LES DROITS (2)



Nous répondons à cette interrogation que c'est là l'erreur. Vous présumez là que la polygamie fait partie des droits du mari, et que la polyandrie fait partie des droits de la femme. Mais le fait est que la polygamie fait partie des droits de la femme, alors que la polyandrie ne fait partie ni des droits de l'homme ni des droits de la femme. Elle est contre l'intérêt de l'homme et de la femme en même temps. Nous démontrerons plus tard que le système de la polygamie a été adopté par l'Islam dans le but de sauvegarder les intérêts de la femme. Si son intention avait été de privilégier l'homme, l'Islam aurait autorisé l'homme à avoir des liaisons extra-conjugales avec des femmes qui ne seraient pas les siennes, et lui aurait ainsi épargné les responsabilités que lui imposent une femme légale et des enfants légitimes.

La polyandrie n'a jamais été dans l'intérêt de la femme. Ce n'est donc pas un droit dont elle aurait été privée.

Cet écrivain, dont nous avons cité les propos, a dit : «Nous cherchons à faire comprendre aux hommes que l'opinion qu'ils ont de la femme n'est fondée sur aucune base solide.»

Cela tombe bien, car c'est justement ce que nous voulons faire. Ainsi, dans les chapitres suivants, nous nous proposons d'expliquer la base des vues islamiques relatives à la polygamie.

Nous invitons tous les gens qui réfléchissent à les examiner et à voir si elles sont fondées ou non sur une base solide. Nous donnons notre parole d'honneur que nous retirerions tout ce que nous avons dit, s'il était établi, par quiconque, que la base du point de vue islamique est défective.

Les causes historiques de la polygamie (II) Le désir de l'homme de jouir du plaisir sensuel et sa domination sur la femme ne constituent pas une cause suffisante pour l'émergence de la polygamie. Il doit y avoir d'autres raisons qui y ont contribué. Car, pour un homme licencieux, rien n'est plus facile que d'avoir des liaisons passagères avec des amantes et de profiter de la liberté sexuelle pour satisfaire ses désirs, car cela lui évite les responsabilités qu'entraînent le lien du mariage et la naissance des enfants qui s'ensuit.

C'est pourquoi, dans les sociétés où le système de la polygamie prévaut, soit ce sont les valeurs morales et sociales qui se dressent comme obstacle devant le désir d'un homme qui cherche la variété et la jouissance passagère avec des amantes, et l'obligent par conséquent à payer le tribut de sa gourmandise sexuelle par l'acceptation du mariage légal et de toutes les responsabilités qui en découlent, soit il y a d'autres raisons qui imposent cette situation (la polygamie), tels que des facteurs géographiques, économiques ou sociaux.

Les facteurs géographiques Montesquieu et Gustave Le Bon insistent sur les conditions climatiques qu'ils présentent comme étant la cause principale du développement de la polygamie. Ces penseurs croient que le climat en Orient est tel que la polygamie y est inévitable. Ils disent que, dans les pays orientaux, la femme atteint la puberté et la vieillesse très tôt, ce qui conduit l'homme à avoir une deuxième et une troisième femmes pour satisfaire son besoin sexuel. En outre, ils estiment qu'une seule femme ne saurait satisfaire l'énergie sexuelle d'un homme dans un tel climat.

Gustave Le Bon dit dans son livre "Histoire de la Culture arabe et islamique" : «La coutume de la polygamie n'a pas été introduite par la religion. C'est la coutume des conditions climatiques, des caractéristiques raciales et d'autres causes dans la vie de l'Orient. On n'a pas besoin de démontrer que ce sont là des facteurs très importants et influents. En outre, la nature et la structure des femmes orientales, le fait qu'elles aient à élever leurs enfants, l'existence de certaines maladies, et bien d'autres facteurs similaires obligent l'homme à s'écarter de sa femme pendant un certain temps. Et étant donné que le climat oriental et la physiologie particulière des hommes de ces régions rendent l'éloignement de la femme difficile à supporter par les hommes, ceux-ci se trouvent obligés de recourir à la polygamie.»

Dans "L'Esprit des Lois", Montesquieu dit : «Dans les pays au climat chaud, les filles atteignent la puberté à l'âge de huit ans, neuf ans et dix ans. Elles tombent enceintes tout de suite après le mariage, au point qu'on peut dire qu'elles se marient et tombent enceintes presque en même temps.» Etablissant une biographie du Prophète de l'Islam, un autre écrivain européen dit : «Le Prophète s'est marié avec Khadîjah alors qu'elle n'avait que cinq ans et il a consommé le mariage lorsqu'elle a eu huit ans. A cause de ce mariage précoce, les femmes dans les pays tropicaux deviennent vieilles à l'âge de vingt ans. Elles sont donc déjà vieilles avant ou dès qu'elles atteignent la maturité. En revanche, dans les pays au climat modéré, les femmes conservent leur charme et leur beauté pendant longtemps. Elles atteignent l'âge de la puberté plus tard et sont plus matures et expérimentées à l'âge du mariage. Elles mettent des enfants au monde à un âge relativement avancé, et elles vieillissent presque en même temps que leurs maris. Voilà comment est établie l'égalité entre l'homme et la femme, et pourquoi les hommes n'ont pas besoin de plus d'une femme... C'est pour cela que nous disons que l'interdiction de la polygamie en Europe, et son autorisation en Asie, sont liées aux conditions climatiques.»



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