LES DROITS (1)La Déclaration universelle des droits de l'homme traite des droits innés, inaliénables et indéfectibles des êtres humains, comme le clame la Déclaration elle-même. Elle a proposé comme loi des droits humains qui sont, selon ses propres termes, la condition de l'humanité de l'homme, et qui ont été conférés à ce dernier par la main du destin. En d'autres termes, la Charte des droits de l'homme a suggéré à l'homme des droits qui lui ont été accordés, comme elle l'affirme elle-même, par la puissance créatrice qui l'a doté d'une raison, d'une volonté et de l'honneur humain. Et puisque les gens n'ont pas le droit de s'accorder ce que la Charte leur a accordé, ni de s'en défaire, que signifie dès lors la ratification de la Déclaration par le pouvoir législatif ? En fait, la Déclaration des Droits de l'homme est une philosophie, et non pas une loi. De là , elle devrait être ratifiée par les philosophes et non par les législateurs. Aucun parlement ne peut déposer une philosophie à travers un débat et un vote. Car, autrement, on devrait proposer au parlement la ratification de la théorie de la relativité d'Einstein ou la théorie de l'existence de la vie sur d'autres planètes. La loi naturelle ne saurait être ratifiée ou rejetée de la même façon qu'on ratifie ou rejette une loi positive [promulguée par l'homme], de la même manière qu'il est absurde de dire que si le parlement ratifiait que si un poirier était greffé sur un pommier le produit serait bon mais s'il était greffé sur un mûrier, le produit serait mauvais. Une telle charte, si elle était établie par un groupe de penseurs et de philosophes, chaque nation devrait la soumettre à ses philosophes et juristes. Si ceux-ci l'approuvaient, en ce moment-là seulement tous les citoyens de cette nation devraient la considérer comme une vérité qui se situerait au-dessus de la loi, et le pouvoir législatif aurait l'obligation de ne ratifier aucune loi qui s'opposerait à elle. Mais les autres nations ne sont pas tenues de s'y conformer tant qu'il ne sera pas établi pour elles que les lois contenues dans cette charte existent dans la nature effectivement. En outre, cette question n'est pas un problème expérimental qui nécessite un laboratoire, des expérimentations, et des appareils de contrôle et de vérification pour que seule l'Europe, qui possède de tels équipements et techniques, puisse s'en occuper. Il ne s'agit pas ici d'une explosion nucléaire dont la charge est limitée à un nombre restreint d'individus. La question est une question de philosophie et de logique, dont les outils sont l'esprit et la faculté de raisonnement. Même si certaines nations sont contraintes de suivre d'autres nations en matière de logique et de philosophie, nous, Musulmans, ne devons pas les imiter. Nous avons montré dans le passé que nous sommes hautement qualifiés pour traiter des questions logiques et philosophiques. Pourquoi devrions-nous donc suivre les autres aujourd'hui. Chose étonnante, nous sommes réduits de nos jours à penser que le principe des droits innés des êtres humains nécessite la ratification du parlement pour que nous l'acceptions, alors que les uléma musulmans, lorsqu'on leur présentait le principe de la justice et des droits humains innés, l'acceptaient sans hésitation, ni pourquoi ni comment, parce qu'ils le considéraient comme étant une loi religieuse et que, pour eux, la religion est conforme à la raison, c'est-à -dire parce que la justice et les droits innés de l'homme ne nécessitent pas l'approbation explicite de la loi religieuse. La Philosophie ne peut pas être prouvée par des sondages Il est encore plus ridicule d'essayer de traiter la question des droits de l'homme en organisant un sondage d'opinion chez les jeunes filles et les jeunes gens, en leur distribuant un questionnaire qu'ils devraient remplir et nous retourner afin que nous puissions étudier leurs réponses et connaître ainsi les droits de l'homme, et décider si ces droits sont d'une sorte ou de deux sortes.
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