Correspondances6- Le sollicitude apportée par les neuf Imâms. 7- Le sollicitude apportée par les shiites. 8- Sa fréquence par la voie des Musulmans. Concernant les manières de prouver, vous pouvez vous référer à la correspondance 24. 1- La fréquence du hadith d'Al Ghadir a été établie par la loi naturelle divine. Celle-ci veut que chaque événement historique important se déroule au vu et au su de milliers de personnes réunies et venant d'horizons divers qui puissent l'annoncer plus tard aux générations futures. A cela s'ajoute la sollicitude apportée par la famille et les fidèles de chaque génération qui se chargent de sa diffusion et de sa propagation. Peut-on croire que sa révélation soit du domaine des nouvelles privées? Non, au contraire, sa diffusion ne peut être qu'au grand jour, atteignant toutes les mers et les terres. "Tu ne trouveras cependant pas de changement dans la conduite de Dieu"([118]) Le hadith d'Al-Ghadîr a fait l'objet de la sollicitude divine, car Allah le Très-Haut l'a inspiré à Son prophète (SAW) et a révélé un verset du Coran s'y rapportant, psalmodié jour et nuit par les Musulmans, récité dans leurs solitudes et leurs rencontres, dans leurs invocations et leurs prières, sur leurs chaires et du haut de leurs minarets: "O messager, communique ce qui a été descendu vers toi de la part de ton Seigneur; - si tu ne le faisais pas, alors tu n'aurais pas communiqué Son message. Et Dieu te protégera des gens "([119]). Lorsqu'il transmit le message concernant l'Imamat de Ali, lui confiant la succession, Allah l'Exalté révéla également: "Aujourd'hui, j'ai parachevé pour vous votre religion et accompli sur vous Mon bienfait. Et il M'agrée que l'Islam soit votre religion "([120]) "C'est la grâce de Dieu. Il la donne à qui Il veut."([121]) Qui considère ces versets reconnaît Sa sollicitude. 2- Si la sollicitude divine est ainsi, il n'est pas surprenant que celle du Prophète (SAW) soit de même. Lorsque son heure arriva et qu'il s'est senti proche de la mort, il décida, conformément à l'ordre divin, d'annoncer le commandement (wilâyat) de Ali au cours du grand Hajj devant une multitude de témoins, ne se contentant pas du texte d'Al-Dâr le jour de l'avertissement à la Mecque, ni des autres textes successifs que vous avez déjà entendus. Il annonça aux gens, avant même la saison, que son pèlerinage cette année sera celui de l'adieu; les gens affluèrent par tous les profonds défilés, et près de cent mille personnes ou plus sortirent de Médine. Lorsque ce fut le jour, de la tenue à Arafa, il proclama: "Ali est de moi et moi je suis de Ali, personne n'accomplit pour moi, mis à part Ali et moi-même". Il se mit en route avec ces milliers de personnes et ils atteignirent Wadi Khom. L'ange lui répéta alors le verset de la communication révélé par le Tout-Puissant. Le Prophète (SAW) fit une halte, ceux qui se trouvaient à l'arrière pressèrent le pas et ceux qui se trouvaient à l'avant rebroussèrent chemin. Réunis, ils firent la prière obligatoire et le Prophète fit un sermon où il leur déclara le texte concernant le commandement d'Ali. Vous en avez entendu des fragments, et ce que vous n'avez pas entendu est encore plus explicite et plus franc, mais contentons-nous de ce que vous avez entendu. L'ont rapporté du Prophète (SAW) tous ceux qui se trouvaient réunis dans cette assemblée qui comptait près de 100.000 personnes, venant de pays divers. La loi divine, invariable, rend obligatoire sa fréquence quels que soient les obstacles mis au travers de sa diffusion. Cependant, les Imams des Ahlul-Bait possèdent leurs propres moyens, empreints de sagesse, pour assurer sa diffusion et sa divulgation. 3- Considérons également ce qu'a fait le prince des croyants au cours de son califat. Il rassembla les gens à Al-Rahba et dit: "J'adjure au nom d'Allah tout musulman ayant entendu le Prophète (SAW) dire le jour de Ghadîr ce qu'il a dit, de se lever et de témoigner. Que ne se lève que celui qui l'a vu de ses yeux et l'a entendu de ses oreilles." Trente compagnons, dont 12 badrites (ceux qui participèrent à la bataille de Badr), se levèrent et témoignèrent que le Prophète lui avait pris la main et qu'il avait dit aux gens: "Savez-vous que je protège mieux les croyants qu'ils ne se protègent eux-mêmes?" Ils dirent: Oui. Il (SAW) dit: "Pour qui je suis le dirigeant, celui-ci est le dirigeant. Allah est l'Ami de celui qui l'aime et repousse celui qui le repousse..." Vous reconnaissez que la raison ne peut admettre une complicité mensongère de trente compagnons. La fréquence du fait