CorrespondancesS'appuyer sur ses paroles pour nier le testament à Ali constitue une démarche erronée que nous refusons, car elle fut son adversaire la plus acharnée alors qu'Ali ne le fut jamais. La négation du testament serait-elle moindre que le Jour du Petit Chameau ou le Jour du Grand Chameau, qui dévoila ce qui était implicite et fit apparaître ce qui était caché ? Sans oublier ce que fut son attitude avant qu'elle ne combatte son dirigeant et le légataire de son prophète, ni celle qu'elle eut après son combat et à l'annonce de sa mort. Elle se prosterna en remerciant, et déclama: "Elle reposa son bâton et son intention se fixa comme se réjouit le voyageur de retour"([147]). Si vous le voulez, je pourrai vous citer un exemple montrant ses lointains desseins, elle dit([148]): lorsque le Prophète (SAW) fut malade et que le mal empira, il sortit entre deux hommes qui l'aidaient à se déplacer, entre Abbas b. Abdel Muttaleb et un autre homme. Le rapporteur qui cite son hadith, Obeidallah b. Abdallah b. Ataba b. Mas' oud, dit qu'il raconta à Abdallah b. Abbas ce qu'elle a dit. Ibn Abbas lui demande: Sais-tu qui est l'homme qu'Aïcha n'a pas nommé? Je dis: non. Ibn Abbas dit: C'est Ali b. Abi Taleb. Puis il dit: Aïcha ne peut le supporter. Je dis donc, si elle ne peut le supporter, ne pouvant pas raconter qu'il marchait avec le Prophète, comment se réjouirait-elle de citer le testament, qui contient tout le bien? L'Imam Ahmad rapporte concernant Aïcha à la page 113 du volume 6 de son Musnad, les propos de Atâ' b. Yassar disant: un homme se mit à médire de Ali et de Ammar devant Aïcha, elle dit: Quant à Ali, je ne dirai rien à son propos, mais au sujet de Ammar, j'ai entendu le Prophète (SAW) dire de lui: "Entre deux, il ne choisit que le raisonnable". Eh bien, la mère des croyants déconseille la médisance sur Ammar en rapportant la parole du Prophète (SAW): "Entre deux, il ne choisit que le raisonnable", mais elle ne déconseille pas la médisance sur Ali qui est le frère et le proche ami du prophète, son Haroun et son confident, le plus résolu de sa nation, la porte de sa ville, celui qui aime Allah et Son prophète, qu'Allah et Son prophète aiment, le premier Musulman, celui qui eut la foi la plus enracinée, qui fut le plus érudit et dont les vertus sont les plus nombreuses. Eh oui, comme si elle ignorait son statut auprès d'Allah l'Exalté, sa place dans le cœur du Prophète (SAW), son rôle dans l'Islam ainsi que son labeur considérable et ses bienfaits, comme si elle n'avait pas entendu les paroles dites en sa faveur dans le Livre d'Allah et dans la Sunna de Son Prophète, pour ainsi le considérer égal à Ammar. Je suis étonné, par Allah, par ses paroles, disant: "J'ai vu le Prophète, appuyé contre ma poitrine, il réclama la cuvette, il se pencha et mourut. Je ne ressentis rien, comment a-t-il légué à Ali?". Je ne sais par quel bout prendre ce hadith qui mérite des discussions à tous les niveaux. Si quelqu'un avait pu savoir -par ma mère et mon père - comment est-il mort, sa description serait-elle une preuve pour nier le testament? Pense-t-elle que le testament ne vaut qu'à l'heure de la mort? Evidemment pas, car l'argument de celui qui s'entête est refusé de toutes manières. Allah le Très-Haut a dit, s'adressant à Son prophète bienfaisant dans son Livre: «Quand la mort s'approche de l'un de vous, s'il laisse du bien, le testament vous est prescrit»([149]) Pense-t-elle qu'il (SAW) a désobéi au Livre d'Allah? Qu'il s'est détourné de Ses jugements? Loin de lui tout cela. Elle le voyait suivre le Livre de près et appliquer ses sourates. Il fut le premier à se soumettre à ses ordres et à ses interdits, à atteindre le sommet de la soumission dans toutes ses exigences; nul doute qu'elle l'a entendu dire: "Tout musulman ayant quelque chose à léguer doit léguer par écrit au bout de deux jours d'alitement"([150]), ou quelque chose de ce genre. Ses ordres formels relatifs au testament sont connus, et il n'a parle droit, tout comme les autres prophètes, - prières d'Allah sur eux tous - d'ordonner quelque chose qu'il ne met pas en pratique ou d'empêcher quelque chose qu'il n'éviterait pas lui-même. Allah est Très-Elevé pour permettre ce genre de pratiques