La philosophie de l’Imâmat chez Mollâ SadrâC’est ce qu’ont formulé ainsi les célèbres vers attribués à l’Imâm 'Alî (as) : Wa tahsabu annaka jarmun saghir Wa fîka ‘ntawa al-âlam al-akbaru Tu t’imagines être un petit corps Alors qu’en toi s’est reployé l’univers immense (15) De toutes les créatures qui vivent dans l’univers, seul l’homme peut établir une relation entre le monde matériel, celui des corps, et le monde immatériel, celui des esprits. En réalité l’existence de l’homme est un lien, un pont qui rattache entre eux l’ensemble des univers et des différents degrés de l’être. L’homme est le lieu d’un mouvement de la potentialité infinie jusqu’à l’actualité sans limite. Cela signifie donc que dans les limites de l’existence humaine, l’arc de la remontée a pour termes extrêmes le degré le plus bas de l’être d’une part, et le degré le plus élevé, d’autre part. Le mouvement commence à l’étape la plus faible de l’état inerte jusqu’à son étape la plus élevée, puis de là , transmutation de l’inerte en végétal. Puis le processus de transformation se poursuit du degré le plus inférieur du végétal jusqu’à son degré le plus élevé. De là , passage à l’étape d’animal, et traversée des différents degrés de l’animalité, avant de parvenir au dernier degré de l’existence animale. Puis intervient alors le passage du monde animal au monde humain. Cette étape est celle de la transformation dans les différentes étapes avant d’obtenir le degré le plus élevé du dépouillement, avec la traversée du monde de la matière, du monde imaginal, et l’arrivée au seuil de Dieu et l’extinction en Lui (fanâ'), puis la subsistance par Dieu (baqâ'). Ces étapes sont décrites par Mowlânâ Rûmî qui les a qualifiées de morts successives dans les vers qui suivent : Az jamâdî mordam o nâmi shodam
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