même de leur témoignage est donc formelle. Ce hadith a été donc rapporté par ceux qui se trouvaient à Al-Rahba. Ils le propagèrent après leur dispersion dans les pays et c'est ainsi qu'il fut diffusé. Comme nous le savons, le jour d'Al-Rahba se situe à l'époque du califat du prince des croyants. Il fut investi en l'an 35 (de l'hégire), et le jour d'Al-Ghadîr s'est déroulé pendant l'année du pèlerinage de l'adieu, c'est-à -dire en l'an 10. Entre les deux jours, 25 ans sont passés, au cours desquels a eu lieu la peste d'Amoas, les guerres de conquête et des annexions au temps des trois premiers califes. Cette période, l'équivalent d'un quart de siècle, par le seul fait de son étendue, de ses guerres, de ses raids et de la peste d'Amoas, a effacé un grand nombre des témoins du jour d'Al-Ghadir, les vieillards et les vieux compagnons, les jeunes qui se sont jetés dans le Jihâd à la rencontre d'Allah l'Exalté, ainsi que le Prophète (SAW), jusqu'à ne laisser que très peu de survivants qui s'étaient dispersés dans les différentes contrées de la terre. N'assistèrent donc au jour d'Al-Rahba que ceux qui se trouvaient avec le prince des croyants en Irak et les hommes seuls. Et malgré cela, trente compagnons se levèrent, dont douze badrites, pour témoigner du hadith d'Al Ghadîr tel qu'ils l'entendirent de la bouche même du Prophète (SAW). Combien d'entre eux, habités par la haine, demeurèrent assis, comme Anas b. Malek et d'autres. Ils furent atteints par l'invocation lancée par le prince des croyants contre eux. S'il avait pu réunir tous" les compagnons vivants, hommes et femmes pour les adjurer comme à Al-Rahba, le chiffre des témoins aurait été multiplié. Quel aurait été alors le nombre des témoins s'il avait pu les adjurer à Al-Hidjâz, avant que le temps ne se soit si longtemps écoulé depuis Al-Ghadîr? Examinez donc cette vérité et vous saurez qu'elle explique la fréquence du hadith al-Ghadîr. Vous pouvez consulter les faits du jour d'Al-Rahba dans les Sunan-s rapportés par l'Imam Ahmad, du hadith de Zayd Ibn Arqam à la page 370 du volume 4 de son Musnad, les propos de Abi Tufaïl, qui dit: "Ali rassembla les gens à Al-Rahba, puis il leur dit: "J'adjure tout Musulman ayant entendu le Prophète (SAW) dire le jour d'Al-Ghadîr Khom ce qu'il a entendu, de se lever. Trente personnes se levèrent, et Abu Naïm dit: Nombreux se levèrent et témoignèrent qu'il l'a pris par la main et a dit: "Savez-vous que je protège mieux les croyants qu'ils ne se protègent eux-mêmes?" Ils dirent: Oui, ô messager d'Allah. Il leur dit: "Celui pour qui je suis le dirigeant, celui-ci est son maître. Allah est l'Ami de qui l'aime, et repousse qui le repousse". Abu Tufaïl ajoute: Je suis sorti, le cœur serré - car la nation n'a pas agi conformément au hadith - je rencontrai Zayd Ibn Arqam et je lui dis: j'ai entendu Ali dire ceci et ceci. Zayd répondit: Le nies-tu? J'ai entendu le messager d'Allah (SAW) le lui dire. J'ajoute: Si vous ajoutez le témoignage de Zayd et la parole de Ali ce jour-là , les compagnons témoins ayant rapporté le hadith sont au nombre de 32. L'Imam Ahmad a rapporté le hadith de Ali à la page 119 du premier volume de son Musnad, les propos de Abdel Rahman Ibn Abi Layla, disant: Je vis Ali à Al-Rahba convoquer les gens et dire: "J'adjure par Allah que celui qui a entendu le Prophète (SAW) dire le jour de Ghadir Khom "pour qui je suis le dirigeant Ali est son dirigeant" de se lever pour témoigner. Ne se lève que celui qui l'a vu." Abdel Rahmân dit: 12 badrites se levèrent d un seul geste et dirent: nous témoignons avoir entendu le messager d'Allah (SAW) dire le jour de Ghâdir "Ne suis-je pas celui qui protège les croyants mieux qu'ils se protègent eux-mêmes? Mes femmes ne sont-elles pas leurs mères!" Nous répondîmes: Si, ô messager d'Allah. Il dit: "Pour qui je suis le dirigeant, Ali est son dirigeant, Allah est l'Ami de celui qui l'aime, et repousse qui le repousse". A partir d'une autre source, l'Imam Ahmad rapporte à la fin de la page citée, le hadith disant: "Allah est l'Ami de celui qui l'aime, repousse celui qui le repousse, aide celui qui l'aide, délaisse celui qui le délaisse". Il dit: Ils se levèrent, sauf trois. Ali invoqua contre eux, ils furent atteints par son invocation. Si vous ajoutez Ali et Zayd Ibn Arqam aux 12 cités dans le hadith, ils étaient donc 14 badrites. Qui considère les Sunan-s relatives à Al-Rahba réalise la perspicacité du prince des croyants dans la diffusion et la propagation du hadith d'Al-Ghadîr.
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