Correspondances



Vous avez admis, qu'Allah vous sauvegarde, leur retard à rejoindre la compagnie d'Usâma et qu'ils sont restés à Al-Jaraf toute cette période, alors que le prophète leur avait ordonné de se hâter et d'être rapides. Vous avez également admis qu'ils ont récusé la direction d'Usâma alors qu'ils étaient au courant des paroles et des ordres du prophète.

Vous avez admis qu'ils ont demandé à Abu Bakr sa révocation bien que le prophète s'était mis en colère à cause de leur demande, et qu'ils l'aient obligé à sortir, fiévreux et le front ceint, et qu'il les avait critiqués dans son sermon du haut 4e sa chaire, sermon que vous avez qualifié de fait historique, dans lequel il a confirmé qu'Usâma était apte à cette direction. Vous avez admis qu'ils ont demandé au calife de supprimer l'expédition que le prophète (SAW) avait envoyée, de disperser la division qu'il avait formée lui-même, tout en sachant l'attention qu'il avait mise pour la réaliser, son soin total à l'envoyer rapidement et ses paroles successives relatives à la nécessité de l'envoyer.

Vous avez admis le retard de certains parmi ceux que le prophète (SAW) avait mobilisés dans cette armée. Vous avez admis tout cela, tel que le rapportent les historiens et les traditionnistes. Vous dites cependant qu'ils sont excusables, et vous trouvez comme excuses le fait qu'ils avaient pris en compte l'intérêt de l'Islam tel qu'ils le voient et non tel que l'exigeaient les paroles du prophète. Nous ne prétendons pas, ici, démontrer plus que cela. En d'autres termes, nous voulons démontrer s'ils se conformaient ou non aux textes prophétiques. Vous aviez dit oui, et nous non. Vous reconnaissez à présent, à partir de l'exemple que nous avons choisi, qu'ils ne se conformaient pas aux ordres. Qu'ils soient excusables ou non est une autre affaire. Vous dites qu'ils ont mis en avant l'intérêt de l'Islam tel qu'ils le considèrent au lieu de se conformer aux paroles du prophète. Pourquoi ne dites-vous qu'ils ont préféré, considérant la succession du prophète, l'intérêt de l'Islam tel qu'ils le voient plutôt que de se conformer au texte d'Al-Ghadîr et d'autres semblables? Vous avez excusé ceux qui critiquaient la direction d'Usâma, en rappelant qu'ils l'ont fait à cause de sa jeunesse et qu'ils étaient vieux et plus âgés, et vous ajoutez: les vieux et les gens âgés refusent, naturellement, d'être dirigés par des jeunes. Pourquoi ne dites-vous pas la même chose concernant ceux qui n'ont pas suivi le texte d'Al-Ghadîr qui exige de remettre le commandement à Ali qui est jeune, plutôt qu'aux compagnons âgés et vieux, car, étant ce qu'ils sont, ils ont considéré Usâma trop jeune lorsque le prophète (SAW) lui a remis la direction du bataillon. Quelle différence faites-vous entre la succession et le bataillon d'Usâma? S'ils ont refusé de se faire diriger par Usâma dans un seul bataillon, cela expliquerait leur refus d'être dirigés par un jeune, durant toute leur vie et dans un domaine se rapportant à toutes les affaires de ce monde et de l'au-delà.

Concernant vos propos sur la nature des vieux et des plus âgés qui refusent à être dirigés par des jeunes, l'argument ne me semble pas valable, si vous en parlez dans l'absolu, car les vieux ayant une foi parfaite ne refusent pas d'obéir à Allah et à Son messager, ni d'être dirigés par les jeunes, ni dans d'autres domaines: "Mais non, par ton Seigneur! Ils ne seront pas croyants, qu'ils ne t'aient nommé juge de ce qui fait leurs disputes, puis qu'ils n'aient éprouvé nulle gêne de ce que tu auras décidé, et qu'ils se soient soumis de soumission" (Al-Nisâ', 65), "ce que le Messager vous apporte, prenez-le; et ce dont il vous empêche, abstenez-vous.." (Al-Hishr, 7). 2. Quant à la parole relative à ceux qui se sont restés à la traîne, rapportée par Al-Shahristânî comme allant de soi, elle est également citée dans un hadith appuyé par Abu Bakr Ahmad b. Abdel Aziz Al-Jawharî dans le livre Al-Saqîfâ, que je vais vous exposer tel que. Il dit: Ahmad b. Ishâq b. Saleh, d'après Ahmad b. Sayyar, Sa'ïd b. Kathîr al-Ansârî et ses adeptes et Abdallah b. Abdel Rahmân, a rapporté: [le prophète (SAW), alors mourant, a nommé Usâma b. Zayd b. Hâritha à la tête de l'armée où se trouvait un grand nombre d'Ançars et de Muhâjirîns, dont: Abu Bakr, Omar, Abu 'Obeyda b. Al-Jarrâh, Abdel Rahmân b. Awf, Talha et Al-Zubayr. Il lui ordonna d'attaquer Mo'ta où son père Zayd fut tué et de conquérir la vallée de la Palestine. Usâma resta sur place avec son armée, alors que le prophète (SAW), de plus en plus malade, insistait et confirmait l'ordre qu'il avait donné. Usâma lui dit: "par mon père et ma mère, me permets-tu que je reste quelques jours près de toi jusqu'à ce que Allah le Très-Haut te guérisse?" Il dit: "Va et marche avec la bénédiction d'Allah". Il dit: ô messager d'Allah, si je pars alors que tu es dans cet état, je m'en irai le cœur serré. Il dit: "Va vers la victoire et la paix". Il dit: ô Messager d'Allah, je n'aime pas demander de tes nouvelles à des passagers. Il dit: "Exécute mon ordre", puis il perdit connaissance. Usâma se prépara à partir. Lorsqu'il (SAW) revint à lui, il demanda à propos d'Usâma et de l'expédition, on lui dit qu'il se préparait, il se mit à dire: "envoyez l'expédition d'Usâma, qu'Allah maudisse ceux qui restent à la traîne". Il répéta cette parole à plusieurs reprises. Usâma sortit à la tête de son armée où se trouvaient les compagnons. Il s'arrêta à Al-Jaraf et les compagnons se trouvant avec lui étaient: Abu Bakr, Omar et la plupart des mouhâjirîns, ainsi que les Ançars: Asayd b. Houdayr, Bashîr b. Sa'ed et d'autres. Le messager d'Umm Ayman arriva et lui dit: "rentre, le messager d'Allah est mourant". Il se leva de suite, il entra dans Médine à la tête de son armée, il fixa son étendard à la porte de la maison du prophète, qui est mort à cet instant]. Je l'ai rapporté textuellement, tel qu'il fut rapporté par un certain nombre d'historiens, dont le savant Al-Mou'tazilî à la fin de la page 20 et la suite, dans le deuxième volume de son commentaire de Nahg al-Balâghah. Saluts. SH.

 

 Correspondance 93

 23 Rabi' al-awwal 1330

 Demande les autres exemples.

Nous avons longuement parlé du bataillon d'Usâma, comme nous le fîmes concernant la calamité du jeudi. Depuis, le vrai a surgi de l'écume, et le jour s'est manifesté pour ceux qui ont des yeux. Exposez-nous d'autres exemples. Saluts. S.

 



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