LES DROITS (2)



Cette explication est tout à fait erronée

 

Car tout d'abord la polygamie n'est pas confinée aux régions tropicales de l'Orient. Pendant l'époque pré-islamique, cette coutume était répandue en Iran où le climat n'a rien de tropical. Il est tout à fait puéril de dire que dans les régions tropicales les femmes deviennent vieilles à l'âge de 20 ans, comme l'allègue Montesquieu. Et c'est encore plus fantastique de prétendre que le Prophète de l'Islam se serait marié avec Khadîjah alors qu'elle n'avait que cinq ans et qu'il aurait consommé le mariage quand elle est arrivée à l'âge de huit ans, car il est de notoriété publique qu'au moment de leur mariage, Khadîjah avait 40 ans, et le Prophète 25 ans.

Ensuite, si l'on admettait que la précocité de la vieillesse des femmes et l'intensité de la virilité des hommes soient la cause de la polygamie, pourquoi les peuples orientaux n'ont-ils pas adopté la pratique de l'amour libre et de la débauche comme l'ont fait les Occidentaux, aussi bien au Moyen Age qu'à l'époque moderne. En Occident, comme l'a souligné Gustave Le  Bon, la monogamie n'existe que dans les codes civils, et n'a aucune trace dans la vie quotidienne.

Rappelons-le encore. En Orient, la polygamie existe sous une forme légale, et l'homme doit accepter la femme avec laquelle il désire avoir une liaison comme étant son épouse légale, et supporter la responsabilité de ses enfants, alors qu'en Occident, la polygamie se pratique illégalement et clandestinement, et l'homme s'adonne à l'amour libre et échappe aux responsabilités matrimoniales.

La Polygamie en Occident Il convient de faire un bref exposé sur la polygamie en Europe pendant le Moyen Age, d'après le récit qu'en a fait un éminent historien occidental. Cet exposé devrait convaincre ceux qui critiquent l'Orient pour sa polygamie que, malgré ses défauts, celle-ci est beaucoup plus digne que ce qui se pratiquait en Europe.

Will Durant écrit dans son livre "Histoire de la Civilisation" (vol. 17) un chapitre intéressant intitulé "La Dissolution des murs", où il décrit l'état des murs en Italie pendant la Renaissance. Ci-après un résumé d'un sujet intitulé "Les Relations Sexuelles" extrait de ce livre.

«Avant de parler des murs des gens irreligieux, et de leurs relations sexuelles, il convient de rappeler tout d'abord que l'homme tend, de par sa nature, à la polygamie, et qu'on ne peut lui imposer la monogamie que par l'existence de restrictions morales vigoureuses, un certain degré de pauvreté, un travail dur, et une surveillance constante de la part de sa femme.

«On ne peut affirmer que l'adultère chez les femmes était moins répandu au Moyen Age que pendant la Renaissance. De même que l'adultère se pratiquait sous le couvert de la chevalerie, de même, pendant la Renaissance, elle se dissimulait sous l'habit des bonnes manières et de l'esprit raffiné du beau sexe. Les filles issues de familles respectables étaient gardées, dans une certaine mesure, à l'écart des hommes étrangers à la famille, et on leur enseignait les mérites de la chasteté pré-maritale. Parfois de tels enseignements s'avéraient exceptionnellement fructueux. En effet, on rapporte qu'une jeune femme se jeta dans l'eau après avoir été violée. C'était sans doute un cas exceptionnel de suicide, puisque l'Evêque se donna la peine d'ériger une statue à sa mémoire après sa mort.»



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