LES DROITS (1)



Les coureurs des jupons ont compris que si la femme n'obtient pas de son mari la pleine satisfaction de ses besoins financiers, elle peut tomber facilement dans leurs filets. C'est là l'une des raisons pour lesquelles les partisans de la libération des mœurs de la femme dénoncent à cor et à cri l'entretien financier de la femme par le mari. Si l'on médite sur les raisons qui amènent le patronat à payer de très hauts salaires aux femmes dans certaines entreprises, on comprend facilement le point de ce trait de la psychologie féminine.
Il n'y a pas de doute que l'abolition du système de l'entretien conduira beaucoup de femmes à la prostitution. Comment serait-il possible pour une femme qui mène une vie indépendante de l'homme de satisfaire elle-même tous ses besoins ?
L'idée de l'abolition de ce système d'entretien trouve des appuis chez la catégorie d'hommes qui en ont assez des dépenses extravagantes de leurs femmes. Ils veulent se venger des femmes extravagantes à travers les femmes elles-mêmes, et ce au nom de l'égalité et de la liberté.
Will Durant, définissant dans son livre "Les Plaisirs de la Philosophie", le mariage moderne écrit : «C'est un mariage légal, avec une contraception légale, un divorce à consentement mutuel, et sans enfants ni entretien». Et d'ajouter : «Les femmes à la mode de la classe moyenne ne tarderont pas à devenir la cause de la vengeance de l'homme travailleur, de toutes les femmes. Le mariage changera tellement de visage qu'il n'y aura plus de femmes oisives qui n'ont pour souci que de se maquiller et d'alourdir ainsi le budget familial. Les hommes demanderont à leurs épouses de couvrir elles-mêmes leurs dépenses. Le mariage amical (moderne) exigera de la femme qu'elle travaille jusqu'à ce qu'elle tombe enceinte. Et là, il y a un point important qui contribuera à l'achèvement de la libération de la femme, à savoir que la femme sera dorénavant responsable de la couverture de toutes ses dépenses, de a à z. Les conséquences sévères de la révolution industrielle sur la femme commencent à se faire sentir. La femme doit travailler à l'usine à côté de son mari. Et au lieu de rester à la maison toute seule, en obligeant son mari à faire des heures supplémentaires pour compenser son oisiveté, elle doit être son égale dans le travail, le salaire, les droits et les devoirs».
Et Will Durant de conclure avec cette remarque ironique : «Tel est le sens de la liberté de la femme.»

L'Etat remplace le mari Il est indéniable qu'élever les enfants est la fonction naturelle de la femme, et, de ce fait, elle doit dépendre de l'homme pour ses besoins économiques et financiers.
Certaines gens en Europe moderne sont allés dans leur plaidoyer pour la cause de la libération de la femme jusqu'à défendre la restauration du système matriarcal. Ces gens croient qu'avec l'indépendance totale de la femme, et son égalité avec l'homme dans les affaires, le père sera à l'avenir un membre superflu qu'on devrait exclure définitivement de la famille.
Dans le même temps, ces gens appellent l'Etat à prendre la place du père et à allouer des primes aux femmes -lesquelles ne voulaient point supporter la responsabilité de former une famille toutes seules-, afin qu'elles ne cessent pas de porter des enfants et pour que la race humaine ne s'éteigne pas. En d'autres termes, la femme qui était dépendante de l'homme, ou selon certains, sa bonne, deviendra dans le futur une dépendance, ou une bonne, de l'Etat. Les devoirs et les droits du père seront transférés à l'Etat.
On aurait aimé que ces gens, qui ont porté le marteau pour détruire si aveuglément l'établissement sacré de la famille, fondé sur les lois divines sacrées, aient réfléchi aux conséquences désastreuses à long terme, de leur action à courte vue.
Bertrand Russel, traitant de la question de l'intervention culturelle et hygiénique de l'Etat concernant l'enfant, écrit dans son livre "Le Mariage et la morale" : «Il paraît que le père ne tardera pas à perdre son importance en tant qu'agent biologique. Il y a un autre facteur efficace qui contribue à l'exclusion du père, c'est la tendance des femmes vers l'indépendance économique. Car les femmes qui
participent souvent au vote sont des demoiselles ; or, les problèmes des femmes mariées sont de nos jours plus nombreux et plus graves que ceux des demoiselles. Bien qu'il y ait des dispositions légales qui les protègent, les femmes mariées ont des difficultés à être embauchées. Et pour préserver leur indépendance économique, elles n'ont que deux alternatives : ou bien elles conservent leurs emplois, auquel cas elles devraient confier leurs enfants aux maternités contre paiement, ce qui conduirait à agrandir et élargir les crèches et les maternités tellement que l'enfant n'aura plus -psychologiquement- ni père ni mère ; ou bien les jeunes femmes mariées devraient bénéficier d'une aide pécuniaire leur permettant de se consacrer à leurs enfants.