de la part de Ses prophètes. Quant à ce qu'a rapporté Muslim de Aïcha disant: "le Prophète n'a laissé ni dinar ni dirham, ni brebis ni chameau, il n'a rien légué", cette affirmation est comme la précédente, mais il se peut qu'elle ait voulu dire qu'il n'a laissé rien de matériel, qu'il n'avait aucun bien à léguer. Il est vrai qu'il n'a laissé aucune des vanités de ce monde que les autres laissent car, étant le plus ascète, il a rejoint son Maître le Très-Haut, la conscience préoccupée par une dette et des engagements. Il avait cependant des dépôts nécessitant un legs, il a laissé de quoi acquitter ses dettes et remplir ses engagements, le peu qui reste devant aller à ses héritiers, comme le prouve les réclamations d'Al-Zahra' (a.s.) concernant l'héritage de son père([151]). 2. Cependant, le Prophète (SAW) a laissé des choses que personne n'a laissées et celles-ci exigent un testament. Vous savez qu'il a laissé la religion d'Allah à son premier stade et dans sa première jeunesse, ce qui rend le légataire plus important encore que s'il y avait de l'or ou de l'argent, une maison ou un terrain, un labour ou des bêtes. La nation toute entière, avec ses orphelins et ses veufs, a besoin du légataire qui remplace le prophète, qui s'occupe de ses problèmes, qui administre ses affaires religieuses et quotidiennes. Car il est impossible que le Messager d'Allah (SAW) ait confié l'Islam naissant aux caprices, qu'il ait envisagé de préserver ses lois en comptant sur les opinions, sans nommer un légataire à qui confier les affaires de ce monde et de la religion, un suppléant sur lequel il puisse se baser pour la direction générale. Il ne peut laisser ses orphelins, qui représentent tous les gens de la terre, pareils à un troupeau inondé sous les nuits pluvieuses, que personne ne garde ni ne protège. Allah ne permet pas qu'il abandonne le testament, après qu'il la lui ait inspirée. Il avait ordonné et insisté auprès de Sa nation pour qu'elle s'en occupe. La raison n'admet pas la négation du testament tout imposant que soit son négateur. Le Prophète (SAW) a fait de Ali son légataire au début de l'appel islamique, avant son apparition à La Mecque, lorsque Allah Exalté Soit-Il révéla: «Et avertis ton clan le plus proche»([152]), comme nous l'avons montré dans la correspondance 20. Il n'a cessé, depuis, de rappeler ce testament et de confirmer ses promesses, que nous avons citées dans ce livre, jusqu'à l'heure de sa mort. Il a voulu écrire son testament à Ali pour confirmer ses promesses verbales et lier ses paroles à lui. Il (SAW) dit: "Apportez-moi de quoi vous écrire quelque chose qui vous empêcherait de vous égarer à tout jamais", ils se sont disputés alors qu'il faut éviter de le faire devant le Prophète, ils ont dit: le Messager d'Allah délire([153]). Il a alors compris, suite à cette parole, qu'il ne resterait trace de cette écriture que la sédition. Il leur ordonna: "levez-vous", et se contenta de ses engagements verbaux. Il leur recommanda malgré cela trois choses: qu'ils fassent d'Ali leur commandant, qu'ils chassent les polythéistes de l'Arabie et qu'ils rétribuent la délégation comme il la rétribuait. Mais le pouvoir et la politique en ces jours-là empêchèrent les traditionnistes de rapporter la première recommandation; ils prétendirent l'avoir oubliée. Al-Bukhari dit à la fin du hadith contenant leur déclaration "le Messager d'Allah délire" ce qui suit: "Il recommanda, à sa mort, trois choses: sortez les polythéistes de l'Arabie, rétribuez la délégation comme je la rétribuais, puis il ajouta: j'ai oublié la troisième. Ainsi dit Muslim dans son Sahîh et les autres auteurs de Sunan et de hadiths. 3- La mère des croyants prétend que le Prophète (SAW) a rejoint son Maître l'Exalté, alors qu'il se trouvait contre sa poitrine. Cela est contredit par la preuve que le prophète (SAW) a rejoint son Maître le Très-Elevé alors qu'il se trouvait contre la poitrine de son frère et ami, Ali b. Abi Taleb, d'après les hadiths authentiques fréquents qui nous sont parvenus des Imams de la descendance purifiée et les hadiths des Sunnites, comme le savent les gens avisés. Saluts. SH. Correspondance 75 17 Safar 1330
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