Correspondances



Quelle mission a-t-elle nécessité toute cette insistance frôlant la menace? Quel est l'objet qui doit être transmis et à propos duquel le Prophète craint la sédition? Quel est cet objet dévoilé qui a besoin de l'infaillibilité divine pour contrer les préjudices des hypocrites? Si l'on vous pose toutes ces questions, dites-le moi sincèrement, répondriez-vous qu'Allah le Tout-Puissant et le Prophète (SAW) ont voulu simplement annoncer le soutien de Ali aux Musulmans ou son amitié pour eux? Je pense que vous n'acceptez pas cette réponse, que vous, trouvez son contenu déplacé et inconvenant au Maître des maîtres, ainsi que Je maître des sages et le sceau des prophètes et des messagers. Vous êtes loin de penser qu'il (SAW) dépensa toute son énergie et toute sa volonté à démontrer quelque chose qui n'a pas besoin de l'être et à clarifier un point déjà acquis à la conscience et l'évidence. Il est certain que vous le délivrez de tout ce qui peut faire l'objet de la dérision des raisonnables, ou de la critique des philosophes et des sages. Vous connaissez sans doute la grande sagesse et l'infaillibilité de ses paroles et gestes. Allah le Très-Haut a dit: «Oui, ceci est la parole, certes, d'un messager noble, doué de force, en situation auprès du Maître du Trône, obéi, là-haut, sûr, et votre camarade n'est pas fou»([130]) Il s'appliquerait donc à clarifier le clair et à démontrer l'évidence. Il introduirait sa démonstration par des propos hors de sujet, sans aucun lien avec le reste - qu'Allah l'élève au-dessus de tout cela -. Vous, qu'Allah manifeste le vrai à travers vous, savez que ce qui peut justifier un tel rassemblement en plein midi, ce qui convient à ces actes et paroles le jour de Ghadîr, ne peut être que la transmission de son pacte, la nomination de celui qui le remplacera. Les indices verbaux et les preuves rationnelles démontrent d'une façon nette et décisive qu'il (SAW) voulait ce jour-là désigner son successeur et de son héritier, Ali. Les indices qui entourent le texte sont clairs et ne peuvent être l'objet d'interprétation. Penser autrement ne peut être accepté.

«..Pour qui a un cœur, ou qui prête l'oreille tandis qu'il est présent»([131])

2. Quant à la présomption qu'ils ont avancée, ce n'est en fait que de l'agitation et de la duperie, un amalgame habile et exagéré, car le Prophète (SAW) envoya Ali au Yémen deux fois, la première fois en l'an 8, où certains suscitèrent des troubles et l'accusèrent, après leur retour, au Prophète qui les  désavoua si fort que la colère se manifesta sur son visage. Ils ne récidivèrent plus. La deuxième fois fut en l'an 10, au cours de laquelle le Prophète lui remit l'étendard du commandement et le coiffa de ses propres mains, lui disant: "Va et ne te retourne pas". Il s'en alla, inspiré et guidé, accomplissant les ordres du Prophète (SAW) qui l'acquitta, le jour du pèlerinage d'adieu. Il fut digne de sa mission et le Prophète (SAW) le fit participer à sa guidance. Cette fois-ci, personne ne suscita des troubles et personne ne l'accusa injustement. Comment ce hadith peut-il donc être motivé par les accusations des détracteurs? Comment peut-il être une réponse à leurs prétentions? Et le seul fait d'accuser Ali ne peut être la cause des louanges aussi majestueuses que le Prophète (SAW) fit de lui sur la chaire de Khom, à moins qu'il (SAW) ne soit téméraire - qu'Allah l'en éloigne – dans ses paroles et ses actes, ses pensées et ses résolutions, ce que réfute sa profonde sagesse. Allah Très-Haut dit: «Oui, ceci est la parole d'un noble messager, et ce n'est pas la parole d'un poète, - pour peu que vous croyiez - ni la parole d'un possédé, - pour peu que vous vous rappeliez! - c'est la descente faite de la part du Seigneur des mondes!»([132]) S'il avait simplement voulu montrer la bienfaisance de Ali et répondre à ses accusateurs, il aurait dit: celui-ci est mon cousin, mon beau-fils et le père de mes fils, le maître de ma famille, ne me portez pas préjudice à travers lui, ainsi que d'autres paroles du même genre, exprimant simplement sa destinée honorable. Par contre, concernant le hadith, on ne peut le comprendre autrement, et d'ailleurs, quel qu'en soit le motif, les paroles sont explicites en elles-mêmes. Citer les Ahlul-Bait dans le hadith confirme le sens que nous proposons, car il (SAW) les a lié au juste Livre et les a érigé en exemples pour les gens sincères. Il a dit: "Je laisse parmi vous ce qui vous empêchera de vous égarer si vous vous y attachez, le Livre d'Allah et ma descendance, mes Ahlul-Bait". Il fit cela pour inculquer à la nation qu'elle n'a d'autre référence ni recours après sa disparition que ces deux choses précieuses. Il est donc nécessaire de suivre les Imams de la descendance purifiée du fait qu'elle est associée au Livre d'Allah l'Exalté, exempté du mal. Tout comme il ne faut pas se référer à un autre livre dont les jugements différent du Livre divin, il ne faut pas non plus suivre un Imam dont les jugements différent des Imams de la descendance. En disant: "Ils ne périraient et ne se sépareraient pas avant de me rejoindre à l'oasis" le Prophète veut affirmer que la terre ne sera pas exempte, après lui, d'Imams qui seront équivalents au Livre. Qui examine le hadith comprend qu'il cherche à circonscrire la succession au sein de la descendance purifiée: c'est ce qui ressort du hadith que rapporte l'Imam Ahmad dans son Musnad, à partir de Zayd b. Thabet disant: le Prophète (SAW) a dit: "Je laisse parmi vous deux successeurs, le Livre d'Allah qui est un câble relié du ciel à la terre, et ma descendance, mes Ahlul-Bait, ils ne se sépareront pas avant de me rejoindre à l'oasis". Ceci confirme la succession des Imams de la descendance purifiée (a.s.). Le texte qui oblige à suivre la descendance oblige également à suivre Ali, en tant que maître incontesté de cette descendance, son Imam confirmé. Le hadith d'Al Ghadîr et d'autres semblables indiquent Ali, parfois en tant qu'Imam de la descendance, jouissant d'une position comparable à celle du Livre par rapport à Allah l'Exalté et à Son messager, et parfois en tant que personnalité sublime et en tant que dirigeant de ceux qui ont fait allégeance au Prophète (SAW). Saluts. SH.

Correspondance 59

28 Muharram 1330

 

1- La vérité s'est manifestée.

2- Une autre équivoque.

 

1- Je n'ai encore jamais entendu de plus souple expression, d'arguments plus saisissants que ce que vous avez avancés. La vérité s'est enfin manifestée dans les signes que vous avez indiqués. Le masque du doute a laissé la place à la certitude, et nous ne pouvons plus hésiter au sujet du sens de Mawla et Walî dans le hadith d'Al-Ghadîr. Le sens est le premier, car si le prophète avait voulu signifier le partisan ou d'autres équivalents, personne n'aurait réclamé pour preuve une souffrance qui a effectivement eu lieu. Votre opinion concernant le terme Mawla est donc confirmée.



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