LES DROITS (1)



Le mari a un droit seulement

 

Il peut jouir sexuellement de sa femme. Tant que leurs relations conjugales durent, le mari a l'obligation de pourvoir aux besoins légitimes de sa femme, dans les limites de ses moyens financiers.

C'est l'étape que l'Islam reconnaît, et sur laquelle il a fondé les relations matrimoniales. Dans beaucoup de versets coraniques, l'accent est mis sur le fait que la dot appartient exclusivement à la femme elle-même, que le mari doit en outre l'entretenir et couvrir ses dépenses, et que tout ce qu'elle gagne elle-même appartient à elle, personnellement, et à personne d'autre, ni même le mari ou le père.

C'est là que la question de la dot et de l'entretien dus à la femme devient un peu intrigante. Tant que la dot était payée au père de la fille, que celle-ci allait à la maison de son mari, comme une esclave, et que le mari pouvait l'exploiter économiquement, la question était facile à comprendre et à expliquer : la dot était payée comme le prix de la fille, et celle-ci devait être entretenue comme n'importe quel autre esclave. Mais dès lors que rien n'est à payer au père de la fille, que le mari n'a pas le droit de l'exploiter, que la femme a une indépendance économique et que, concernant ses droits, elle n'a besoin du contrôle et du patronage de personne, quelle est donc la signification du paiement d'une dot et l'allocation d'une pension ?

Un coup d'oeil sur l'histoire Si l'on veut saisir la philosophie de la dot et de l'entretien de la femme dans la cinquième étape, nous devons faire un examen un peu critique de la théorie des quatre précédentes étapes mentionnées plus haut. En fait, tout ce qui a été dit à propos de ces quatre étapes est hypothétique et fondé sur des présomptions et sur la spéculation. Cela ne constitue ni un fait historique, ni une vérité scientifique. Nous n'avons pas une connaissance précise de la vie préhistorique de l'homme. Tout ce qui est dit sur l'étape ou l'époque matriarcale, la vente des filles par leurs pères, et de l'exploitation économique des femmes par leurs maris, n'est pas très crédible. Il y a deux choses qui frappent l'esprit concernant ces présomptions et spéculations : d'une part, l'homme primitif a été présenté comme étant extraordinairement sauvage, violent, et dépouillé de tout sentiment humain. D'autre part, la formidable planification de la nature en vue de parvenir à ses buts universels a été complètement ignorée.

Une telle interprétation de la nature humaine n'est possible que chez les Occidentaux, et jamais chez les Orientaux, à l'exception de ceux parmi eux qui imitent l'Occident. Pour quelque raison les Européens ne sont pas familiarisés avec les sentiments humains. Ils ne peuvent pas admettre que les sentiments humains jouent un rôle fondamental dans l'histoire. S'ils ont une disposition d'esprit économique, leur attention demeure concentrée autour des problèmes du pain et du beurre. Ils regardent l'histoire comme s'ils étaient une machine qui ne peut tourner sans être alimentée par du fuel. S'ils ont une disposition sexuelle, ils considèrent toute l'humanité et toute l'histoire humaine avec ses manifestations culturelles, artistiques, morales et religieuses comme étant des formes modifiées des jeux sexuels. Et s'ils ont une tendance politique, ils croient alors que toute l'histoire de l'humanité consiste en une série de batailles, d'effusion de sang et d'actes de cruauté.

L'Européen a tellement souffert le martyre par la religion et au nom de la religion pendant le Moyen Age, où on brûlait souvent les gens vifs, qu'il est devenu allergique au nom de Dieu, au mot de religion, et à tout ce qui a un "relent religieux". C'est pourquoi, malgré toute l'évidence du fait que la nature a un but et que le système de l'univers ne tourne pas au hasard, il n'ose pas admettre l'existence de "la Cause Ultime" ou du principe de causalité.

Nous ne demandons pas aux interprètes occidentaux de l'Histoire d'admettre l'existence des Prophètes qui sont apparus à travers l'histoire de l'humanité pour proclamer le message de justice et d'humanité, et pour combattre la corruption. Nous voulons seulement qu'ils reconnaissent au moins le rôle conscient de la nature.

Il ne fait pas de doute que, dans l'histoire des relations homme/femme, il y eut beaucoup de cas d'extrême cruauté, dont les plus atroces sont cités dans le Coran aussi, mais cela n'autorise guère à dire que toute l'histoire débordait de cruauté et de violence.



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