. Mais pour d'autres hommes, ladite considération n'est pas simple, parce qu'ils sont accoutumés à d'interminables raisonnements et analyses au cours desquels ils se sentent parfois fatigués des arguments contraires et compliqués et ne parviennent pas à une conclusion définitive, alors que d'autres continuent calmement jusqu'à ce qu'ils parviennent à un résultat clair. Pour aider et guider chacune de ces deux catégories de gens, nous proposons de mentionner quelques formes de reconnaissance d'Allah à travers Ses Signes. 1. Le Phénomène et Son Producteur
Supposons que vous fassiez une promenade à bicyclette. Les roues de celle-ci tournent rapidement et vous permettent de vous mouvoir. Est-ce que les roues se mettent automatiquement en mouvement ? Bien sûr que non. C'est le mouvement de la roue dentée disposée dans la roue arrière de la bicyclette qui la pousse en avant. Mais est-ce que la roue dentée se met en mouvement toute seul ? La réponse est là aussi négative. C'est la pression du mouvement de la chaîne qui met la roue dentée en mouvement. Ce mécanisme est lui-même mis en oeuvre par la pression de vos pieds sur les pédales. Les muscles de vos pieds reçoivent un signal du cerveau. Le signal est transmis par votre cerveau à cause de votre vif désir de faire une promenade. Ce désir peut être dû à une lassitude, un surmenage, ou à votre vivacité et votre soif de réjouissance. La lassitude ou la vivacité doivent avoir, comme tous les autres états psychologiques, une cause qu'on peut trouver avec un peu d'effort. La doctrine de la causalité
Cet exemple, comme bien d'autres dans la vie courante, montre que chaque fois que l'homme rencontre un phénomène, son esprit en cherche la cause, car il croit que chaque chose a une cause. En fait, la doctrine de la causalité est à la source de toutes les sortes d'enquêtes et de toutes les recherches scientifiques. L'adhésion de l'homme à cette doctrine s'est renforcée avec le progrès de la science et de l'industrie. Un physicien, un anthropologue ou un sociologue s'efforcent de découvrir la cause de chaque événement, uniquement parce qu'ils ne peuvent croire que quelque chose de physique ou de social puisse arriver spontanément et sans l'intervention d'une cause. Pour aboutir à la cause correcte, ils recourent à des centaines d'expériences et entreprennent des études et des analyses. Si toutes leurs études et expérimentations aboutissent à un résultat négatif, ils les poursuivent pourtant, mais sur la base d'une nouvelle théorie, et ils ne cessent pas leurs efforts jusqu'à la fin de leur vie, à moins qu'ils ne parviennent à des résultats positifs avant. S'ils meurent, d'autres scientifiques poursuivent leurs travaux inachevés dans l'espoir de trouver la ou les causes en question, mais ils ne se permettent jamais de croire ou de supposer qu'une chose puisse venir à l'existence sans cause. A ce propos, on doit garder présent à i'esprit que nous ne nous efforçons pas de découvrir la cause d'une chose qui existe déjà comme une pure réalité. Nous nous efforçons de découvrir l'origine et la cause d'une chose seulement lorsque nous remarquons que c'est un phénomène, c'est-à -dire quelque chose qui n'a pas existé avant et qui existe maintenant.
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