LES DROITS (1)Et c'est précisément sur ce point que la vue de l'Islam diverge avec Aussi, avons-nous toujours évité d'utiliser cette fausse marque dans nos écrits, conférences et discours, et avons-nous toujours dit que ce mot n'est qu'un appel à la similarité et à la ressemblance entre les droits de l'homme et de la femme, lancé au nom de l'égalité. Nous ne prétendons pas que tous les appels à l'égalité des droits entre la femme et l'homme, lancés dans les différents coins du monde, n'ont pas de sens, ni que toutes les lois promulguées dans le passé lointain et à notre époque sont fondées sur le droit à l'égalité. Non, nous n'avons pas une telle prétention, car nous savons pertinemment que, dans l'Europe d'avant le 20e siècle, la femme était privée des droits humains, de jure et de facto. Elle n'avait pas de droits égaux ou similaires à ceux de l'homme. C'est seulement pendant le mouvement rapide qui intervint dernièrement, et en moins d'un siècle, au nom de la femme et en sa faveur, que celle-ci obtint des droits plus ou moins similaires à ceux de l'homme. Mais elle n'a pas obtenu pour autant des droits égaux à ceux de l'homme, si l'on tient compte de sa structure physique et physiologique. Car la seule façon qui permette à la femme d'obtenir des droits et un bonheur égaux à ceux de l'homme, est qu'elle renonce à la similarité des droits et qu'elle demande à ce que l'homme ait des droits qui lui conviennent et à ce qu'elle ait des droits qui lui conviennent. Tel est le moyen idéal d'atteindre l'égalité réelle des droits entre l'homme et la femme, et tel est le seul moyen par lequel la femme peut éprouver un bonheur égal sinon supérieur à celui de l'homme, et qui conduit les hommes à souhaiter sincèrement et sans hypocrisie que la femme obtienne des droits égaux sinon supérieurs aux leurs. D'une façon similaire, nous ne prétendons pas que, dans la société musulmane, la femme jouit effectivement de droits égaux à ceux de l'homme. Nous avons souvent dit qu'il est essentiel que la position de la femme, telle qu'elle prévaut dans nos société, soit revue, et que les innombrables droits que l'Islam lui a garantis, mais qui ont été bafoués à travers l'histoire, soient restaurés. En tout cas, nous ne devons pas imiter aveuglément le mode de vie occidental qui a eu des conséquences catastrophiques en Occident même. Ce que nous affirmons, c'est que la non-similarité des droits entre l'homme et la femme, dans les limites qu'exige la disparité de leurs natures respectives, est plus conforme à la justice. Elle répond mieux aux besoins des droits naturels, assure mieux le bonheur familial, et pousse mieux la société sur le chemin du progrès. Il est à rappeler que nous disons que c'est la justice naturelle qui veut que, dans certains cas, il y ait dissemblance entre les droits de l'homme et ceux de la femme. Ayant trait à la philosophie des droits, cette question a un aspect philosophique à cent pour cent. Elle est également attachée au principe de la justice et de l'équité, un principe cardinal de la loi et de scholastique musulmanes. C'est le principe de l'équité qui a donné existence à la doctrine de la conformité entre la raison et la Loi Divine. Selon la jurisprudence musulmane, ou du moins chiite, s'il est établi que la justice ou l'équité exige que, dans certains cas, la loi doive avoir une forme donnée plutôt qu'une autre forme, sinon elle serait injustice et iniquité, on doit approuver cette forme donnée (exigée là par la justice) et non l'autre forme, sinon la loi en question équivaudrait à une injustice et à une iniquité. C'est pourquoi la Chari'ah, conformément au principe qu'elle a posé elle-même, ne sortira jamais de l'axe de la justice et des droits naturels et innés. Ce sont les uléma musulmans qui, armés du principe de la justice, avaient posé la fondation de la philosophie des droits, mais malheureusement, à cause de certains obstacles qui se sont dressés devant eux à travers l'histoire, ils n'ont pas pu garantir toujours l'application de ce principe dans la réalité sociale. De même, ce sont les Musulmans qui avaient été les premiers à prendre l'initiative de s'intéresser aux droits humains et au principe de la justice en tant que principes originaux et auto-existants qui sortent du cadre des lois positives. Ce sont eux aussi qui avaient posé la fondation des droits naturels et rationnels ; mais, ayant été empêchés de poursuivre ce qu'ils avaient entamé dans ce domaine, d'autres, des savants et penseurs européens, les ont imités environ huit siècles plus tard et se sont attribué leur science, et ont pu ainsi présenter à leur société des philosophies sociales, politiques et économiques d'une part, et faire prendre conscience à leurs concitoyens de la valeur de la vie et des droits de l'homme, ce qui a conduit finalement leur société à se remuer et à susciter des mouvements et des révolutions qui ont transformé l'aspect du monde.
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