Pphilosophie de l’Islam (Livre 1)



L'histoire du Paradis d'Adam fut présentée comme une tentative faite par Dieu pour cantonner l'homme dans l'ignorance. On représentait l'Arbre Interdit dont l'homme était censé ne pas manger, comme un arbre du Savoir, dont l'homme ne devait pas s'approcher de crainte qu'il ne s'érigeât en Dieu.

Bien plus, on croyait que la désobéissance d'Adam était un péché éternel et le signe de la perversité complète de la nature humaine. Finalement, pour sauver l'homme et le délivrer son péché originel, Dieu avait dû apparaître Lui-Même dans corps de Jésus-Christ à travers le Saint Esprit. La spiritualité devint donc la spécialité des successeurs de Jésus et des hommes de l'Eglise.

De ce point de vue, l'homme est un pécheur méprisable. Et seuls les ecclésiastiques méritent la bénédiction divine. La clé des trésors cachés étant entre leurs mains, on doit s'approcher d'eux pour son salut.

La connaissance fut confinée aux doctrines chrétiennes et toutes les facultés intellectuelles furent vouées à la discussion et à l'interprétation des textes religieux. La vertu résidait donc dans l'attachement à l'organisation de l'église établie.

L'homme croyait être privé de la Grâce divine, parce qu'il était captif entre les mains des gardiens du sanctuaire du fils de Dieu. Comme il avait tout perdu, l'homme fut obligé de se rendre avec résignation. Ce qui disparut totalement dans ce processus, ce fut le respect de soi. Telle fut la position de l'homme dans l'Occident d'avant la Renaissance.

L'apparition du nouvel humanisme

Cette situation a suscité naturellement une réaction. La Renaissance débuta comme une révolte contre la conception de Dieu qui prévalait à l'époque, et elle suscita la renaissance de l'homme. L'humanisme prit racine sous une nouvelle forme et essaya d'affranchir l'homme de la servitude du Dieu, qui lui avait été imposée. Mais hélas! L'homme ainsi émancipé fut remis entre les griffes de nouveaux dieux humains, et placés sous une nouvelle servitude, à savoir le mécanisme, l'expansion et la diversification de la consommation, ainsi qu'une course à l'exploitation et aux profits.

Le mode de penser fut libéré de toutes les entraves des doctrines médiévales. Les sciences fleurirent, mais furent toutes mobilisées au service de la cause de l'augmentation de la production et de l'exploitation.

Etant donné que toutes les contraintes avaient été enlevées, et que la pression avait conduit à la liberté, l'homme s'adonna au libertinage et à la permissivité, et sa vie devint insensée (comme dans le cas du libéralisme occidental).

Une fois de plus "l'homme" fut donc oublié, et la question qui continua à se poser était : Qu'est-ce que l’homme ? Que devrait-il être ? Que devrait-il faire pour rester homme et atteindre la perfection humaine ?

L'homme du point de vue coranique

L'histoire d'Adam, telle qu'elle est décrite dans le Coran, montre qu'au cours de son développement matériel et de ses changements physiologiques,(3) l'homme atteignit un stade où il obtint une nouvelle naissance(4) avec l'infusion de l'Esprit Divin(5). Puis au cours de son développement normal, il a soudainement connu un nouveau changement à la suite duquel il s'est transformé en un être(6) d'autant plus superbe qu'il a été exigé, même des anges, de lui obéir(7), et que les forces du monde lui ont été subordonnées.



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