LES DROITS (2)



Supposons que deux personnes viennent de prendre possession, par héritage ou autrement, d'un article indivisible, tel qu'un diamant, une bague, une voiture, etc. et qu'elles ne veuillent ni l'utiliser conjointement ni alternativement. Aucune des deux ne désire non plus vendre sa part à son partenaire. Elles n'acceptent d'ailleurs aucun autre arrangement en vue de l'utilisation de l'article. Celui-ci risque donc inévitablement d'être gaspillé puisque aucun de ses deux propriétaires ne peut l'utiliser sans le consentement de l'autre. Que faut-il faire dans un cas pareil ? Doit-on laisser le problème sans solution et l'article inutilisable ? L'Islam a-t-il trouvé un moyen de sortir d'une telle impasse ?

En fait, l'Islam ne considère pas une telle question comme étant insoluble. Il n'admet pas que le droit de propriété puisse conduire à l'inutilisation d'une propriété quelconque. Il autorise le tribunal à intervenir dans des cas pareils pour remettre les choses à leur place normale. Même si les parties concernées ne veulent pas soumettre leur différend à un jugement, le tribunal peut quand même ordonner que l'article en litige soit mis en location ou vendu. Le revenu du loyer, ou le produit de la vente, sera bien entendu divisé entre les propriétaires, mais le tribunal peut agir avec ou sans leur consentement.

Dans des cas semblables, le droit de propriété n'est pas pris en considération à cause de l'intervention d'un autre principe, à savoir la prévention du gaspillage. Le droit de propriété doit être écarté ici, car il n'est valable que dans la mesure où il ne doit pas conduire au gaspillage ni à une pure perte de la propriété.

Supposons que deux individus possèdent conjointement un diamant, une épée ou quelque chose de semblable. Supposons ensuite qu'aucun des deux ne veuille vendre sa part à l'autre, mais que tous deux acceptent qu'on casse cette propriété commune pour que chacun d'eux en ait la moitié. Evidemment un diamant, une épée ou une voiture, lorsqu'il est coupé en deux devient inutilisable et perd sa valeur. Or l'Islam n'accepte pas un tel gaspillage.

Un grand juriste musulman, le défunt 'Allâmah al-Hillî, dit que les autorités juridiques ne doivent permettre à personne de faire ce genre de gaspillage. En fait il y a un accord entre les propriétaires communs dudit article s'engageant à ne pas se comporter d'une telle manière.

Le dilemne du divorce Maintenant voyons ce qu'il faut faire à propos du divorce. Si le mari est intransigeant et ne veut pas s'acquitter de tout ou partie de ses devoirs et obligations financiers (l'entretien), moraux (amabilité), et sexuels (le partage du lit et de la chambre de l'épouse), tels que les lui prescrit l'Islam, et qu'en même temps il refuse de divorcer d'avec sa femme, quelle action faut-il engager ? Y a-t-il suffisamment de charges pour que l'autorité juridique intervienne ?

L'opinion de l'Ayatollâh al-Hillî Un grand juriste de l'époque contemporaine, Ayatollâh (Cheikh Hussayn) al-Hillî de Najaf (Irak) a traité de ce sujet dans son Traité : "Les Droits Conjugaux". Voici, ci-après, un résumé de son opinion:

«Le mariage est un contrat sacré et, en même temps, une sorte de partenariat entre deux personnes qui prennent certains engagements l'un envers l'autre, en vue d'assurer leur bonheur commun et mutuel. Ce n'est pas tout. En fait la félicité de toute la société dépend du succès de leurs relations.

Les principaux droits de la femme consistent en l'entretien,



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