Correspondances1- Je vous renvoie à la discussion, rapportée par Ibn Abbas, qui se déroula entre lui et Omar, où ce dernier dit (dans un hadîth long): "O Ibn Abbas, sais-tu ce qui empêcha votre famille (d'accéder à la succession) après Mohammad (SAW)?" Ibn Abbas dit: Je n'ai pas voulu répondre. Je lui dis: "Si je ne le sais pas, le prince des croyants (Omar) le sait". Omar répondit: ils ont refusé que la prophétie et la succession ne se rassemblent chez vous. Ils ont dépouillé votre famille en se vantant de l'avoir fait. Quraysh a choisi la succession, son choix fut juste et elle a réussi". Je dis: "ô prince des croyants, me permets-tu de parler sans te mettre en colère?" Il dit: Parle. Ibn Abbas dit: "vous dites que Quraysh a choisi la succession et que son choix fut juste et qu'elle a réussi. Si Quraysh avait choisi pour elle-même ce qu'Allah avait choisi pour elle, elle aurait été dans le vrai d'une façon irréfutable et incontestable. Mais dire: Ils ont refusé que nous ayons la prophétie et la succession, Allah a décrit la haine d'une communauté par ces paroles: "C'est qu'ils ont de la répulsion, vraiment, pour ce que Dieu a fait descendre. Il rend donc vaines leurs œuvres" (Mohammed, 9)". Omar dit: "Fais attention, Ibn Abbas, certains de tes propos me furent rapportés, je refuse encore de les reconnaître car je ne pourrai plus avoir la même considération pour toi." Je dis: "Quels sont-ils, ô prince des croyants? S'ils sont justes, vous ne devez pas revoir votre considération pour moi. S'ils sont faux, je fais partie de ceux desquels le faux est écarté". Omar dit: "On m'a rapporté que tu as dit: ils l'ont détournée (la succession) de nous par envie, iniquité et injustice". Ibn Abbas reprend: "Quant à l'injustice, elle est évidente à la fois pour l'ignorant et pour le clément; quant à l'envie, Adam fut envié et nous sommes ses fils convoités". Omar dit: "mais attention, - par Allah,- vos cœurs, vous les Banî Hâshim, sont une Convoitise permanente". Ibn Abbas dit: "Calmez-vous, ô prince des croyants! Ne décrivez pas ainsi les cœurs d'une famille desquels Allah a extirpé la souillure et qu'il a rendus purs"([197]). Dans une autre discussion entre les deux, Omar demande: "Comment as-tu laissé ton cousin?" Ibn Abbas rapporte: je croyais qu'il visait Abdallah b. Ja'far. Je dis: "Je l'ai laissé avec ses amis". Il dit: "Je ne parle de celui-ci, mais de votre supérieur". Je répondis: "Je l'ai laissé lisant le Coran". Il dit: "Je te prie de ne pas dissimuler la vérité. A-t-il encore un quelconque ressentiment au sujet de la succession?" Je dis: oui. Il dit: "prétend-il encore que le prophète l'a nommé?" Ibn Abbas répliqua: "De plus, je demandai à mon père à propos du texte du prophète le nommant successeur, mon père a dit: cela est juste." Omar dit: "Il est vrai qu'il avait un statut élevé chez le prophète, cela est incontestable, mais le prophète a voulu examiner l'opinion de la nation à son propos, il a même voulu, au cours de sa maladie, déclaré son nom, je l'en ai empêché.."([198]) Ils discutèrent une autre fois: "O Ibn Abbas, je pense que votre compagnon a été opprimé". Je répondis: "O prince des croyants, réparez l'injustice". Il retira sa main de la mienne, s'en alla en murmurant; puis il s'arrêta. Je le suivis. Il dit: "ô Ibn Abbas, je pense qu'ils ne l'auraient pas écarté si ce n'est son jeune âge". Je répondis: "ni Allah ni le prophète n'ont pensé qu'il était trop jeune lorsque Allah et Son prophète le jugèrent apte à prendre la direction". Il s'écarta rapidement, je le laissai partir"([199]). Les érudits, les Hashimites, le cousin du prophète Abdallah b. Al Abbas avaient eu la même attitude, et nous avons déjà rapporté dans la correspondance 26 sa réponse au groupe de gens arrogants, concernant les dix mérites de Ali dans un long et vénérable hadîth, où il dit: Le prophète demanda à ses cousins: "Qui me prête allégeance dans ce monde et dans l'au-delà ?" Ils refusèrent. Ali dit: "Je te prête allégeance dans ce monde et dans l'au-delà ". Il dit à Ali: "Tu es mon ami dans ce monde et dans l'au-delà ", puis Ibn Abbas poursuit: le prophète se prépara pour la bataille de Tabouk. Les gens sortirent avec lui. Ali lui demanda: "Je viens avec toi?" Le prophète répondit: Non. Ali pleura. Le prophète (SAW) lui dit: "Ne souhaites-tu pas avoir pour moi le même statut qu'avait Haroun pour Moussa, mis à part qu'il n'y a nul prophète après moi. Je ne dois pas partir avant de m'assurer que tu me succéderas". Le prophète a également dit: "Pour qui je suis le dirigeant, Ali est son dirigeant." 2- Les membres de Banî Hâshim ont avancé des quantités d'arguments semblables. Ai-Hassan b. Ali vint un jour trouver Abu Bakr, qui se tenait sur la chaire du prophète (SAW), il lui dit: "Descendez de la chaire de mon père". Ai-Hussein eut la : même attitude envers Omar alors qu'il se tenait également sur cette chaire. 3- Les livres des Imamites rapportent sur ce sujet de nombreuses argumentations, avancées par les Hashimites et leurs partisans, compagnons et Tâbi'în. Vous pouvez vous référer aux sources. Prenez par exemple le livre Al-Ihtijâj de l'Imam Al-Tabarsî qui rapporte les propos de Khâled b. Sa'îd b. Al 'As Al-Amawî, Selmân Al-Farisî, Abi Dhirr Al-Ghufârî, 'Ammar b. Yasser, Al-Miqdâd, Burayda Al-Aslamî, Abul Haytham b. Al-Tayhân, Sahl et Othmân b. Hunayf, Khuzayma b. Thâbet, Oubay b. Ka'eb, Abu Ayub Al-Ansârî et d'autres. Qui consulte les histoires des Ahlul-Bait et de leurs partisans sait qu'ils ne laissaient passer aucune occasion sans qu'ils ne protestent, de différentes manières; ils le déclaraient franchement ou l'évoquaient tout simplement, avec vigueur ou souplesse, dans les sermons ou dans les livres, sous forme de poème ou en prose, selon les conditions appropriées. 4- Ils ont fréquemment rappelé le testament et argumenté à son propos, comme le savent les gens attentionnés. Saluts. SH. Correspondance 107 9 Rabî' Al-Thânî 1330 Quand est-ce qu'ils ont rappelé le testament? Quand est-ce qu'ils ont rappelé le testament en faveur de l'Imam? Quand est-ce qu'ils ont argumenté à son propos? Je ne vois pas quand ils l'ont fait, mis à part devant la mère des croyants qui l'a renié, comme nous l'avons dit précédemment. Saluts. S.
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