La philosophie de l’Imâmat chez Mollâ SadrâTefl-e jân andar chaman mi- âyadam Quand je me roule de douleur, je sens que je vais donner naissance Et l’enfant de mon âme vient gambadant dans le pré (Dîvân-e Shams, Ghazaliyât ; 1662 : 3) Il est évident qu’ici la mort dont il s’agit est la mort volontaire. En termes gnostiques, on l’appelle fanâ', extinction, et baqâ', subsistance après l’extinction. Le propos ici est que dans son parcours vers la perfection, l’homme accède à un degré supérieur de l’être. Et comme il pénètre dans une étape supérieure et plus accomplie, il est normal qu’il obtienne des caractères et des effets nouveaux plus appropriés à cette étape. Chaque fois que le degré d’être sera un degré sortant de l’ordinaire, ses caractéristiques et ses effets seront extraordinaires et miraculeux. Et c’est ici que se conjoignent la connaissance ayant atteint la limite du miracle (l’Inspiration et la révélation), la limite de l’action et de l’impact (par les miracles et les charismes), la limite de la volonté et du comportement (caractère sublime et impeccabilité). Mais cette jonction et cette rencontre ne sont pas un effet subjectif ou métaphorique mais bien une réalité, et un état supérieur de l’être en acte. C’est une unité nouvelle dotée d’une énergie de liaison qui la rend à jamais insécable, et ses composantes indissociables. Elle ne fait pas partie des vœux pieux, elle est bien un être réel ayant une identité propre. Cet être est le fondement philosophique de la liaison qui existe entre les qualités des Imâms (as) avec l’existence de l’Imâm, et aussi le lien entre les qualités elles-mêmes. Explication philosophique des qualités des Imâms (as)
Comme nous l’avons dit précédemment, l’Imâm (a) occupe, dans l’axe de la remontée (qows-e su'ûd), la station la plus élevée et les qualités de l’Imâmat procèdent de ce degré supérieur de l’être. Etant donné que les perfections de l’être ont une existence extérieure et réelle, l’élection ou l’intronisation de la part des gens ne jouent aucun rôle dans leur réalisation. L’Imâm Rezâ (37) (as) a souligné ce point dans la tradition numéro 518, et c’est dans ce même hadith qu’il a décrit l’Imâmat comme étant bien plus élevé pour que l’Imâm soit élu ou désigné par les suffrages des hommes ordinaires. Le seul devoir des hommes est de connaître les awliyâ, c'est-à -dire ceux que Dieu a désignés pour être leurs chefs. (38) Rûmî dit :
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