Pphilosophie de l’Islam (Livre 1)De tels instincts et besoins sont entremêlés avec la nature innée de l'homme(19) et, de là , ils ne sont ni passagers ni acquis. Ces instincts provoquent seulement une sorte de pulsion et d'attraction. Ils travaillent comme force motrice, mais ils ne liens pas les mains de l'homme. L'homme a le pouvoir de les suivre ou de ne pas les suivre. Il est en son pouvoir de satisfaire ses désirs instinctifs aussi bien que de les refréner, de les contrôler, de les orienter, ou de changer leur objet. Ces instincts sont réellement contrôlés par la volonté de l'homme, qui est fondée sur sa façon de penser. 2. La modification des propensions
La modification des propensions et des instincts est fondamentale, mais elle est très difficile et requiert beaucoup d'efforts, une grande conscience, et un travail acharné. On peut facilement comprendre que chacun des instincts mentionnés précédemment est en lui-même un besoin de la vie. S'il n'y avait pas de pulsion sexuelle il n'y aurait pas de motivation pour la procréation et pour la formation de familles. S'il n'y avait pas désir de nourriture, l'homme ne prendrait pas de mesures pour satisfaire ses besoins nutritionnels et en conséquence, il périrait. Si l'homme ne souhaitait pas accéder aux honneurs et à la position sociale, il sombrerait dans la disgrâce et l'humiliation. Le désir d'acquérir une position sociale et d'être respectable peut pousser l'homme à faire des efforts fructueux dans une action sociale. Mais si ce même désir devient excessif, il peut avoir raison de toutes les autres motivations et tourner en soif de pouvoir et course aux honneurs. Auquel cas, l'homme commence à adorer cette idole qu'est le pouvoir, et devient un tyran. Il peut aller aussi loin que possible et recourir à tous les moyens, y compris, l'argent, la flatterie, et toute action méprisable. Dans certains cas, on peut même supporter la faim et toutes autres épreuves pour aboutir à ses fins égoïstes. Même après avoir obtenu le pouvoir, une telle personne peut, pour le conserver et l'étendre, commettre n'importe quel crime et recourir au mensonge, à l'intimidation et à l'assassinat(20). En d'autres termes, il peut piétiner les hautes valeurs de justice, de réalisme et de bienveillance.(21) Nous remarquons comment un instinct peut dominer un homme, s'il n'est pas convenablement contrôlé et si on lui permet de dépasser des limites appropriées; mais nous ne devons pas oublier que dans ce cas l'instinct devient une idole que l'homme crée pour lui-même(22) par une mauvaise utilisation de sa faculté de choisir, et que c'est lui-même qui peut briser cette idole et cultiver ses tendances sublimes. Il peut contrôler et réformer les instincts qui dépassent les limites convenables afin d'éviter de s'adonner au péché. «Quant à celui qui se sera repenti, qui aura cru et qui aura été droit, peut-être sera-t-il prospère». (Sourate al-Qaçaç, 28 : 67). «Mais celui qui aura craint la position de son Seigneur et freiné ses bas désirs, aura sûrement le Paradis pour demeure». (Sourate al-Nâzi'ât, 79 : 4-41). «Ceux qui sont sauvés de leur propre avidité, seront sûrement prospères». (Sourate al-Hachr, 59 : 9)
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