Pphilosophie de l’Islam (Livre 1)10. La recherche d'Allah et de la Vérité
L'Islam affirme que ces valeurs, sous leur forme la plus sublime, sont concentrées en Allah, et que l'homme de l'Islam est féru de cette perfection absolue. Il brûle d'envie de s'acheminer vers elle et de l'atteindre. Un homme ayant une foi parfaite se meut réellement vers ce but. Cette perfection absolue est une pure réalité et l'essence de l'existence qui a créé les valeurs et la force. Cette vérité ne peut être perçue par une pensée matérielle, laquelle est incapable d'aller au-delà de la matière et de l'énergie et de penser à la réalité et à la valeur, ou à la source de la force et du mouvement. En ce qui concerne l'homme, c'est lui-même qui prend l'initiative de son mouvement vers la perfection, bien que ce soit Allah qui l'appelle et l'attire vers elle, mais pas au point de la lui imposer ou de l'y contraindre, autrement, son initiative serait sans valeur. Il lui appartient personnellement d'effectuer le voyage avec des efforts inlassables pour arriver à son but. Quelle promesse encourageante ! «O l’homme ! Tu fais des efforts pour t'approcher de ton Seigneur, et tu seras récompensé (de tes actes)». (Sourate al-Inchiqâq, 84 : 6) L'HOMME DU POINT DE VUE EXISTENTIALISTE
Etant donné que l'existentialisme, qui est l'une des plus célèbres écoles contemporaines de pensée, a concentré le plus son attention sur l'homme, nous devons étudier ses doctrines pour nous faire une idée claire des théories qui prévalent sur l'homme. Pour ce faire, nous nous proposons de reproduire tout d'abord les opinions de quelques penseurs représentatifs de cette école, et de les commenter ensuite : «L'existence de l'homme précède son essence; par conséquent, premièrement, il n'y a pas de but, de plan ou de destin le concernant, qui soient antérieurs à l'émergence de sa personnalité, de son existence; deuxièmement, en tant qu'agents libres, nous pouvons choisir et changer notre essence à volonté». (Jean-Paul Sartre) «J'émerge seul, et confronté aux troubles et aux anxiétés, j'avance et je recule. C'est ce qui donne forme à mon existence. C'est moi qui peux surpasser toutes les difficultés et donner une valeur à mon existence. Nul autre que moi ne peut me donner satisfaction. J'ai coupé mes relations avec le monde. Je combats mon propre fondement, lequel est la non-existence que je suis moi-même. Il est de mon devoir de conférer une réalité à la signification du monde et de moi-même». (Principes de la Philosophie de l'Existentialisme) «Dans la mesure où il est question de "désappointement", cela signifie que nous nous confinons dans la dépendance de ce qui est dans notre volonté ou dans les responsabilités totales qui rendent notre action possible. Nous coupons nos relations avec toutes autres choses et nous ne caressons aucun espoir. Lorsque René Descartes dit : "Subjugue toi-même, et non le monde", il voulait dire, en réalité, que nous devons travailler sans chercher à caresser un espoir». (Jean-Paul Sartre) «La conception de l'homme est synonyme d'un mélange d'anxiété et d'encouragement. Lorsque l'homme prend un engagement, il détermine que, par son action, non seulement il décide pour lui-même et choisit ce qu'il fera, mais il donne également une loi pour toute l'humanité, il ne peut pas éviter d'avoir un sentiment d'une responsabilité totale et profonde». (Jean-Paul Sartre) «Ceux qui ont une responsabilité, telle celle d'un commandant militaire qui projette de lancer une attaque, savent bien à quelle anxiété nous sommes confrontés». (Jean-Paul Sartre) A propos de "la mauvaise intention" et de "l'auto déception", qui doivent être évitées, Sartre dit : «Comme les êtres humains sont des êtres libres et indépendants, et qu'ils inventent eux-mêmes leurs critères moraux, la seule chose qu'on peut leur demander de faire est d'être loyaux envers leurs propres critères et valeurs».
|