QUESTIONS DE SCIENCES



la pensee religieuse et la philosophie rationalisee

Q : nous avons constaté, depuis l'antiquité, une certaine théologie rationalisée, chez les philosophes. quelle serait son origine ?

R : la raison est apte à saisir certaines notions afférentes à l'au-delà. l'entendement, comportant un élément subtil divin – comme l'atteste ghazzali – , est le catalyseur de la pensée dont la portée touche les sphères les plus sublimes. le grand soufi, sidi ahmed tijani, a défini, dans jawahir el maâni, le potentiel psycho-spirituel de ce qu'il appelle " en-nafs el koulliah " (ame globale). avicenne souligne bien que " l'intellect du prophète ou du saint ou même simplement du croyant qui prie, se trouve en union avec les anges; l'illumination se déverse sur l'intelligence du sujet récepteur ou sur son imagination ". on s'est demandé, à juste titre, si certains grands philosophes qui semblent avoir atteint ce stade de transcendance psycho-spirituelle, ne seraient pas des prophètes ou adeptes de prophètes ?

zoroastre (viiième ou viième siècle av. jc) fut un réformateur de la religion iranienne dont le livre sacré est l'avesta. l'enseignement qu'il propagea repose sur une théologie dualiste: ahura-mazdà, le dieu du bien s'oppose à atriman, le dieu du mal. l'homme, par sa pureté et son comportement sublime, doit contribuer au renforcement du bien , pour diminuer ou anéantir les forces du mal. nietzsche en a fait le symbole du surhomme.

la déviance de ses adeptes, les mages, a incité le peuple à adorer les étoiles; mais, cette astrolâtrie n'empêcha guère l'islam de les considérer comme " dhimmis ", parmi les "gens du livre ".

confucius (551-479 av. jc) est le promoteur d'une doctrine qui instaure la morale sociale axée sur l'humanisme ou la vertu humaine, l'équité et le respect des rites cultuels. son recueil (les entretiens) est un code socio-cultuel dont le sublime potentiel dénote l'influence d'un prophète ou adepte inspiré. rien n'empêche qu'il fût lui-même un prophète, parmi les cent vingt quatre mille, cités par les hadiths.

pythagore (vième siècle av.jc), philosophe et mathématicien grec, initia ses disciples aux "grands mystères", à l'harmonie arithmétique du monde. son orphisme, doctrine théologique, développée en grèce du viième au ivème siècle av.jc, prôna l'immortalité de l'âme et le cycle des réincarnations, une vie ascétique, recherchant la purification de l'âme et du corps.

socrate (399 av. jc), philosophe grec prônait, lui aussi, l'immortalité de l'âme, comme le rapporte le phédon de platon, la maïeutique (art d'accoucher les esprits), une meilleure connaissance de soi " connais-toi toi-même " , la devise de socrate où la science se confond avec la vertu, considérée comme la science du bien.

conscient, donc, de l'existence d'une force latente, dans le for intérieur de l'homme, quel qu'il soit, socrate en tire une dialectique (appelée maïeutique), pour amener ses interlocteurs à découvrir les vérités qu'ils portaient en eux, sans le savoir.

platon (428-347 av. jc), philosophe grec également, est le disciple de socrate qui fonda à athènes, dans les jardins d'acadèmos, une école d'enseignement ésotérique où il élabora ses dialogues sur des recherches morales, selon la méthode socratique. il aborda le monde des idées, formes intelligibles, éternelles et parfaites, archétypes des choses sensibles, dont la plus élevée est celle du bien, dont la connaissance suprême procure une vision: la dialectique, où la finalité est le règne de l'harmonie et du divin et, où l'homme doit se rendre semblable à l'etre absolu.



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