QUESTIONS DE SCIENCES



 



l'amour de dieu pour toute sa creature

Q : qu'est-ce que l'amour ?

R : allah aime toute sa créature, croyante ou mécréante, car il a créé en elle, un subconscient adorateur.

"j'étais un trésor caché – dit un hadith qodsy (sainte tradition) – et j'ai aimé à être connu. alors, j'ai engendré les créatures, afin d'être connu par elles ". cet amour prééternel de dieu, ce désir de se révéler à ses créatures, est une séquence de manifestation, une succession de théophanies où prend place la doctrine des noms divins. ces noms seraient essentiellement relatifs, quant au propre mode de vie de l'être humain, appelé à connaître allah, à travers ses attributs. les formes, supports des noms divins, seraient nos propres existences latentes, nos propres individualités, qui aspirent à l'être en acte. chez le philosophe ibn sina et le mystique ibn 'arabi, l'objet de cette aspiration ultime est identique, mais les moyens d'accès et les étapes de procession et de transcendance diffèrent. la causalisation est, dès lors, imprimée à l'être humain par ce catalyseur commun, " actué ", chez l'être par le créateur, voulant être connu, par ses créatures, qui l'adorent, malgré leur mécréance. la forme particulière de la providence créatrice et amoureuse de dieu prend place, dans l'univers de l'enchaînement causal nécessaire. un conformisme adéquat aux noms divins, se concrétisant par l'illumination des cÅ“urs, consiste en l'adaptation de la vie humaine à un idéalisme mouvant et efficient, donc à l'édification d'une cité idéale parfaite, humainement parfaite, dont rêvait notamment platon.

c'est pourquoi, tout croyant, imbu de cet amour divin, est, " comme un miroir dans lequel se reflètent les défauts de ses frères " (hadith de mouslim). il s'agit, là aussi, de l'élan généreux de l'âme, ainsi façonnée par dieu et du sentiment de liesse qu'éprouve le croyant, d'être si comblé par dieu. l'attribut miséricordieux actue le cosmos, à travers la compassion du croyant. c'est l'acte d'amour universel qui anime le monde, s'identifiant à cette "attraction universelle " dont parle newton, et dans laquelle, bien avant lui, ibn el qayyim. (xiiième siècle ap. jc) a vu, dans son ouvrage le parc des amoureux, le secret des attractions cosmiques.

c'est à travers cette ambiance transcendante, que l'humanisme abrahamique, donc foncièrement islamique, et universellement judéo-christiano-mohammadien, prêche la souplesse et l'aisance, la facilité et la clémence, "actuant" la fraternité éminemment humaine. il exclut toute étroitesse d'esprit et tout rigorisme, évitant les complications, agissant avec pondération et mesure. "evitez – dit le prophète – d'être les victimes d'un fanatisme exagéré et d'un bigotisme excessif". (hadith rapporté par tabarâny). de cet amour, dérivent les promotions concordantes et les initiations harmonieusement équilibrées, qui déclenchent un système éthique que la loi révélée codifie, consacre et sacralise. de cette éthique, le code civil français a puisé, à travers le rite malékite, une bonne partie de ses normes. donc, assurer la quiétude de l'âme, dans un contexte et un concert , équilibrés et harmonieux, est le ressort vital de toute "actuation", émanant de ce sublime amour divin. le concept même de la vertu est fonction de cette harmonie.

cet amour de dieu pour ses créatures, est dépeint dans deux anecdotes, citées dans des traditions classiques. qâroun, israélite opulent, fier de sa gloriole, fit la sourde oreille au prêche de son cousin le prophète moïse, qui invoqua dieu, pour le punir. la terre – dit la tradition – commença à l'engloutir; se sentant menacé, qâroun s'écria, rappelant à moïse leur alliance congénitale sacrée. moïse ne l'écouta guère. allah, s'adressant à moïse, auquel il avait accordé le pouvoir de décider du sort de qâroun, lui dit "o. moïse ! qâroun n'a cessé de te solliciter pour lui pardonner; tu as omis de lui répondre. s'il avait invoqué mon pardon, une seule fois, j'aurais exaucé sa prière. sais-tu, moïse, pourquoi tu n'a pas eu pitié de lui ? parce que tu ne l'as pas créé".

du temps du prophète mohammed, un païen arabe, le décriait dans ses poèmes. capturé, lors d'une bataille, les compagnons de mohammed lui demandèrent de " briser ses incisives ", pour l'empêcher de continuer à le discréditer. le prophète refusa, craignant – dit-il – d'être mutilé par allah, s'il ose infliger une telle peine à son dénigreur athée.

cette sublime affection divine est irréversible. la mécréance impudente ne saurait l'affecter !

 



le depot sacre

Q : quelle interprétation donner à ce fameux " dépôt " évoqué dans le coran en ces termes : " nous avons proposé le dépôt aux cieux, à la terre et aux montagnes, mais ils refusèrent de le porter et en furent remplis de crainte. l'homme, lui, l'a pourtant porté. il sera toujours un très grand injuste et un très grand ignorant " (sourate 33, verset 72) ; et, rapporté par hodhéïfa ibn al yamân : " le messager de dieu (bsdl), nous a dit deux sentences dont j'ai déjà vu la réalisation de l'une d'elles et dont j'attends celle de l'autre. il nous a dit que le respect du dépôt était descendu dans la racine du coeur des hommes. puis, le coran est descendu et ils enrichirent, ainsi, leur savoir à partir du coran et de ma tradition. puis, il nous parla du temps où le dépôt remonterait au ciel (....) " ?

R : dans l'herméneutique gnostique, le mot " amâna " a été interprété de diverses façons, dont une acception métaphorique, c'est-à-dire un sens émanant d'une comparaison ou d'une analogie implicite. or, un principe bien établi, dans "'ilm el ouçoul" (science des sources de loi), spécifie qu'on ne doit recourir à l'interprétation métaphorique, qu'au cas où la traduction étymologique, se dégageant d'une filiation sémantique normale, paraîtrait invraisemblable. dans le cas de ce verset, interprété par le hadith rapporté par hodhéïfa, corroboré par d'autres versets et hadiths authentiques, le mot amâna semble devoir exprimer la notion de dépôt, "chose confiée en garde". un autre verset, parlant de l' "amâna" dit : " dieu vous ordonne de restituer les dépôts à leurs ayants-droit " (sourate 4, verset 58). d'après un autre axiome de la science des 'ouçoul', " les textes coraniques ou traditionnels doivent s'expliquer les uns par les autres ". "on cite à cet effet le mot 'doukh' interprété dans un autre hadith par doukhkhân = fumée ".



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