Mais la seconde alternative ne suffit pas à elle seule à résoudre le problème

Elle doit être accompagnée de dispositions légales rendant obligatoire la réembauche de la mère par son employeur après que son enfant aura atteint un certain âge. Cette solution a l'avantage de permettre à la femme d'élever ses enfants elle-même, sans avoir besoin de dépendre de son partenaire mâle pour cela... Si une telle loi est effectivement promulguée, nous devrions attendre pour voir ses répercussions sur les mœurs familiales. Il est possible que la loi décide qu'un enfant illégitime n'aura pas droit à une subvention, ou qu'au cas où il y aurait des présomptions d'adultère de la part de la mère, la subvention sera donnée au père. Dans ce cas, la police locale pourrait être amenée à surveiller les femmes mariées. Les conséquences d'une telle loi ne seront pas très agréables, et pourraient embarrasser ceux qui se trouvent derrière ce développement des mœurs. Par conséquent, on pourrait s'attendre à ce que l'idée de l'intervention de la police soit écartée, et que la subvention soit étendue aux mères d'enfants illégitimes. Auquel cas, le rôle économique du père disparaîtra totalement des classes laborieuses, et son importance pour les enfants ne dépasserait pas celle d'un chat ou d'un chien de compagnie. La civilisation -ou tout au moins la civilisation actuellement montante- tend à affaiblir les sentiments maternels.
Pour préserver cette civilisation de la dérive, il se peut qu'il soit nécessaire de donner à la femme suffisamment d'argent pour qu'elle trouve la grossesse profitable, et dans ce cas il ne serait pas nécessaire que toutes les femmes, ou la plupart d'entre elles, choisissent la maternité comme travail. Ce serait un travail comme un autre, que les femmes regardent avec intérêt et sérieux. En tout état de cause, tout ce que nous avons dit jusque là consiste en de pures suppositions. Ce que nous voulions expliquer, c'est que le mouvement de libération de la femme conduirait à la disparition du patriarcat, lequel représentait depuis l'époque pré-historique la victoire de l'homme sur la femme. En Occident, on croit que le fait que l'Etat soit en train de prendre la place du père constitue un signe de progrès de la civilisation...»
Comme il ressort clairement des observations ci-dessus, l'abolition de l'entretien de l'épouse par l'époux, ou l'indépendance économique de la femme, comme aiment l'appeler ces messieurs, aura les conséquences suivantes :
Le père sera exclu de la famille, ou au moins il perdra de son importance. Le système matriarcal sera ravivé. Le gouvernement prendra la place du père. Les mères seront prises en charge par l'Etat. Les sentiments familiaux s'affaibliront. La maternité perdra sa forme sentimentale pour prendre celle d'une profession.
Evidemment, le résultat de ces développements sera l'écroulement complet de la famille, ce qui conduira à long terme à la chute de l'humanité. Tout peut être corrigé à l'avenir, mais nous perdrons quelque chose de très important, à savoir le bonheur, la joie et la jouissance des plaisirs spirituels et moraux propres à la vie familiale.
En tout état de cause, les partisans de l'indépendance et de la libération totales de la femme et de l'exclusion du père du milieu de la famille, estiment également que le devoir naturel de la femme de mettre des enfants au monde exige qu'on lui accorde un droit et une aide, et parfois même un salaire -selon eux-, que l'Etat doit payer, et ce à la différence du cas de l'homme dont le travail naturel ne nécessite pas un droit.
Il est à rappeler que les lois internationales accordent au travailleur un salaire qui tient compte de la femme et des enfants, c'est-à-dire que ces lois reconnaissent à la femme et aux enfants le droit à l'entretien.

