LES DROITS (1)L'Islam a posé des panneaux de signalisation tout au long de la route du progrès humain. Ces panneaux indiquent d'une part la route et la destination, et d'autre part mettent en garde contre la présence de fossés et d'endroits dangereux. Toutes les lois islamiques sont des panneaux, soit de la première, soit de la seconde catégorie. Les moyens de la vie dépendent à chaque époque du degré de la somme totale de la connaissance humaine. Et étant donné que la connaissance humaine est en expansion, des moyens de vie plus perfectionnés viennent à l'existence pour prendre automatiquement la place des moyens moins perfectionnés. Les formes extérieures et matérielles de ces moyens n'ont aucun caractère sacré en Islam, et les Musulmans ne sont pas tenus de les préserver. L'Islam n'a pas dit que la couture, le tissage, l'agriculture, les transports ou les guerres, etc. doivent être faits avec tel ou tel autre outil, pour qu'il surgisse un litige ou un conflit entre la science et la loi islamique, une fois ledit outil tombé en désuétude à cause du progrès scientifique. L'Islam n'a pas prescrit des modèles spécifiques pour les chaussures et les vêtements, ni un mode de construction spécial, ni des outils particuliers de production et de distribution. Et c'est là un des facteurs de son applicabilité à tous les développements de l'époque. Des lois fixes pour des besoins immuables, et des lois variables pour des besoins changeants Le deuxième facteur qui explique l'adaptabilité des enseignements islamiques à toutes les époques, et qui a une grande importance, est le fait que l'Islam a envisagé des lois fixes pour les besoins humains immuables et des lois modifiables pour les besoins humains changeables, car une partie des besoins humains, individuels ou collectifs, sont de nature constante, et ils restent les mêmes à toutes les époques, et par conséquent le système qui doit régir les instincts humains et gouverner la société humaine est le même en tous tempEt une autre partie des besoins humains sont de nature variable, et exigent par conséquent des lois variables. L'Islam a prévu de tels besoins changeants, et les a liés à certains principes fixes qui permettent d'instituer une disposition de loi particulière à chaque situation changeante. Notre exposé ne nous permet pas de nous engager dans de longs développements pour expliquer avec plus de détails cette question, et nous nous contenterons ici de citer quelques exemples révélateurs à cet égard. Ainsi, il y a en Islam un principe social que traduit le Verset coranique suivant : «Préparez-leur tout ce que vous pouvez de force...» (Sourate al-Anfâl, 8 : 60). De même il y a de nombreuses traditions du Prophète qu'on appelle en jurisprudence "la cavalerie et le tir à l'arc" qui invitent les Musulmans à s'entraîner en vue de se défendre. Le Prophète a, en effet, ordonné que les Musulmans apprennent l'art de la cavalerie et du tir à l'arc et les enseignent à leurs enfants. Ces arts faisaient partie de la science militaire d'autrefois. Il est évident que l'ordre essentiel est de "préparer une force". L'arc et la flèche, l'épée et la lance, le mulet et le cheval n'ont pas d'importance. Ce qui importe, c'est d'être militairement L'une d'elles est énoncée dans le Coran en ces termes : «Ne mangez pas vos biens entre vous inutilement...» (Sourate al-Baqarah, 2 : 188), c'est-à -dire que dans les transactions et les affaires, l'argent ne doit pas passer d'une main à l'autre sans qu'il y ait un bénéfice légal qui a une valeur reconnue, car l'Islam n'admet pas la propriété comme équivalente à une autorité absolue sur le bien possédé. Il est spécifié, dans la loi islamique, que la vente et l'achat de certaines choses, tels que le sang et l'excrément humains, sont interdits. La raison en est que de telles choses n'ont pas une valeur que l'on peut considérer comme faisant partie de la richesse humaine. Le principe qui se trouve à l'origine de cette interdiction est l'énoncé coranique qu'on vient de citer. L'invalidité de la vente et de l'achat du sang et de l'excrément humains n'est pas spécifiée dans un texte islamique ; elle est seulement l'une des applications d'un principe islamique qui pose comme condition de la validité d'un échange, l'utilité pour l'homme des choses échangées. Même s'il n'y a pas effectivement un échange, l'argent et le bien appartenant à un individu ne peuvent être appropriés par un autre sans qu'il y ait une utilité qui résulte de ce changement de propriétaire. La loi interdisant l'appropriation de la propriété d'un autre inutilement est un principe ferme et applicable à toutes les époques, et découlant d'un besoin social permanent. Mais la règle selon laquelle le sang et l'excrément ne doivent pas être considérés comme une richesse et ne sont pas vendables, est liée à l'époque et au degré de civilisation. Elle est donc sujette à modification selon le changement des conditions, les progrès de la science et de l'industrie, et la possibilité d'une utilisation correcte et utile de ces matières.
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