Correspondances



 11 Rabî' al-thânî 1330

 1. Les difficultés de protester le jour d'Al-Saqîfa.

 2. Indication des protestations de l'Imam et de ses partisans malgré les difficultés.

Tous les gens savent que l'Imâm et ses partisans, qu'ils soient de Banî Hashîm ou d'autres, n'ont pas assisté à l'investiture, ils ne sont pas entrés à Al-Saqîfâ ce jour-là, ils s'étaient tenus à l'écart, tout occupés à leur malheur accablant d'avoir perdu le messager d'Allah. Ils faisaient leur devoir d'organiser ses funérailles et ne s'occupèrent que de cela. A peine fut-il enterré que les gens présents à Al-Saqîfa avaient achevé leur affaire et conclu la nomination. Ils ont consolidé le traité et se sont mis d'accord pour être fermes envers toute parole ou tout acte pouvant remettre en cause leur décision ou dénigrer leur accord, ou même jeter la confusion et le trouble dans l'esprit de leurs sujets. Où se trouvait l'Imam par rapport à Al-Saqîfa ou par rapport à la nomination d'Al-Siddîq pour qu'il proteste? Il ne put le faire, ni lui ni les autres, après la conclusion de l'accord alors que les responsables avaient décidé la fermeté. Ils avaient déclaré vouloir être sévères envers les opposants. Est-il possible, à l'heure actuelle, de s'opposer au pouvoir en remettant en cause ou en supprimant son Etat? L'aurait-il laissé  faire s'il l'avait voulu? loin de là. Comparez donc le présent au passé, les gens sont les mêmes, même si l'époque change.

En outre, Ali n'a pas voulu protester ce jour-là pour éviter la sédition, il préférait perdre son droit que de l'obtenir dans ces conditions, car il craignait pour l'Islam et l'Unicité, comme nous l'avons démontré plus haut où nous avions dit: Il fut éprouvé comme aucun ne le fut, car il portait sur ses épaules deux affaires accablantes, d'une part, la succession et les textes du serment, qui l'interpellaient et le provoquaient d'une voix qui fend le cœur et d'une plainte qui déchire l'âme, et d'autre part, les séditions ourdies qui le mettaient en garde contre le soulèvement de l'Arabie, la rébellion des Arabes, l'invasion de la terre de l'Islam, la menace des hypocrites de Médine, qui s'adonnent au mensonge, et celle des tribus environnantes, qui sont taxées d'hypocrisie dans le Livre. Elles sont même les plus mécréantes et les plus hypocrites, ne voulant pas admettre les révélations faites au Prophète. Tous ceux-ci se sont vus puissants à la mort du prophète (SAW), les Musulmans devenant dès lors comme un troupeau trempé par les nuits pluvieuses, pris entre les loups agressifs et les bêtes maléfiques, comme Musaylima le menteur, Talayha b. Khouayled l'hypocrite, Sajjaj b. al-Harith la faussaire et leurs amis qui se préparaient à anéantir l'Islam et à liquider les Musulmans. Ils s'activaient alors qu'au même moment, les Romains, les Perses et d'autres pointaient leurs flèches, comme le faisaient d'autres éléments puissants que la rage contre Mohammed, sa famille et ses compagnons étouffait. Ils portaient la haine et la rancune à la parole de l'Islam, ils voulaient détruire sa base, extirper ses racines. Ils furent actifs et rapides, voulant profiter de l'occasion qui s'offrait à eux avec le départ du prophète vers son Grand Ami. Ils ont voulu profiter de l'occasion et de l'anarchie avant que l'Islam ne reprenne ses forces et sa régularité. Ali se trouva partagé entre ces deux dangers, il était normal qu'il sacrifie son droit pour la vie des Musulmans, mais il voulait cependant conserver son droit à la succession et protester auprès de ceux qui l'en ont écarté, d'une façon qui ne divise pas les Musulmans, pour qu'il n'y ait pas de sédition sur laquelle s'appuieraient les ennemis. Il resta chez lui jusqu'à ce qu'ils le forcent à sortir, sans lutte. S'il avait accouru à eux, il n'aurait pu avancer aucun argument, comme il n'aurait pu manifester aucune preuve. Il a réussi, malgré tout, à protéger à la fois la religion et son droit au califat des Musulmans. Lorsqu'il comprit que la sauvegarde de l'Islam et la riposte contre ses ennemis dépendaient ces jours-là de sa mansuétude et de la paix, il prit la voie de la paix, préférant être en bons termes avec les responsables pour préserver la nation, ayant à cœur le devenir de la communauté et la protection de la religion. Il préféra le futur à l'immédiat, il accomplit son devoir, légalement et rationnellement, en mettant, en cas de conflit, le plus important avant l'important. Les conditions, ce jour-là, ne permettaient ni la lutte par l'épée ni le conflit par l'argumentation.

2- Malgré cela, lui, ses enfants et ses partisans érudits, utilisèrent des moyens emplis de sagesse pour rappeler le testament, pour diffuser les textes manifestes, comme le savent tous ceux qui ont examiné leur vie. Saluts. SH.

Correspondance 103

12 Rabi' Al-thâni 1330

Qu'en est-il des protestations?

 



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