LES SIGNES DANS LES CIEUX ET SUR TERRELorsqu'elles construisent les faces arrière des cellules, les abeilles appliquent les mêmes principes d'économie que pour construire les parois latérales de ces cellules. Les rayons sont construits comme des tranches comportant chacune deux couches étalées dos à dos. Dans ce cas survient le problème du point de jonction de deux alvéoles. En combinant trois quadrilatères équilatéraux pour réaliser la surface de fond des cellules, ce problème se trouve résolu. Lorsque trois cellules sont construites sur un côté du rayon, le fond d'une cellule de l'autre face est automatiquement construit. Comme la paroi arrière est composée de plaques de cire en forme de quadrilatères équilatéraux, on constate un élargissement vers le fond des cellules élaborées de cette manière. Ce qui signifie une augmentation du volume de la cellule et, par conséquent, une plus grande quantité de miel stockée. Autres Caracteristiques Des Alveoles Des Ruches Il faut également signaler un autre point particulier de la construction des rayons des ruches: il s'agit de l'inclinaison des alvéoles; celles-ci se trouvent surélevées sur chaque bord de 13° environ, ce qui les empêche d'être parallèles au sol. Ainsi, le miel ne coulera pas au dehors de la cellule. Tout en travaillant, les abeilles ouvrières forment des cercles et se rassemblent dans des essaims. En agissant ainsi, elles maintiennent la température nécessaire à la production de cire. De petits sacs situés dans leurs abdomens produisent un liquide transparent qui s'écoule à l'extérieur et permet de durcir les fines couches de cire. Les abeilles collectent la cire à l'aide de crochets fixés sur leurs pattes. Elles placent cette cire dans leurs bouches, et la mâchent et la transforment jusqu'à ce qu'elle devienne suffisamment molle et puisse donc être appliquée aux parois des alvéoles. Beaucoup d'abeilles œuvrent ensemble afin de maintenir la température sur leur lieu de travail, pour que la cire demeure tendre et malléable. Notons un autre point intéressant: la construction d'un rayon part du côté supérieur de la ruche, et deux ou trois rangées séparées sont élaborées ensuite simultanément, en direction du bas. Et ce tandis que le rayon se développe dans deux directions opposées, à partir du fond des alvéoles où ses deux faces ont une surface commune. Ce processus se réalise avec une harmonie et un ordre étonnants, si bien qu'il n'est jamais possible de comprendre qu'un rayon se compose en fait de trois parties distinctes. Les tranches du rayon, qui ont été élaborées conjointement depuis des directions différentes, sont si parfaitement disposées que, en dépit des centaines d'angles différents présents dans sa structure, l'ensemble ressemble à une pièce uniforme. Pour réaliser une telle construction, les abeilles ont a priori besoin de calculer par avance les distances comprises entre les points de départ et de connexion, et ensuite d'en déduire les dimensions des alvéoles. Comment un tel calcul si délicat peut-il être accompli par des milliers d'abeilles? Ceci a toujours impressionné les scientifiques. Il est clairement déraisonnable de supposer que les abeilles ont résolu ce problème, que l'homme lui-même parvient difficilement à gérer. Il y a nécessairement une organisation sous-jacente à tout cela, extrêmement minutieuse, que les abeilles n'ont pas pu concevoir d'elles-mêmes.
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