LES SIGNES DANS LES CIEUX ET SUR TERRELa grande peur des matérialistes Pendant un certain temps, aucune réponse substantielle n'est venue de la part des cercles matérialistes turcs concernant le sujet soulevé dans le présent livre, à savoir que la matière n'est qu'une simple perception. Cela nous a donné l'impression que notre point de vue n'avait pas été assez bien clarifié et qu'il avait donc besoin d'être mieux expliqué. Cependant, il ne s'est pas passé très longtemps avant que ne soit révélé le malaise des matérialistes à propos de la popularité de ce sujet, en même temps que leur effroi. Tout d'abord, les matérialistes ont exprimé leur inquiétude dans leurs publications, leurs conférences et leurs cercles de réflexion. Leurs discours vains et nerveux ont trahi chez eux une sérieuse crise intellectuelle. L'effondrement scientifique de la théorie de l'évolution, prétendu fondement de leur philosophie, leur avait déjà infligé un rude coup. Désormais, ils venaient de découvrir qu'ils étaient en train de perdre la matière elle-même, qui représentait une assise bien plus importante que le darwinisme, et ce nouveau choc a été bien plus douloureux. Ils ont alors déclaré que ces déclarations constituaient la "plus grande menace" qui puisse s'exercer à leur encontre, venant "déchirer leur tissu culturel". L'un de ceux qui exprimèrent de la façon la plus véhémente leur anxiété et leur panique a été Rennan Pekunlu, académicien publiant des articles dans le périodique Bilim ve Utopya (Science et Utopie), revue qui s'est fixée pour tâche de défendre le matérialisme. Que ce soit dans ses articles publiés dans Bilim ve Utopya ou bien dans les cercles auxquels il a participé, Pekunlu a présenté l'ouvrage de Harun Yahya intitulé Le Mensonge de l'Evolution comme représentant la "menace" numéro un contre le matérialisme. Ce qui a perturbé Pekunlu, ce fut surtout le chapitre dont vous êtes en train de lire un extrait, bien plus encore que les chapitres invalidant le darwinisme. A l'attention de ses lecteurs et de son auditoire, au demeurant fort peu nombreux, Pekunlu a délivré le message suivant: "Ne vous laissez pas dévoyer par l'expression doctrinale de l'idéalisme et gardez la foi dans le matérialisme." Il a cité Vladimir I. Lénine, le chef de la sanglante révolution communiste dans l'ancienne Russie, comme étant sa référence. Conseillant à tout un chacun de lire l'ouvrage de Lénine intitulé Le Matérialisme et la Critique Empirique, vieux d'un siècle, Pekunlu a réitéré les conseils de Lénine: "Ne réfléchissez pas à ce sujet-là , sinon vous vous égarerez de la voie matérialiste et vous serez emportés par la religion." Dans un article de la revue sus-mentionnée, il a cité les propos suivants de Lénine: "Dès que vous niez la réalité objective, qui nous est rendue accessible par nos sens, vous perdez votre combat contre le fidéisme, car vous glissez ainsi dans l'agnosticisme ou le subjectivisme, et c'est tout ce que le fidéisme requiert. L'oiseau qui a l'une de ses griffes prise au piège est perdu. Et nos marxistes se sont tous fait attraper par l'idéalisme, c'est-à -dire par un fidéisme dilué et subtil; ils se sont trouvés pris au piège à partir du moment où ils se sont mis à considérer les perceptions sensorielles non pas comme des images du monde extérieur mais plutôt comme des "éléments" spéciaux. Les perceptions des sens n'appartiennent à personne, elles transcendent l'individu." 14 Ces paroles démontrent clairement que les préoccupations dont Lénine, alarmé, était conscient mais qu'il voulait ôter de son esprit et de celui de ses "camarades", continuent de perturber les matérialistes contemporains de façon similaire. Pourtant, Pekunlu et d'autres matérialistes souffrent d'un mal encore plus grand; parce qu'ils sont conscients que ces réalités sont mises en avant aujourd'hui d'une manière bien plus explicite et bien plus convaincante qu'il y a cent ans. En effet, c'est la première fois dans l'histoire de l'humanité que ce sujet se trouve expliqué de façon aussi irrésistible. Néanmoins, il apparaît que la plupart des scientifiques se sont montrés assez indifférents à cette annonce que "la matière n'est qu'une illusion". Le sujet expliqué dans le présent chapitre est pourtant l'un des sujets les plus importants et les plus stimulants auxquels on puisse se trouver confronté au cours d'une vie. Aucun scientifique n'a certainement été confronté à un sujet aussi crucial auparavant. Cependant, les réactions de certains scientifiques ainsi que leurs articles et discours montrent à quel point leur compréhension de ce sujet est superficielle. Les réactions de certains matérialistes montrent que leur adhésion doctrinale aveugle a entraîné chez eux la perte d'une partie de leur capacité à raisonner logiquement. Pour cette raison ils sont loin de la compréhension du sujet. Par exemple, Alaattin Senel, un autre académicien publiant aussi des articles dans Bilim ve Utopya, a exprimé des sentiments semblables à ceux exprimés par Rennan Pekunlu en déclarant: "Oubliez l'effondrement du darwinisme, la véritable menace c'est cette question-là ." Sentant que sa propre philosophie est sans fondement réel, il a formulé l'exigence suivante: "Prouvez ce que vous dites!" Plus intéressant encore, cet auteur est allé jusqu'à rédiger des passages révélant qu'il ne parvient pas à saisir ce sujet qu'il considère comme une menace. Par exemple, dans un article où il traitait exclusivement de ce sujet, Senel accepte le fait que le monde extérieur est perçu dans le cerveau comme une image. Toutefois, il continue en prétendant que les images peuvent être réparties en deux catégories: celles possédant un corollaire physique et celles n'en possédant pas, et que les images appartenant au monde extérieur ont des correspondances physiques. Afin de soutenir son point de vue, il cite "l'exemple du téléphone"; pour résumer il écrit ceci: "Je ne sais pas si les images que j'ai dans mon cerveau ont ou non, des corollaires physiques dans le monde extérieur, mais la situation est identique lorsque je parle au téléphone; en effet, en cette circonstance je ne peux pas voir la personne avec laquelle je parle mais je pourrai avoir confirmation de cette conversation plus tard lorsque je rencontrerai mon interlocuteur." 15
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