La Déclaration Universelle des Droits de l'Homme a-t-elle humilié la femmeLa Déclaration des Droits de l'Homme (Article 23, alinéa 3) dit : «Toute personne qui travaille, a droit à une rémunération juste et satisfaisante qui lui assure, ainsi qu'à sa famille, une existence digne de l'humanité.» Et, dans l'Article 25, un alinéa stipule : «Toute personne a droit à un niveau de vie convenable et à une protection et un bien- être pour elle-même et sa famille, incluant la nourriture, le logement, les services médicaux et sociaux nécessaires. Elle a droit à une protection dans les cas de chômage, maladie, incapacité, veuvage, vieillesse ou d'autres circonstances la privant de ses moyens de subsistance et sortant de sa volonté.»
Ces deux articles impliquent que tout homme qui forme une famille doit supporter les dépenses de sa femme et de leurs enfants, et que leurs dépenses sont considérées comme faisant partie de ses propres dépenses.
Bien que la déclaration des Droits de l'Homme affirme spécifiquement que l'homme et la femme ont des droits égaux, elle ne considère pas l'entretien de la femme par l'homme comme étant attentatoire à cette égalité. De là, ceux qui citent toujours cette Déclaration comme une référence qui fait autorité doivent considérer l'entretien de la femme comme étant une question définitivement établie et un fait accompli.
Les "occidentalistes", qui traitent de réactionnaire tout ce qui est islamique, se permettront-ils d'outrager même le caractère "sacré" de cette Déclaration, et de la considérer comme un vestige de la servitude de la femme ?
En outre, lorsque la Déclaration des Droits de l'Homme dit que toute personne a droit à la protection au cas de chômage, de maladie, d'incapacité, de veuvage, de vieillesse, et dans toutes autres circonstances qui la privent de moyens d'existence, elle ne décrit pas le veuvage seulement comme un manque de moyens d'existence, mais elle le mentionne au même titre que la maladie et l'incapacité. Donc elle classe les femmes dans la catégorie des chômeurs, des malades, des invalides et des retraités.. N'est-ce pas une insulte à la femme ? Si une telle chose avait été mentionnée dans n'importe quel livre ou code civil d'un pays oriental, elle aurait certainement soulevé l'indignation et la protestation véhémente de toute une meute de partisans de la libération de la femme.
Mais les gens suffisamment réalistes et sensés pour ne pas subir l'influence de la fausse propagande, et suffisamment honnêtes pour ne voir les choses qu'objectivement, savent bien que ni la loi de la créa- tion, qui a fait de l'homme un moyen d'existence pour la femme, ni la Déclaration des Droits de l'Homme, qui a placé le veuvage dans la même catégorie que le chômage, ne sont attentatoires à la dignité de la femme. De la même façon, la loi islamique, qui a rendu obligatoire pour l'homme l'entretien de la femme, n'est en aucun cas humiliante pour elle. Il est un fait que la femme a été créée de telle manière qu'elle a besoin de l'homme et qu'elle dépend de lui.
L'homme et la femme ont été créés interdépendants l'un de l'autre, afin que leur union soit plus solide et que leurs relations conjugales -dont dépend le bonheur de l'humanité- soient plus fermes. Si la femme dépend financièrement de l'homme, l'homme aussi dépend d'elle pour la paix de son esprit. Cette interdépendance les rapproche plus et les unit mieux.

Dans le monde antique,

 

la femme n'héritait rien, et même lorsqu'elle héritait, elle était traitée en mineure. Elle n'avait pas une personnalité légale indépendante. Selon certains codes anciens, la fille recevait un héritage, mais pas ses enfants, tandis qu'un fils non seulement recevait un héritage lui-même, mais ses enfants aussi héritaient de leur grand-père. D'autres systèmes juridiques permettaient qu'une femme hérite, mais pas sous forme d'une part prescrite par la loi, ou selon l'expression coranique "une part prédéterminée", mais seulement si le défunt voulait bien faire un geste en sa faveur dans son testament.
Les historiens et les chercheurs ont fait des comptes rendus détaillés sur les différentes lois d'héritage en vigueur dans l'ancien monde, mais il serait superflu de les exposer ici. Aussi nous contentons-nous du sommaire que nous venons de faire ci-dessus.



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