LES DROITS (2)A notre avis, cette question mérite une attention particulière, car la plupart des problèmes liés au divorce perfide sont de cet ordre. Dans de tels cas, le divorce n'est pas une simple résiliation de contrat, mais une perte inestimable, équivalente à la faillite d'un commerçant, et l'anéantissement de la vie de la femme. Mais, comme nous l'avons déjà dit, le problème de la maison et du foyer est séparé du problème du divorce. Il faut étudier chacun des deux problèmes à part. Quant à l'Islam et aux lois islamiques, ils ont résolu ce problème. S'il continue pourtant à se poser, c'est seulement à cause de la méconnaissance des lois islamiques, et de l'exploitation par les hommes de la fidélité et de la bonté des femmes. La plupart des gens croient que le fruit des efforts de la femme appartient au mari. Ils pensent même que le mari a le droit d'obliger sa femme de travailler pour lui et à obéir comme une esclave à ses ordres. Cette conception erronée est la cause essentielle de tous les troubles et ennuis. Comme nous l'avons souligné à plusieurs reprises, la femme a une totale liberté concernant son travail et son activité. Tout ce qu'elle gagne lui appartient exclusivement. L'Islam lui a accordé l'indépendance économique. En outre, il a chargé l'homme des dépenses de sa femme et de ses enfants. Ainsi, l'Islam a fourni à la femme suffisamment d'occasions, sur le plan financier, pour qu'elle puisse mener une vie respectable, et indépendante du mari. Le divorce et la séparation ne devraient lui causer aucune inquiétude à cet égard. Tout ce qu'elle aura apporté pour l'édification de la maison lui appartient, et son mari n'a pas le droit de s'en emparer. De telles craintes seraient justifiées seulement dans des systèmes qui obligent la femme à travailler à la maison de son mari et qui considèrent que le fruit de son labeur appartient à ce dernier. Les inquiétudes et craintes qui existent sur ce sujet chez nos peuples sont dues probablement à la méconnaissance de la loi islamique. Une autre cause de ce problème est l'exploitation par l'homme de la fidélité de la femme. En effet, certaines femmes font des sacrifices pour édifier leur foyer, non pas par ignorance de la loi, mais à cause de la confiance totale qu'elles ont en leur mari. Elles désirent souvent qu'il n'y ait pas entre elles et leurs maris la question de "moi" et "toi". Par conséquent elles ne pensent pas à leurs propres intérêts personnels et ne profitent pas de l'occasion que l'Islam leur a fournie. Le résultat est qu'un jour la femme ouvre les yeux pour constater qu'elle a passé sa vie en se sacrifiant pour un homme infidèle, sans avoir saisi toutes les occasions que l'Islam lui avait fournies pour se protéger. Si on attend d'une femme qu'elle renonce à son droit légal de garder un compte séparé de son argent et de son gain, on attend du mari aussi qu'il offre cadeaux et présents à sa femme, en considération de son sacrifice et des services qu'elle a rendus, et en s'inspirant du Saint Coran qui dit : «Quand on vous salue d'une salutation, saluez d'une meilleure salutation, ou du moins, rendez la même salutation.» (Sourate al-Nisâ', 4 : 86). Il est de coutume, chez les hommes fidèles et justes, d'offrir à leurs épouses des cadeaux de valeur, tels qu'une maison ou une propriété quelconque, en contrepartie des sacrifices et des services rendus par elles. En tout état de cause, ce que nous voulons souligner, c'est que le problème de la perte par la femme de son foyer n'a pas de rapport avec le divorce, et que la loi du divorce ne résout pas ce problème car il est lié à l'indépendance ou à la dépendance économiques de la femme, ce à quoi l'Islam a trouvé la solution. Si ce problème existe pourtant dans nos pays, cela est dû à la méconnaissance de certaines femmes des enseignements islamiques, et à la négligence et à la bonté de certaines autres. Autrement, si les femmes étaient conscientes de la valeur de l'opportunité que leur a fournie l'Islam dans ce domaine, et qu'elles ne consentaient pas tant de sacrifices naïvement à leurs maris, le problème se résoudrait de lui-même. Le Droit au Divorce V Nous avons déjà dit plus haut qu'il y a deux aspects du divorce qui posent des problèmes : 1 - Il y a des cas de divorce qui sont dus à l'infidélité et à l'attitude perfide de certains maris. 2 - Certains maris, même lorsqu'ils savent qu'il n'y a aucune chance de vivre en harmonie avec leurs épouses, refusent de divorcer d'avec elles, non dans l'espoir ou par désir de rester avec elles, mais seulement pour les harrasser et les empêcher de refaire leur vie. Nous avons dit aussi que l'Islam accepte favorablement tout ce qui pourrait prévenir un divorce perfide, et qu'il a pris des mesures spécifiques, qui lui sont propres, en vue de l'éliminer tant que faire se peut. En tout cas, l'Islam est opposé à l'application de la force pour maintenir les relations conjugales.
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