LES DROITS (1)



Dans la première étape, la femme et l'homme menaient une vie sexuelle mixte, sans restriction.»

Or cette affirmation est contestée par la sociologie, laquelle admet seulement que chez certaines tribus sauvages il arrivait parfois qu'un certain nombre de frères épousent un nombre de surs, et que tous ces frères cohabitent avec toutes lesdites surs. Les enfants qui naissaient ainsi appartenaient à l'ensemble de cette communauté de frères et de surs vivant en cohabitation. Ou bien, selon une autre coutume, les garçons et les filles n'avaient pas de restrictions avant le mariage, mais seulement après. S'il arrivait parfois que, chez certaines tribus sauvages, une situation sexuelle plus anarchique -c'est-à-dire une situation de femmes communes- prévalait, c'était là un cas exceptionnel ou une déviation de l'état naturel général.

Dans son livre "Histoire de la Civilisation",

 

vol. I, Will Durant écrit : «Le mariage est une invention de nos ancêtres animaux. Parmi certaines espèces d'oiseaux, chaque mâle se contente d'une conjointe. Chez les gorilles et les orangs-outans, le contact entre un mâle et une femelle continue jusqu'à la fin de l'étape de la croissance de leur nouveau-né. Et cette relation ressemble sur beaucoup de points à celle entre l'homme et la femme, et chaque fois que la femelle tente de s'approcher d'un autre mâle, son premier mâle la gronde sévèrement. Les orangs-outans de Borneo vivent en familles consistant en un mâle, une femelle et leur progéniture. L'habitude, chez les gorilles, est que le père et la mère s'assoient sous les arbres et mangent le fruit, alors que leurs petits grimpent sur les arbres autour d'eux. Cela montre que le sentiment familial chez l'homme est naturel et instinctif, et non pas le résultat de la civilisation. Beaucoup d'animaux possèdent naturellement et instinctivement des sentiments familiaux.»

Ce que nous voulons souligner à travers ce qui précède, c'est que les sentiments familiaux sont naturels et instinctifs chez les êtres humains, et ne sont pas le produit de la civilisation et de l'habitude. Beaucoup d'animaux aussi possèdent instinctivement de tels sentiments.

C'est pourquoi, à aucune époque de l'histoire les hommes et les femmes n'ont vécu ensemble sans aucune restriction ni contrainte. Même ceux qui affirment l'existence du communisme financier, ne réclament pas l'existence du communisme sexuel.

La théorie des quatre étapes des relations entre l'homme et la femme est une imitation pure et simple de la théorie des quatre étapes de la propriété à laquelle croient les socialistes, qui disent que, concernant la propriété, l'homme a passé par quatre étapes : l'étape du socialisme primitif, l'étape du féodalisme, l'étape du capitalisme et celle du socialisme scientifique, lequel est retour au socialisme primitif dans son plus haut niveau.

Il est amusant de constater que Mme Manoucheriyân appelle la quatrième étape des relations entre l'homme et la femme, l'étape de l'égalité des droits, et non pas l'étape du retour au socialisme primitif. Ici, elle n'a pas suivi l'exemple des socialistes, bien qu'elle maintienne qu'il y ait beaucoup de points communs entre la quatrième et la première étapes. Elle dit que la quatrième étape ressemble dans une grande mesure à la première étape, car, dans les deux étapes, l'homme et la femme vivent ensemble sans que l'un d'entre eux n'exerce une autorité ni ne manifeste un sentiment de supériorité sur l'autre.



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