Pphilosophie de l’Islam (Livre 1)«Pharaon fit une proclamation à son peuple et dit : "O mon peuple ! Le royaume d'Egypte ne m'appartient-il pas avec les fleuves qui coulent à mes pieds ? Ne voyez-vous pas. Je suis certainement meilleur que cet homme misérable et incapable de s'exprimer clairement. (Si ce qu'il dit est vrai), pourquoi donc n'a-t-il pas sur lui des bracelets d'or, et pourquoi les anges ne sont-ils pas venus en sa compagnie ?"» (Sourate al-Zukhruf, 43 : 51-53) «Pharaon dit (à Moussâ): "Si tu adoptes un autre seigneur que moi, je te ferai mettre en prison."» (Sourate al-Chu'arâ', 26 : 28). «Mais Moussâ était ferme. II n'a pas renoncé à la lutte. II dit à ses compagnons : "Demandez le secours d'Allah et soyez patients. La Terre appartient à Allah et IL en fait hériter qui IL veut parmi Ses serviteurs; La fin sera heureuse pour les pieux."» (Sourate al-A'râf, 7 : 128) Moussâ encouragea son peuple et lui apporta de bonnes nouvelles : «Peut-être votre Seigneur fera-t-IL périr votre ennemi et, après la disparition de celui-ci, vous fera-t-il succéder à lui sur la Terre pour voir comment vous vous comporterez ?"» (Sourate al-A'râf, 7 : 129) Comme nous le savons, Moussâ réussit finalement à délivrer son peuple. L'ennemi, malgré tout son pouvoir et son importance, fut annihilé. Donc un nouveau chapitre de l'histoire fut ouvert et mit en mouvement une série d'événements. Le Prophète 'Issâ (P)
Il y a environ deux mille ans 'Issâ fut reconnu dans l'histoire comme étant un Sauveur et un Messager de la paix et de la justice. Il se tint intègre au milieu de l'égoïsme, du commerce de guerre, de la thésaurisation, des rivalités et de l'effusion de sang. A l'époque, l'avidité et les affaires frauduleuses étaient à leur zénith. Des hommes d'église indignes, qui étaient supposés être des dirigeants religieux et les porteurs des Commandements Divins, se trouvaient impliqués dans des rivalités intestines et commettaient des crimes abjects tels que la falsification, la tromperie, l'usure et l'hypocrisie. Dans de telles circonstances, 'Issâ se souleva et combattit tous les maux de son époque. Il réforma et réintroduit la religion de Moussâ, qui avait été dénaturée et mal interprétée, et prêcha la droiture, la pureté, l'amour du prochain et le service de l'humanité. Il mena sa vie dans la plus grande simplicité, et poursuivit sa mission avec ferveur, même au péril de sa vie. Ses enseignements ont soulevé au cours de l'histoire une énorme vague de nouvelles idées de morale et de sympathie dans une grande partie du monde. Ils furent la source de nombreux mouvements et révolutions mémorables. L'histoire du Christianisme et de l'Eglise est riche en événements et mouvements bons et mauvais. Evidemment ce qui était mauvais découlait du mauvais usage et de la mauvaise interprétation de ces enseignements, ainsi que de la dénaturation de son message. Enfin vint le tour du plus grand et du plus fructueux Mouvement Divin, en l'occurrence, le Message de l'Islam. Nous nous proposons de nous appesantir un peu sur ce sujet à la fin de notre discussion. La révélation fut la force motrice des mouvements prophétiques
Il ne fait pas de doute que, chaque prophète commença sa mission au moment le plus opportun, où l'injustice, les conceptions erronées, la discrimination injuste, les dissensions et la négligence des devoirs étaient répandues et où la situation exigeait le déclenchement d'un mouvement réformateur en vue de dissiper les ténèbres et d'illuminer l'atmosphère par la lumière de la vertu et de la vérité. Mais dans tous les cas, la vraie campagne pour changer les conditions intellectuelles et sociales débuta seulement sur ordre de la Révélation divine. Il est vrai que Moussâ se sentit dès sa jeunesse, extrêmement perturbé et bouleversé par l'humiliation et l'asservissement de son peuple. Il était conscient que le pouvoir et la richesse se concentraient dans les mains d'une partie de la société alors que l'autre partie souffrait la pauvreté, l'esclavage, la peine et la torture. Mais il n'avait pas encore de plan pour entreprendre une action ou faire des réformes. Même lorsqu'il tua une personne du camp ennemi au cours d'un accrochage, il s'enfuit de la ville, dans un état de grande confusion, sentant que sa vie était en danger. Mais quelques années plus tard, lorsqu'il accéda à la prophétie et que la Révélation divine lui ordonna d'agir, il retourna dans la même ville, se dirigea tout droit vers Pharaon, l'ennemi puissant et dangereux de lui-même et de son peuple, et lui demanda de libérer les enfants d'Isrâ'îl et de cesser de les tourmenter. C'est là seulement que les choses commencèrent à bouger. Jusqu'à l'âge de quarante ans, le Prophète de l'Islam avait vécu avec des gens analphabètes, dont le mode de vie était indigne d'un homme et très déraisonnable. Son esprit pur et clair perçut la perversion morale de la société et il en fut affligé. De temps en temps il faisait des efforts même pour prévenir une agression ou aplanir un différend.(37)
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