QUESTIONS DE SCIENCESR : il s'agit de tous les moyens, plus au moins artificiels, tel le yoga indien. avicenne n'écarte point, dans l'évolution de l'initié, le perfectionnement de l'âme cristallisée par ces pouvoirs : mouvements giratoires rapides, fixation par l'oeil de chiva d'un objet brillant ou noir ou tout autre procédé pouvant aider à dégager artificiellement, l'âme de son cadre corporel, pour recevoir des " illuminations ". certaines images parviennent, grâce à une pratique de concentration très poussée, à se détacher de leur ambiance. en éliminant l'effet des organes sensoriels, le subconscient réagit, alors, avec toute la force de ses potentialités distraites par le sensible. mais, seul l'initié reste capable de faire intervenir son " goût intuitif ", développé dans l'ambiance luminescente de son âme purifiée. j'ai insisté, dans ce parallélisme entre le soufisme et la philosophie, sur le test avicennien, car avicenne avait bien reconnu cette corrélation entre l'intellect et la révélation disant : " toutes les fois que je ne pouvais saisir un raisonnement, je me rendais à la mosquée et j'adressais mes prières au créateur, afin qu'il m'aplanît les difficultés ".
Q : l'intercession des saints peut-elle être considérée comme un culte ? R : le coran a défini les limites d'accès à dieu, consistant exclusivement à l'adorer seul, à éviter toute médiation comportant un signe divin de prééminence. la condition sine qua non, de toute médiation légitime, est la conviction que le médiateur n'est qu'un serviteur d'allah, ayant un grade initiatique supérieur. " je suis prêt de mon serviteur – proclame notre seigneur dans le coran –, il doit s'aligner à mes commandements, pour être agréé ". " o vous qui avez cru ! craignez pieusement dieu, recherchez tout moyen qui vous donne accès à lui " (sourate 5, verset 35). ce moyen réside, notamment, dans la piété et la pureté ; mais, d'après maints hadiths, dieu permet à certains de ses elus, d'intercéder pour leurs tribus, ou leurs proches ; mais, cette intercession ne doit pas aboutir au culte des saints, qui en sont investis. ils demeurent serviteurs d'allah, comme le reste des croyants. le prophète lui-même répète, constamment, qu'il n'est que serviteur, messager d'allah. " ont effectivement renié ceux qui ont dit : " dieu, c'est bien le messie-fils- de-marie-". et le messie a dit : " o fils d'israël ! adorez servilement dieu mon seigneur et le vôtre ... " ( sourate 5, verset 72). " ont effectivement renié ceux qui ont dit : " dieu est le troisième des trois ; et il n'est de dieu qu'un dieu unique " (verset 73). les sympathisants ou adeptes d'une confrérie, risquent de sombrer dans un culte mécréant , s'ils voient, dans leurs maîtres et initiateurs, autres choses que de simples serviteurs élus par leur seigneur. a l'époque anté-islamique, la déviance de certaines croyances, ramena les gens à l'idolâtrie, comme les mages de zoroastre devenus astrolâtres. certains gestes, si minimes soient-ils, sont considérés par l'islam et par les soufis eux-mêmes, comme des signes de mécréance : tels l'acte de prosternation devant un saint, ou le sacrifice d'un ovin ou bovin, devant son tombeau .
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