Pphilosophie de l’Islam (Livre 1)Si, oui ou non, cette civilisation splendide attache une quelconque importance à l'homme lui-même ? Si tous les gadgets inventés pour faciliter la vie servent vraiment l'homme, ou s'ils se sont eux-mêmes appropriés toutes ses facultés physiques et mentales ? Si cette civilisation splendide qui a tellement réduit les distances entre les différentes villes, et les divers continents et planètes, en les transformant, a aussi rapproché les uns des autres les coeurs de ses pensionnaires, ou si au contraire, malgré la réduction des distances, leurs coeurs se sont éloignés encore plus, ou pis, s'ils ne possèdent plus de coeur du tout, étant donné que l'homme d'aujourd'hui a seulement un cerveau et des mains, voués exclusivement au service de l'estomac, à la satisfaction des désirs, à la recherche de richesses, de position et d'autres ambitions similaires? Il est vrai que de telles voix produisent des échos seulement dans les régions où les gens mènent une vie économique prospère et ne sont pas préoccupés par le souci de satisfaire les besoins de première nécessité: le pain et le beurre. Il est vrai aussi qu'il y a encore dans la majeure partie du monde, de grandes masses qui se débattent dans la pauvreté et qui mènent elles-mêmes, leurs familles, les personnels à leur charge, leurs voisins, une vie qui se situe à peine au-dessus du niveau de subsistance. Leur seul espoir actuel est une révolution sanglante qui mettrait fin à leurs privations matérielles et économiques. Mais une prévoyance juste nécessite que les efforts de ces hommes défavorisés soient orientés de telle sorte qu'ils n'aient pas à envisager une solution aussi extrême. En tous cas, il est certain que les gens font plus ou moins preuve de faiblesse et qu'il est difficile d'ignorer l'attrait de la prospérité économique. Tous les deux grands camps - socialiste et capitaliste - du monde moderne voient clairement que : Bien que durant des siècles, l'homme ait fait des efforts pour s'assurer le meilleur moyen possible de mener une meilleure vie, à présent, les hommes, dans les deux grands camps, l'Est et l'Ouest, sont sacrifiés impitoyablement dans les grands temples industriels, aux pieds de la divinité de l'industrie. A part des slogans creux, il ne reste rien de la dignité humaine, de la liberté humaine et d'un vrai libre choix, dans aucun des deux camps. Tous les deux systèmes ont privé l'homme de sa dignité sous prétexte de l'exigence de la course rapide des rouages de l'industrie et de l'économie modernes et complexes. En tout cas, l'homme moderne ne veut plus apprendre par l'industrie et la technologie comment mener sa vie. Il veut absolument savoir quel est le but de sa vie.
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